En 2050 ? Des aspirants centenaires et des seniors ultra connectés très certainement ! En France, selon l’INSEE, plus d’un quart de la population aura plus de 65 ans et seule une personne sur deux sera en âge de travailler. Les décès excéderont les naissances dans la plupart des régions françaises. L’espérance de vie en France devrait se réduire entre les hommes et les femmes et se situe à environ 5 ans. Elle sera de 89 ans pour les femmes.
En Martinique, le nombre de décès sera aussi plus important que celui des naissances. 40 % de la population devrait avoir 60 ans et plus.
Dans le monde, d’après l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de personnes âgées de 80 ans ou plus devrait être multiplié par presque quatre entre 2000 et 2050. Elles étaient déjà 125 millions en 2015 et devraient être 434 millions en 2050. 2,1 milliards de personnes devraient avoir 60 ans et plus en 2050 contre 605 millions en 2000 et 901 millions en 2015.
Le nombre de centenaires devrait continuer à augmenter et devrait atteindre 6 millions d’ici 2050 selon un article du site 20 minutes.ch datant de 2009. Sans surprise, c’est au Japon où ils seront les plus nombreux (627 000).L’augmentation de l’espérance de vie, les progrès de la médecine et d’autres facteurs favoriseront cette hausse.
Comment vivront les seniors d’ici quelques années ?
Des seniors ultra-connectés
Selon Serge Guérin, sociologue, en 2030, les seniors devraient s’adapter aux nouvelles technologies car ils « refusent l’idée d’être considérés comme des vieux ». Ils ne veulent pas être considérés comme des personnes « à part » et voudront consommer dans les mêmes endroits que les générations plus jeunes. La Martinique n’est pas en reste contrairement aux clichés couramment répandus : les seniors sont avides d’apprendre à utiliser les nouvelles technologies. Nous le constatons en permanence dans le cadre de nos ateliers consacrés à l’apprentissage de l’utilisation des tablettes tactiles.
C’est sûr ! Le retraité du futur sera citadin et vivra à domicile dans un monde connecté et technologique. Son habitat sera augmenté et connecté. Des détecteurs installés dans toute la maison faciliteront sa vie quotidienne :
- Détection de chute, d’intrusion, de fumée, d’inondation, aide à la sortie et à l’entrée du logement,
- Contrôle des volets, des fermetures, des lumières et existence d’un portier vidéo
Tout cela est loin d’être de la science fiction. Des marques ont déjà conçu des produits de domotique et de mobilité afin de faciliter la vie de tout un chacun, senior ou pas. A titre d’exemple, dans le domaine de l’automobile, il existe déjà de nombreuses aides à la conduite. Le constructeur Toyota équipe dès à présent ses voitures de lasers et de capteurs afin d’éviter aux personnes ayant la nuque raide d’avoir à se tourner vers les rétroviseurs. Les voitures autonomes et électriques feront partie du quotidien du senior de demain. Plus de problème pour se garer grâce au stationnement intelligent.
Des évolutions au niveau de la médecine
Selon le Pr Belmin, chef du pôle de gériatrie de l’hôpital Charles-Foix, si certaines maladies devraient être vaincues comme la maladie d’Alzheimer, d’autres pathologies seraient en progression du fait de la pollution, de notre mode de vie de plus en plus sédentaire et à l’alimentation. Il s’agira essentiellement de maladies neuro-dégénératives.
Pour lui, les seniors vivront à l’ère de la télé-gérontologie. Des plateformes de télé-gérontologies permettront de gérer grâce à des capteurs le statut vital du senior, à le géolocaliser et à identifier s’il a chuté ou non. En cas de chute, une alerte sera donnée et un gérontodrone serait envoyé sur place pour examiner le senior grâce à une caméra.
De plus, l’invalidité devrait être de plus en plus tardive du fait de l’existence de dispositifs de mobilité́ assistée comme les voiturettes électriques.
Une population de plus en plus dépendante
Dans une étude publiée en 2008 qui inclut plusieurs pays européens, l’INED prévoit une forte augmentation du nombre de personnes dépendantes dans les années à venir. Cette hausse devrait être de 72 % d’ici 2030. Les aidants seront soit un conjoint ou un enfant. En 16%, seuls 16% des personnes dépendantes vivaient en couple contre 31 % en 2030. La hausse des divorces et la diminution du veuvage conduisent déjà à un changement d’entourage familial. Ainsi, à titre d’exemple, les femmes, du fait du recul du veuvage dû à la baisse de la mortalité des hommes et du rapprochement des espérances de vie hommes et femmes, auront une probabilité plus grande d’avoir un conjoint à leurs côtés.
Quant à la Martinique, l’INSEE prévoyait un doublement de la population âgée dépendante en 2030 dans AntianEchos paru en 2012.
Y aura-t-il des robots en guise d’aide ménagère au domicile des seniors ? Pas si sûr. En effet, s’ils peuvent rendre des services au quotidien, il faudra qu’ils gagnent à être plus humains afin de leur permettre de garder du lien social.
La vie dans les EHPAD
C’est wifi à tous les étages ! Selon un directeur d’EHPAD, certains arrivants sont déjà équipés de tablettes et les résidents demandent à l’être. Pour ceux qui ont des difficultés avec les tablettes à cause de leurs mains qui tremblent, on peut imaginer l’utilisation de bornes tactiles.
Le secteur des EHPAD devrait être en crise faute de résidents qui vivent essentiellement à domicile.
Non ! Non ! Vous ne rêvez pas ! Rendez-vous en 2050 soit dans 32 ans pour vérifier si ces prédictions étaient justes !
Sources : INSEE, OMS, sites agevillage.com et e-sante.fr, INED n° 44