Cultiver son bien être est important. « Jeune senior », « senior mature », ou « grand senior », notre approche de l’âge se résume encore trop souvent à des questions de santé ou de moyens financiers. Or, de nombreuses études le prouvent : ni l’absence de maladie invalidante, ni la sécurité matérielle ne suffisent à assurer une avancée en âge sereine !
Les clefs d’un vieillissement réussi passent aussi – surtout ? – par la recherche d’un équilibre psychologique et social, facteur de bien-être, et gage du « bien vieillir ».
Ce sentiment de bien être repose, selon le Dr Olivier de la Doucette, auteur en 2011 du rapport « bien-être et santé mentale », sur cinq attitudes qu’il convient d’encourager :
-
Conserver une bonne estime de soi : en dépit de l’image peu valorisante que nous renvoie la société, les maux qu’on associe systématiquement à l’âge ne sont pas inéluctables : prendre soin de soi – adopter une alimentation équilibrée, pratiquer une activité physique adaptée, se faire chouchouter par son coiffeur, son esthéticienne ou sa manucure – contribue à conserver, une estime de soi mise à mal avec l’apparition des signes physique du vieillissement.
-
Garder une identité sociale positive : le départ à la retraite marque un changement radical de statut au sein de la société. Mettre son expérience, ses talents et ses compétences au service d’une association, d’une cause, ou tout simplement de ses proches, constitue un excellent moyen d’éviter le sentiment de mort sociale que peut engendrer la cessation d’une activité professionnelle rémunérée. L’engagement dans des projets et des activités choisis librement choisis permet un épanouissement propice à une plus grande capacité à affronter les difficultés de la vie.
-
Lutter contre l’isolement et la solitude : l’isolement est aujourd’hui largement reconnu comme un des accélérateurs du vieillissement. Maintenir et cultiver des liens sociaux, interagir avec autrui, ont des effets positifs sur le moral, la santé, la longévité. Peu importe le nombre de ces liens, c’est la qualité des relations – familiales ou amicales – qui permettront le maintien d’une vie sociale que l’âge ne doit pas effacer. Les clubs, les sorties et voyages en famille, les loisirs et activités collectifs sont d’excellents moyens de ne pas oublier que les humains sont avant tout des êtres sociaux !
-
Conserver le contrôle sur sa vie : garder la maîtrise, même restreinte par la maladie ou l’altération des capacités physiques, de sa vie quotidienne est important pour le bien-être et le maintien d’une activité. L’abandon total du libre-arbitre aboutit tôt ou tard à la passivité, à la résignation, qui précède bien souvent les états dépressifs.
-
Savoir s’adapter : accepter les modifications physiques et psychologiques inhérentes au vieillissement, adopter des stratégies et des comportements en rapport avec ses nouvelles capacités, tout en entretenant et optimisant son potentiel grâce à des activités physiques et intellectuelles adaptées constitue la dernière clef du bien-être, constitutif du bien vieillir.
Contrairement à l’adage bien connu, la vieillesse n’est pas obligatoirement le naufrage que d’aucun proclament, pour peu qu’on ait préparé le bateau suffisamment tôt !
Interview de Mme Anin
EHPAD de Terrevillage
On considère souvent que les besoins essentiels des personnes âgées se limitent à la santé et aux moyens financiers. En quoi la notion de bien-être est-elle importante ?
Le bien-être est décrit comme un plaisir, une satisfaction ou un bonheur subjectif (Kahneman, Diener et Schwartz, 1999). Le bien-être consiste à vivre beaucoup d’affects agréables, peu d’affects désagréables et à ressentir une grande satisfaction personnelle de sa propre vie.
Le bien-être est important car c’est un élément essentiel qui permet de « bien vieillir » tout comme la santé et les moyens financiers.
Quelles sont les gestes, les activités, qui concourent à ce bien-être ?
Le bien-être apparaît quand quelqu’un atteint ses buts, quels qu’ils soient (être autonome, relations positives avec autrui, croissance personnelle, acceptation de soi), et que c’est ce qui le satisfait et le rend heureux.
Les activités telles que le sport, les sorties en groupe (sortie au restaurant, déjeuner dansant, rencontre intergénérationnel), les soins esthétiques et bien d’autres (individuelles ou en groupe) amènent au bien- être.
Dans quelle mesure l’entourage peut-il contribuer à ce bien-être ?
L’entourage (famille, amis) permet de contribuer au bien –être de la personne âgée par leur présence, leur soutien.
Selon Mmes Coudin et Paicheler (2002), le soutien social améliore la santé physique et mentale.
Le soutien social agit comme un « tampon » contre les effets des expériences stressantes, en rendant les gens capables d’y faire face. La clé de ce type de soutien semble être le sentiment d’avoir de la valeur aux yeux d’une personne.