8000 personnes ! C’est le nombre d’utilisateurs de Facebook décédant chaque jour sur les 2,9 milliards d’utilisateurs de ce réseau social. Qu’advient-il de leur compte après leur décès ? Oui ! Il y a encore une vie après la mort sur Internet.
Plus de morts que de vivants sur Facebook en 2070
Terrifiant, non ? Quoi de plus morbide que de souhaiter un joyeux anniversaire à un mort ou de l’inviter à une soirée festive ?
Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford de 2019, le nombre d’utilisateurs décédés sur Facebook serait compris entre 1,4 milliard jusqu’à 4,9 milliards en 2070. L’étude part de l’hypothèse que le réseau social continuerait à augmenter son audience au rythme où il le fait actuellement. Dans le cas d’un scénario extrême où Facebook n’aurait plus de nouveaux utilisateurs, le nombre d’utilisateurs décédés dépasserait le nombre des vivants.
Si nous nous préoccupons généralement de la transmission de nos biens matériels après un décès, rares sont ceux d’entre nous à s’occuper de notre mort numérique. Notre vie sur Internet survit à notre mort physique si rien n’est fait. Ce phénomène devrait s’accentuer à l’avenir. En effet, le nombre d’utilisateurs d’Internet (4,95 milliards dans le monde soit une hausse annuelle moyenne de 8,6 % depuis 10 ans) ou des réseaux sociaux (4,62 milliards d’utilisateurs actifs) est en constante augmentation. Lorsque nous naviguons sur Internet, nous laissons des traces de nos recherches : notre historique de navigation, nos centres d’intérêt ou encore notre localisation géographique. Sur les réseaux sociaux, nous fournissons des photos, des vidéos et des opinions.
Que deviennent nos données après notre décès ? Comment doivent être gérées nos données personnelles dans le meilleur intérêt des familles et amis des personnes décédées ?
Selon ces chercheurs, contrôler ces archives reviendra en quelque sorte à contrôler notre histoire. Jamais auparavant n’avaient été rassemblées en un seul espace autant d’archives sur le comportement humain. Il faut faire en sorte que les générations futures puissent utiliser notre patrimoine numérique immatériel pour comprendre leur histoire. Il faut aussi veiller à ce que l’accès à ces données ne soit pas limité à une seule entreprise à but lucratif.
Que dit la loi pour une République numérique ?
La loi du 7 octobre 2016 (article 40-1) reconnaît que chaque citoyen peut donner de son vivant des directives sur la conservation, l’effacement et la communication de ses données personnelles après son décès. En l’absence de directives données du vivant de la personne décédée, les héritiers pourront exercer certains droits :
- Le droit d’accès
- Le droit d’opposition afin de clôturer les comptes utilisateurs du défunt et s’opposer aux traitements de leurs données.
Comment gérer son alter ego numérique ?
Les géants du web se sont préoccupés de la mort numérique de leurs utilisateurs. Facebook fut le premier réseau social à proposer des options pour la gérer. Le site deuil-numérique.com s’est spécialisé dans la gestion de la transmission des données numériques.
Facebook (Meta)
Ce réseau social est conscient du risque de devenir un véritable cimetière numérique. En effet, en 2012 soit huit ans après sa création, 30 millions de ses utilisateurs étaient décédés. En cas de décès, Facebook (Meta) offre deux possibilités :
- Demander la suppression de son compte de son vivant. Pour cela, quelqu’un de votre entourage devra lui fournir une copie du certificat de décès.
- Transformer le compte en compte de commémoration. Il faut désigner un contact légataire qui le gérera. La mention « En hommage à » apparaîtra devant le nom du défunt.
Ce réseau offre les mêmes options que Facebook à savoir :
- Transformer le compte en compte de commémoration.
- Demander la suppression du compte. Un membre de la famille devra fournir les actes de naissance et de décès ainsi qu’une preuve qu’il est bien le représentant légal du défunt ou de ses biens.
Il est aussi possible de désigner un contact légataire.
Les membres de la famille proche et les personnes désignées dans le cadre de la succession peuvent demander la désactivation du compte d’une personne décédée. Twitter n’offre pas la possibilité de créer un compte de commémoration.
Google a prévu deux cas de figure :
- L’utilisateur pourra décider de son vivant ce qu’il adviendra de son compte s’il devient inactif. Il faut activer le gestionnaire de comptes inactifs de Google et définir la durée de la période d’inactivité. Il est possible de choisir jusqu’à 10 exécuteurs de son compte et de sélectionner le type d’accès auquel ils auront droit : accès total, limité ou nul
- La famille ou le représentant légal peut soit faire clôturer le compte ou obtenir des données figurant dans le compte de l’utilisateur décédé.
Sources : news.sky.com, cnil.fr
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