40% des Martiniquais devraient avoir 60 ans et plus en Martinique d’ici à 2030 selon l’INSEE. Le vieillissement de la Martinique représente un enjeu sociétal et territorial majeur pour les années à venir. Tenter d’apporter des réponses à ce « tsunami » à venir, tel devrait être l’un des objectifs des assises du bien vieillir qui se tiendront les 20 et 21 septembre à Schoelcher.
Une population vieillissante et de plus en plus dépendante
Selon l’étude publiée par l’INSEE en octobre 2020 sur le vieillissement de la Martinique, à l’horizon 2030 :
- Les seniors seraient deux fois plus nombreux que les jeunes de moins de 20 ans. Près de la moitié des Martiniquais (48%) serait âgée de 60 ans et plus en 2050 contre 25 % en 2016.
- La Martinique devrait connaître une hausse importante (31%) du nombre de seniors en situation de dépendance sévère.
- Des situations financières parfois difficiles et différentes selon la zone habitée. C’est en effet dans le Nord Atlantique que les seniors sont les plus pauvres (31% contre 25% pour l’ensemble de la Martinique).
Un rendez-vous qui rassemblera les acteurs publics et privés du bien vieillir
Organisées par la Collectivité Territoriale de la Martinique et Idéalco, ces assises en présenciel et en distanciel tenteront de répondre à plusieurs questions :
- Comment accompagner le maintien à domicile ?
- Comment apporter de l’aide aux aidants familiaux ?
- Comment relever le défi de la perte d’autonomie ?
- Quelles politiques mettre en place pour lutter contre l’isolement ?
Selon les organisateurs, ces assises seront l’occasion de « sensibiliser et engager les acteurs locaux dans une dynamique de partage d’expériences et de réflexions autour des problématiques de prévention de la perte d’autonomie, de soutien à la vie au domicile, des offres d’accueil et d’hébergement, et d’accès à la vie sociale ».
Divers acteurs (institutionnels, entreprises privées et associations) seront présents pendant ces assises.
Interview de Eric Jultat,
Elu communautaire, membre de la Commission Solidarité, Politique de l’Habitat et Insertion de la CACEM
Selon vous, quels sont les principaux enjeux liés au vieillissement auxquels notre société devra faire face dans les années à venir ?
Nous avons identifié plusieurs enjeux qui deviennent aussi les objectifs de notre politique communautaire :
- Retarder l’orientation vers les structures spécialisées.
- Soutenir les dispositifs d’accueil de jour, de lutte contre l’isolement, visites à domicile.
- Soutenir et développer les ateliers physiques adaptés et les ateliers mémoires
- Accompagner nos populations âgées face au virage du numérique et dans la dématérialisation des démarches
- Résoudre les problématiques du sous-peuplement et soutenir les nouveaux modes de « cohabitation ».
- Lutter contre la précarité des personnes âgées
Quelles politiques menez-vous au sein de votre structure dans le domaine du bien vieillir ?
C’est une politique partagée et concertée avec les acteurs du vieillissement, notamment la CTM ou encore la CGSS. Par exemple, nous participons à la Conférence des Financeurs de la Prévention de la Perte d’Autonomie (CFPPA).
Nous finançons des actions de terrain portant sur la lutte contre la perte d’autonomie (ex ateliers physiques adaptée, ateliers mémoire), la lutte contre l’isolement de la personne âgée et l’aide alimentaire.
Nous nous intéressons aussi au logement afin de retarder l’orientation vers des structures spécialisées, aux problématiques de sous peuplement de certains logements, à la silver économie et à l’accessibilité.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux acteurs locaux pour favoriser le bien vieillir à la Martinique ?Pour nous, il faudrait :
- Mettre la concertation au centre de la démarche.
- Donner la priorité à une action concertée
- Etre au plus près des problématiques de la population en l’incluant dans le processus de décision
- Anticiper, prévenir, aller en direction des actions innovantes, être précurseur puisque nous serons en 2030 le département le plus âgé de France.
Pourquoi est-il important d’organiser des assises du bien vieillir ? Et pourquoi maintenant ?
Cela permet de favoriser la mise en œuvre d’une action concertée et de pouvoir faire remonter l’avis des populations concernées.
L’enjeu est crucial, il faut faire vite face aux problématiques suivantes :
- L’arrivée au 3ème âge des populations nombreuses nées entre 1950 et 1960
- L’augmentation de l’espérance de vie qui est désormais comparable à celle de la France ; Le croisement des départs (souvent définitifs) des jeunes et du retour au pays des retraités qui crée un déficit migratoire des jeunes structurellement élevé.
- La prise en compte de la dimension démographique doit être prioritairement intégrée dans toutes les politiques de développement
Allez-vous animer des conférences ou des actions pendant ces assises ?
Non mais nous soutenons un porteur de projet : l’association OPIOM qui portera un atelier intitulé « Mixité sociale et discrimination positive : Quels effets des politiques du logement, de l’habitat et des mesures de soutien ciblées pour le bien vieillir en Martinique ? » de l’axe 3 – Bien vieillir en Martinique innovations, modèles et perspectives.
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