Lucien Palmier est un senior dynamique aux multiples facettes et activités. « Jeune » chef d’entreprise, il a su se réinventer dans un domaine où l’on ne l’attendait pas : la transformation de nos fruits et légumes locaux. Il a gardé le lien avec son ancienne activité, l’informatique.
Lucien nous prouve qu’il est toujours possible de se reconvertir à l’âge de 50 ans.
Quel était votre parcours avant la création de votre entreprise à la Martinique ?
J’ai créé ma société Coco Dindé en mars 2021, deux ans après mon retour aux Antilles. Il m’a fallu d’abord tester le concept et j’ai très vite compris qu’il y avait une forte demande des consommateurs en farines locales mais aussi en produits à base de ces farines.
Auparavant, j’ai vécu majoritairement en France où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en informatique et travaillé pendant 25 ans dans le domaine bancaire. J’ai occupé différents postes : analyste pour la programmation d’applications bancaires, chef de projet puis directeur de projet, les dix dernières années. J’en garde un excellent souvenir notamment à travers la richesse des rencontres avec mes collègues du monde entier (Chine, Inde, Etats-Unis, Angleterre, Pologne, …).
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la création de farines et boissons à base de fruits locaux ?
Depuis un certain temps, je souhaitais changer d’activité. J’avais d’ailleurs participé en 2017 à l’appel à mobilité fait dans mon entreprise dans le cadre d’une réduction d’effectifs. Le principe pour l’entreprise était de financer le départ de certains collaborateurs s’ils trouvaient un CDI ou avaient un projet de reconversion solide. Mon projet d’alors n’était pas assez abouti et il n’a pas pu être financé.
La mutation de mon épouse en 2018 a accéléré les choses. Comme tous ceux qui raffolent des fruits des Antilles, le retour en Martinique pour ma femme et moi fut l’occasion de ramasser les fruits selon leur saison et à chaque fois que nous le pouvions. Mais, nous étions déçus de constater que beaucoup de ces fruits comme les mangues pourrissaient au sol au lieu d’être consommées.
Nous avons eu l’idée de faire sécher les fruits et les légumes comme le fruit à pain afin de les consommer autrement au lieu de les voir pourrir au sol. C’est comme ça que j’ai essayé de fabriquer la farine de fruit à pain dans un premier temps, puis d’en faire des pâtisseries ensuite.
Au début, je n’avais pas de matériel spécifique, ni d’outil adapté, juste un four classique et un robot de cuisine.
Pourquoi avez-vous choisi le nom de Coco dindé ?
Je souhaitais que le nom de mon entreprise qui ait un lien avec les Antilles. Coco Dindé (ou coco dendé) est le nom en créole en Guadeloupe d’un arbre endémique de la Caraïbe. En Martinique, son nom est ti-coco mais ti-coco aurait pu être mal interprété du fait de la multiplicité des définitions du terme « coco » en Martinique. Il s’agit d’un palmier qui fait des tout petits fruits en forme de coco. En même temps, c’est un pied de nez à mon patronyme.
Quels conseils donneriez-vous à un senior qui souhaite se reconvertir ?
Il faut choisir une activité qui le passionne et à double titre : tout d’abord, c’est à un âge où les priorités changent et où l’on souhaite davantage se faire plaisir au travail plutôt que travailler dans la contrainte ou le stress ; et enfin, dans l’entreprenariat, être passionné est un moteur du succès.
Quant à moi, j’adore cuisiner surtout réaliser des pâtisseries. Je me rappelle que mes anciens collègues me disaient qu’ils me verraient bien dans le domaine de la cuisine. Ils ont eu l’occasion de goûter aux spécialités antillaises que je leur apportais et qu’ils appréciaient beaucoup.
Aujourd’hui, certains collègues ne s’étonnent pas de ma reconversion.
Avez-vous encore un lien avec les nouvelles technologies ?
Malgré ma reconversion dans un autre domaine que l’informatique, j’ai gardé un lien avec les nouvelles technologies. En effet, je dispense depuis peu des cours aux séniors pour la prise en main de leur smartphone, de leur tablette ou de leur ordinateur portable. De nos jours, beaucoup d’activités et démarches administraties requièrent l’utilisation d’internet. Or, les seniors ne sont pas encore assez formés dans ce domaine.
Ils sont souvent perdus et désespérés devant internet ou le paramétrage de leur smartphone.
Je les aide à mieux appréhender ces outils qui sont essentiels aujourd’hui. Je suis d’ailleurs ravi lorsqu’à la fin de ces formations, les participants sont heureux car ils maîtrisent enfin leur smartphone ou peuvent surfer plus sereinement sur internet. Ces formations ont lieu au sein d’associations, d’organismes ou dans des salles louées à cet effet.
Lucien Palmier : 06 96 40 12 76
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