Le 6 octobre avait lieu la journée européenne des aidants familiaux. Cette journée a été l’occasion de mettre en lumière le rôle difficile et essentiel des proches aidants familiaux.
Qu’est-ce qu’être proche aidant ?
Selon la définition de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie),
« Le proche aidant d’une personne âgée est défini comme « son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne » (article L. 113-1-3 du Code de l’action sociale et des familles, introduit par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement – ASV – du 28 décembre 2015). »
Qui sont-ils à la Martinique et dans toute la France ?
En Martinique, ils seraient plus de 10 000 à aider au quotidien un proche dépendant, malade ou handicapé. Ce sont majoritairement des femmes (57%).
Dans toute la France, ils sont près de 11 millions en France soit 1 Français sur 5. 81% ont moins de 65 ans et 44% moins de 50 ans. 53% sont salariés et 61% sont des actifs.
Ils rencontrent de nombreuses difficultés au quotidien :
- un manque de temps
- un épuisement physique
- des difficultés devant la complexité des démarches administratives à accomplir
- un isolement social et affectif
- des difficultés psychologiques : stress, anxiété, dépression …
- un sentiment de culpabilité (ne pas en faire assez) etc.
Selon une étude récente de la DRESS (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), 725 000 d’entre eux assurent un rôle pivot à savoir qu’ils sont à la fois le soutien de leurs enfants et d’un de leurs parents.
Quel est le profil des aidants pivots ?
Ils sont plus jeunes que les autres aidants puisque 50% d’entre eux ont moins de 47 ans alors que la moitié des autres enfants aidants a plus de 59 ans. Les personnes qu’ils aident sont globalement plus jeunes et moins dépendantes (moins de 78 ans contre 86 ans pour les autres).
Trois quarts des aidants pivots travaillent. Ils sont aussi moins souvent seuls à s’occuper de leurs parents car ils bénéficient dans 23% des cas de l’aide du conjoint de ce parent aidé.
Un livre pour apporter des réponses aux proches aidants
Sortie fin septembre 2021, la 2ème édition du livre ‘les proches aidants pour les nuls » a pour objectif d’apporter des réponses aux proches aidants qu’ils soient parent, voisin, enfant ou ami. Il apporte des réponses sur les aides existantes, les soutiens possibles et les bons réflexes afin que ne pas s’oublier. Il a été rédigé par Jean Ruch, aidant familial pendant 25 ans et codirigeant de Familles Solidaires , Marina AlRubaee, journaliste, aidante pour ses parents sourds et Caroline Facy.
Quelques solutions existantes pour les aider
- La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement a reconnu l’action du proche aidanten tant que personne qui vient en aide de manière régulière, à titre non professionnel, pour accomplir une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne d’une personne âgée en perte d’autonomie. C’est ainsi qu’a pu être mis en place le congé du proche aidant. Il est ouvert à tout salarié. Sa durée maximale est fixée soit dans le cadre d’un accord de branche convention ou encore accord collectif d’entreprise ou en l’absence de dispositions conventionnelles de 3 mois maximum
- Un droit à la formation
- Les accueils de jour
- Les hébergements temporaires
- Les plateformes de répit ou les séjours vacances
Une association à la Martinique, l’AMAF (Association Martiniquaise
Nous avions rencontré Mme Jenny Stéphanie Victoire, Présidente de l’AMAF. Elle mettait en avant les difficultés rencontrées au quotidien par les proches aidants. Extraits de l’interview :
« Etre aidant familial, c’est avant tout s’occuper de façon permanente d’un proche, d’un parent malade dépendant ou en situation de handicap mais aussi de personnes sous forte influence d’addictions (alcool ou drogue). C’est une vigilance continue et sans relâche sans pour autant être rémunéré mises à part quelques exceptions quand l’aidant est payé par l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie).
Etre aidant, c’est avoir toujours en tête « que va t-il devenir quand je ne serai plus là ou quand je serai trop âgé ?.
Je peux dire que c’est un dévouement corps et âme. L’aidant est au service de l’aidé même s’il existe, à ses côtés, les infirmiers ou les aides à domicile.
Dans le cas d’aidants plus âgés, les statistiques montrent que l’aidant meurt souvent avant l’aidé. En effet, l’aidant ne prend pas de temps de s’occuper de sa propre personne. Il faut pourtant prendre du temps pour soi, ne serait-ce qu’une fois par mois. »
L’association propose de nombreuses activités comme des temps de répit, des ateliers de soutien psychologique ou encore des formations « Gestes et postures ». Le site de l’association est accessible à l’adresse suivante : www.amaf972.com/
Sources : drees.solidarites-sante.gouv.fr, service-public.fr, matmut.fr
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