Vieillir, oui mais comment ? De nouvelles approches du processus de vieillissement apparaissent. Passage en revue par le Dr Carolle Chatot-Henry, gériatre.
Approche globale du vieillissement
Les dernières années ont été spectaculaires concernant la compréhension du vieillissement, donc de la mort. En effet, des progrès ont mis à jour la possibilité d’arrêter le vieillissement chez certains animaux (invertébrés). Mais surtout l’approche est différente comme le prouve la médecine holistique. Ainsi les chercheurs ne se préoccupent plus seulement des symptômes du vieillissement, mais s’intéressent aux causes de ce phénomène.
Nouvelles technologies
Le nouvel arsenal thérapeutique y est pour beaucoup (puces implantables dans le corps, anticorps monoclonaux, sondes d’hybridation moléculaires…) et donne beaucoup d’espoir pour diminuer l’incidence de certaines maladies qui sont liées au vieillissement (cancer, maladie d’Alzheimer). En comprenant au mieux ces pathologies, nous nous approcherons des critères et mécanismes du vieillissement.
Parler d’immortalité : est-ce un mythe ?
De là à se diriger vers des « pensées d’immortalité » pourquoi pas ? Pourtant la science est catégorique et n’imagine pas l’immortalité, même si le transhumanisme (i.e. intelligence artificielle) pourrait y tendre. Pour les chercheurs, on pourrait résumer le courant de pensée actuel par « le vieillissement est inéluctable et la mort est nécessaire à la vie ».
Thérapie ou mode de vie ?
La manipulation génique chez certains animaux (souris) donne lieu à 60 % de temps de vie en plus et en meilleure santé ! Mais le plus surprenant est qu’un jeûne intermittent ou une forte réduction calorique éliminent de l’organisme les cellules sénescentes et ainsi luttent contre le vieillissement. « Se priver de nourriture est difficile » à mettre en place en maintenant le rythme de vie que nous assumons ; par contre une molécule (15 à 20 sont actuellement testées dont un immunosuppresseur dénommé la Rapamycine) permet d’éliminer les cellules dysfonctionnelles de la même façon que la raréfaction calorique chez les rongeurs.
Et l’Homme ?
Une récente découverte chez un groupe d’Amish a révélé des effets puissants d’un seul gène mutant rare contre les effets de l’âge. Première mutation génétique humaine « naturelle » qui impacte l’espérance de vie de façon notable (85 années en meilleure santé que la population générale). La science s’est rapidement emparée de cette découverte pour en faire un essai clinique au Japon… Beaucoup d’espoirs sont attendus ! Mais les « 100 années » sont ciblées, au-delà … ce n’est plus de notre « conscience cellulaire ».
Sources : unevieenplus.com, sciencesetavenir.fr