Selon une étude de l’Ifop en 2019, 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile. Se pose alors la délicate question du maintien à domicile et de l’aménagement du logement en cas d’incapacités. L’habitat partagé serait-il la solution ? Il séduit de plus en plus de séniors. Ils vivent ainsi chez eux mais pas tout seuls.
Vieillir à domicile est une priorité pour les seniors
Selon cette même étude, le domicile est le lieu d’habitation idéal dans lequel « on se sent bien » avec sa famille (65 %) et en sécurité (53 %). C’est aussi le lieu où ils disent pouvoir bricoler, jardiner et faire des aménagements pour 40% d’entre eux.
La difficulté de se maintenir à domicile
Si continuer vivre chez soi est l’un des souhaits des seniors, il est parfois difficile de s’y maintenir seul quand on a des difficultés à l’entretenir ou quand on souffre d’incapacités physiques. De plus, l’offre de soins à domicile reste insuffisante en France y compris en Martinique. La Cour des Comptes estimait, en janvier 2022, qu’il faudrait recruter 82 000 personnes équivalent temps plein d’ici à 2030. Or, les entreprises oeuvrant dans ce secteur peinent à recruter car le métier d’aide à domicile souffre d’un manque d’attractivité liée à ses contraintes et à sa pénibilité.
A la Martinique, selon une étude, les seniors sont majoritairement propriétaires occupants à la Martinique (78%) mais continuer à vivre chez soi pose aussi des problèmes de sous-occupation des logements :
- Une fois les enfants absents, les logements deviennent trop grands et difficiles à entretenir
- Ils sont souvent inadaptés au vieillissement et à l’arrivée de la perte d’autonomie (douche inadaptée, présence d’escalier, étroitesse des couloirs) que ce soit dans le parc social ou dans le parc privé
En 2013, l’Agence Nationale de l’habitat (ANAH) estimait que seuls 6% des logements étaient adaptés au vieillissement contre 16% aux Pays-Bas.
De nouveaux types d’habitat collectif partagé voient le jour à la Martinique même si l’offre est encore peu importante : résidence services, résidence autonomie, colocation etc.
Les résidences partagées
Partager un logement est une alternative entre l’accueil en institution (EHPAD) et le logement individuel. Si chacun vit chez soi, les seniors partagent des espaces communs et un véritable projet de vie sociale, tout en étant dans un environnement adapté et sécurisé. On parle d’habitat inclusif. La loi ELAN le définit ainsi : « L’habitat inclusif est destiné aux personnes âgées (60 ans et plus) et aux personnes en situation de handicap (18 à 59 ans) qui font le choix, à titre de résidence principale, d’un mode d’habitation regroupé, entre elles ou avec d’autres personnes.
Ce mode d’habitat est assorti d’un projet de vie sociale et partagée »
Quels sont les avantages de ce type d’habitat
- Chaque senior garde son indépendance dans son logement
- Les espaces communs permettent de partager des moments de vie sociale active : jardinage, gymnastique etc.
- Ce type d’hébergement est à taille humaine car il s’agit généralement de petites structures avec peu de logements
- Les coûts pour les retraités sont moins élevés que dans les EHPAD ou dans le cadre d’un habitat individuel
Les résidences autonomie : les Maisons d’Accueil Rurales pour Personnes Agées (MARPA)
Ces maisons accueillent généralement des seniors issus du territoire où elles sont installées. Elles proposent un cadre sécurisé où les seniors créent des liens avec les autres résidents et continuent de vivre de façon active et indépendante. Elles disposent d’espaces communs où les résidents peuvent continuer à avoir, ensemble, une vie sociale.
Les Marpa sont labellisées par la fédération des MARPA.
L’habitat coopératif entre seniors, un exemple à suivre ?
Dans ce cas, les participants se mettent d’accord sur un projet de vie en commun et s’associent afin de construire leur logement. C’est ainsi qu’à Vaulx-en-Velin près de Lyon, en 2019, 18 seniors âgés de 60 ans et plus ont décidé de faire construire et de cogérer un immeuble écologique de 16 appartements. Une coopérative dont ils sont chacun associés gère l’ensemble. La coopérative est propriétaire du foncier. Le projet a été financé par les apports personnels des habitants, un emprunt et a obtenu des aides à la fois d’une caisse de retraite et des collectivités.
Chaque associé verse une redevance mensuelle.
La propriété dispose d’un jardin et d’espaces communs au rez-de-chaussée pour y organiser des spectacles, des expositions, des ateliers bricolage. Il y a une buanderie avec des machines à laver. Ce sont autant d’équipements qui n’encombrent pas les appartements.
Il y a 3 chambres d’hôtes pour accueillir des parents et des amis à raison d’1,5 euros/jour.
La colocation
Ce concept se développe chez les seniors. Des plateformes proposent même de rechercher son colocataire idéal en fonction d’un certain nombre de critères à l’image de Tinder.
Il est désormais possible de faire de la colocation au sein des organismes HLM alors qu’elle était auparavant réservée aux moins de 30 ans.
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