Le budget 2026 retraités marque un tournant. Pour réduire la dette publique de 43,8 milliards d’euros, le gouvernement a annoncé une série de mesures qui touchent directement les seniors. Objectif : freiner la progression de la dette, estimée à +5 000 € par seconde selon l’ancien Premier ministre François Bayrou. Mais à quel prix pour les retraités ?
Une “année blanche” pour les pensions
En 2026, les pensions de retraite ne seront pas revalorisées. Ce gel concerne tous les régimes, y compris l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Le barème de l’impôt sur le revenu et la Contribution sociale généralisée (CSG) resteront également figés.
Résultat : une perte de pouvoir d’achat pour des millions de foyers.
Fin de l’abattement de 10 % : un changement fiscal majeur
Depuis 1978, les retraités bénéficiaient d’un abattement automatique de 10 % sur leurs pensions, plafonné à 4 399 € par foyer. En 2026, ce dispositif serait remplacé par un forfait fixe de 2 000 €, quel que soit le montant de la pension.
Exemple : pour une pension annuelle de 35 000 €, l’abattement passe de 3 500 € à 2 000 €, soit 1 500 € de revenus supplémentaires imposables.
Selon l’OFCE, cette réforme entraînerait une hausse d’impôt de 1,1 milliard d’euros pour 5,2 millions de ménages.
Hausse d’impôt indirecte : le gel du barème
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu pourrait faire basculer certains foyers dans une tranche supérieure, même sans augmentation réelle de revenus. Environ 6,7 millions de ménages avec au moins un retraité seraient concernés.
Impact global : baisse du niveau de vie
D’après les estimations de l’OFCE :
- 90 % des ménages retraités verront leur niveau de vie baisser
- La perte moyenne serait de 1 % pour les couples
- Les retraités seuls, dépendants uniquement de leur pension, seraient les plus touchés
- Environ 500 000 retraités non imposables pourraient devenir imposables
- Seuls 5 % des foyers mixtes (actif + retraité) pourraient voir leur situation s’améliorer
Et après 2026 ?
Officiellement, ces mesures sont temporaires. Mais certains économistes évoquent une sous-indexation progressive des pensions jusqu’en 2030. Les syndicats, comme la CGT, dénoncent un recul durable. Des associations de retraités alertent sur les effets concrets pour les foyers modestes, notamment face à la hausse continue des dépenses du quotidien (logement, énergie, alimentation).
En résumé : le budget 2026 impose un effort important aux retraités, entre gel des pensions, réforme fiscale et baisse du pouvoir d’achat. Les conséquences seront visibles dès l’an prochain pour une majorité de foyers.
Sources : lexpress.fr, lemonde.fr, ofce.sciences-po.fr, capital.fr
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