Porto Rico, état associé aux Etats-Unis, fortement métissé, est la plus petite île des Grandes Antilles qu’Alice nous propose de découvrir.
Un peu d’histoire
Par sa situation géographique, Porto-Rico constitue le dernier maillon et le plus petit Etat de l’archipel des Grandes Antilles qui comprend Cuba, La Jamaïque, Haïti, La République Dominicaine.
Découverte le 19 novembre 1493, lors du deuxième voyage de Christophe Colomb, l’île de Porto-Rico a été une colonie espagnole jusqu’en 1898.
A l’issue de la guerre hispano américaine, l’île entra alors dans l’orbite américaine. Si la loi de 1917 donna aux Portoricains les mêmes droits qu’aux citoyens américains, Porto-Rico n’a élu son gouverneur au suffrage universel qu’en 1948.
En juillet 1952, Porto-Rico devient un Etat libre, associé aux Etats-Unis. Ce statut de l’île fut voté par le Congrès américain et approuvé par référendum.
La population
La densité est de 307h/km2 – 470h/km2.
Les principales villes :
- San Juan compte 450000 habitants. Elle se situe au Nord-est de l’île.
- Ponce, sur la Côte Caraïbe.
Les Indiens et la population d’origine africaine
Tout comme les autres îles des Caraïbes, Porto-Rico était peuplée jadis par des Indiens, plus précisément par des Boringuenos.
Le paysan portoricain typique, le Jibaro descend en grande partie de l’union d’Espagnols et d’Indiennes.
En 1845, on compte 230.000 Portoricains d’origine africaine pour 216.00 Européens ou métissés indiens.
De nos jours, 20% seulement de la population est d’origine africaine.
Fortes émigrations
45 000 à 60 000 personnes quittent chaque année l’île pour se réfugier aux Etats-Unis.
Economie
Porto-Rico exporte du café, du sucre, du tabac.
Elle possède des industries textiles, des sucreries, des cimenteries, des chantiers navals, des raffineries de pétrole, des laboratoires nucléaires. Une centrale électrique atomique fonctionne à SAN JUAN.
Quelques précisions complémentaires
Forte influence américaine
Les Etats-Unis ont voulu faire de cette île des Antilles un modèle de prospérité. Le revenu moyen du Portoricain est de 1000 dollars par mois, le plus élevé des Antilles et de l’Amérique centrale : Mexique (600 dollars), Cuba (478 dollars), République dominicaine (305 dollars), Haïti (78 dollars).
Conséquences de l’exode rural
L’exode rural est permanent. Le paysan quitte ses collines pour gagner les villes : San Juan, Ponce, Cagnas, Mayaguez et ensuite prendre le bateau pour New York où il ira grossir La
Masse déjà considérable de ses compatriotes, de l’ordre de 1.500.000 personnes.
L’apport africain a été faible
A Porto-Rico, les Indiens n’ont pas survécu à la conquête. Ils ont laissé pour tout souvenir quelques noms géographiques et de nombreux vestiges archéologiques.
Pour des raisons économiques, l’apport africain a été faible, contrairement aux autres Antilles.
Simple place forte pendant plusieurs siècles, Porto-Rico n’a connu qu’une faible activité agricole et n’a, par conséquent, pas eu besoin d’importer une main-d’œuvre africaine considérable.
Deux civilisations s’affrontent
2.712.000 habitants s’entassent sur 8.897 km2. L’émigration vers les Etats-Unis est forte car les Portoricains, au nombre de 1.500.000 sur le continent américain bénéficient de la nationalité américaine.
Cependant, pas question de se détacher du grand frère américain. Les indépendantistes ne recueillent même pas 1% des voix lors des élections !…
L’espagnol et l’anglais sont les langues officielles mais l’enseignement est généralement donné en espagnol.
La monnaie est le dollar américain et les unités de mesure sont celles en vigueur aux Etats-Unis.
Porto-Rico est ainsi le lieu de rencontre de deux mondes, de deux civilisations.
Très métissée, la population est de souche espagnole. Tout, la langue, la culture, les mœurs, rappellent que l’île a été une colonie hispanique pendant près de quatre siècles.
Le Latino Américain semble plus proche du Portoricain que le riche touriste New-Yorkais qui est venu vivre ses dernières années sous le doux climat antillais.
Un tourisme triomphant
Porto-Rico se présente comme une excellente base touristique, avec des villes toutes construites au bord de mer, cités balnéaires ultramodernes. Le touriste y trouve toute une gamme de ressources hôtelières, des palaces aux plus rustiques bungalows.
Il peut y rencontrer le calme d’ilots inhabités ou le luxe des grands hôtels isolés dans une nature préservée.
L’excellent réseau routier favorise la vocation touristique, relevée par le charme paradisiaque de la nature.
Partout s’allongent à perte de vue les plages de sable fin ombragées de cocotiers, frangées de coraux et visitées par des vols de flamands roses.
Une eau limpide permet d’admirer, à travers le fond transparent de barques, spécialement aménagées les splendeurs des grottes marines.
Quelques réflexions personnelles sur Porto-Rico
Pourquoi l’île de Port-Rico a-t-elle été choisie comme base d’étude ?…
J’ai fait connaissance avec l’île de Porto-Rico, en septembre 1958, lorsque j’allais poursuivre mes études à L’Université des Lettres de Bordeaux.
Partie de Fort-de-France sur le bateau Antilles, nous avons fait escale d’abord à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, puis à Porto-Rico.
Quel contraste !…
A cette époque, La Guadeloupe était encore, peu mise en valeur, avec ses bâtiments gris, « à la Française ».
L’île de Porto-Rico, fortement américanisée, m’a parue alors une merveille, avec ses riches maisons, plus multicolores, les unes que les autres, rutilantes à souhait, ses larges avenues, ses limousines étincelantes, sa jeunesse en uniforme, de belles
Jeunes filles, de charmants garçons, rayonnants de santé et de bonheur… J’étais littéralement sidérée, émerveillée…
Mais 14 ans plus tard, quand j’y suis retournée sur le bateau Flandre, le décor était tout autre. Sur la place du Gouverneur, des grévistes tournaient en rond, à la manière des grévistes des Etats-Unis.
J’étais plutôt choquée. L’enthousiasme premier était parti.
Cependant le souvenir de septembre 1958 reste intact et cette étude montre combien j’y suis encore très attachée.
Alice pour Happy Silvers