Comment étudiait-on dans les années soixante ? C’est l’objet d’un article d’un ancien élève de l’école publique du CM2 pour l’année scolaire 1967-1968 et rédacteur dans la revue de l’UFR, Union Française des Retraités du 2nd trimestre 2018.
Le programme de la semaine
Du lundi au samedi, excepté le jeudi, la classe durait six heures de 9 à 12h et de 13h30 à 16h30 auxquels il fallait ajouter une heure d’étude, les lundi, mardi, mercredi et vendredi soir. 30 heures d’école par semaine plus 4 heures d’études facultatives, sans oublier les leçons à apprendre pour le lendemain.
Comparons la présence scolaire à un demi-siècle d’intervalle :
- En 1967, avec 175 jours d’école, nous avions 1 050 heures en classe
- En 2017, nous sommes à 140 jours ce qui correspond à 840 heures de classe
Il y a cinquante ans, les élèves étaient en classe 25 % de plus qu’actuellement. Il est vrai que la télévision était quasiment inexistante et que les jeux vidéo n’existaient pas !
Concernant l’apprentissage du français, en 1967, un élève de CP profitait de 15h par semaine alors qu’actuellement, le même élève plafonne à 9 heures. Cela signifie qu’un bachelier aura reçu 800 heures de français de moins que ses parents ou ses grands-parents.
Les récitations et les chants
Mon cahier mentionnait les dix récitations et les sept chants à apprendre par coeur durant l’année scolaire. Je citerais les plus connues dont vous vous souviendrez probablement :
- Le laboureur et ses enfants (La Fontaine), Nuit de neige (Maupassant), La rose (Ronsard)
- La laitière et le pot au lait (la Fontaine), A ma mère (De Banville) et L’automne (Samain)
Les matières principales étudiées
- L’écriture s’effectuait alors avec un porte-plume, un encrier et un buvard ; il fallait écrire lisiblement, respecter les interlignes et ne pas faire de « pâtés ». Nous ne connaissions pas la polycopie, tout était écrit à la main et naturellement sans fautes.
- Le programme de calcul comprenait la règle de trois, le périmètre, la surface des grandes figures géométriques (carré, rectangle, cercle, triangle, trapèze); de même que les principales capacités : litre, mètre-cube. Il fallait également connaître le pourcentage, les calcul de l’intérêt, le prix de revient, d’achat et de vente et la célèbre formule, distance : vitesse x temps. Les calculs s’effectuaient à la main, sans machine, et le calcul mental était encouragé.
- En géographie, le programme était basé sur la connaissance du pays, ses fleuves et leurs basins et affluents, ses chaînes de montagnes, ses plaines et leurs cultures, ses régions et départements … Souvenez-vous de ces magnifiques cartes accrochées dans toutes les classes.
- En histoire, l’enseignement était centré sur notre propre histoire présentée de façon chronologique en prenant en compte les grandes dates
- Pour le français, nous pratiquions deux dictées par semaine : une pour l’application des règles de grammaire (conjugaison, accords) et l’autre correspondait à un texte provenant d’un livre.
- L’instruction civique permettait, outre le civisme, d’apprendre quelques notions de morale.
C’était il y a cinquante ans, presque hier, tant mes souvenirs sont vivaces.
Note du rédacteur
Sans faire preuve de pessimisme, la situation actuelle est inquiétante. L’étude 2017 menée par l’OCDE, pour évaleur les enfanats de quinze ans dans 70 pays, montre qu’en mathématiques, la France se classe dernière dans l’Union Européenne, une dégringolade constante depuis vingt ans.
Quant à la compréhension de la lecture, après la classe de CM1, nous nous situons 34ème sur 50, un résultat en baisse également alors que les autres pays progressent. Dernier point, la capacité d’attention des enfants se réduit également, ceci explique sans doute cela …
Jacky Sampic
Article paru dans le Courrier des retraités n° 48 du mois d’avril 2018
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