Selon une récente enquête Baromètre Santé de l’INPES, une personne sur cinq, âgée de 55 à 85 ans reconnaît être tombée au cours des douze derniers mois, les femmes plus souvent que les hommes. En vieillissant, les conséquences de ces chutes, tant physiques que psychologiques s’aggravent.
Et il ne faut surtout pas sous-estimer le « syndrome post chute », même si en apparence tout va bien. Un blocage des automatismes de la marche et de l’équilibre peuvent survenir dans un délai plus ou moins long.
La prévention
Pour ne pas en arriver là, mieux vaut anticiper et dans la mesure du possible, procéder à l’adaptation de son logement grâce aux aménagements simples tels que :
- Chasser les obstacles (fils électriques, plantes vertes, jouets pour les animaux domestiques, etc.)
- Soigner l’éclairage : ne pas se contenter d’une source unique de lumière, multiplier les éclairages indirects
- Eviter les sols glissants et gare aux barres de seuil mal fixées ; pour les tapis, évitez que les coins ne se relèvent
- Prévoir des barres d’appui même pour quelques marches d’escalier et dans les sanitaires
- Au jardin, éviter les plantes grimpantes et les outils mal rangés
- Veiller à l’accessibilité des rangements pour ne pas avoir la tentation de monter sur une chaise ou un escabeau
Ce ne sont là que quelques exemples de petits aménagements pratiques mais qui peuvent éviter bien des catastrophes
Accepter de vieillir : le plus difficile
Mais le plus difficile est que la personne âgée accepte la diminution de ses capacités. Pourtant cette amélioration de l’habitat peut d’une part améliorer nettement le quotidien et d’autre part retarder l’entrée en maison de retraite.
Les jeunes seniors (56 -62 ans) comprennent bien le danger potentiel de l’habitat mal adapté : ils en font l’expérience avec leurs propres parents ; en revanche les seniors entre 65 et 75 ans ont plus de difficulté à se faire à cette idée. Ils repoussent cette étape d’aménagement associée à la fin de leur liberté et à l’entrée dans le vieillissement. Le frein psychologique est très fort.
Entre 75 et 85 ans les personnes âgées bien qu’étant moins informées sur les possibilités d’aménagement, franchissent cette étape le plus souvent contraintes par l’apparition des problèmes de santé handicapant leur quotidien.
Les aides possibles
Pour procéder à ces aménagements, l’Agence Nationale pour l’Habitat (ANAH développe des aides pour inciter propriétaires et occupants modestes à réaliser les travaux nécessaires.
L’une des premières missions de l’ANAH est de faciliter le lancement du projet en permettant l’intervention des PACT (Protection, Aménagement et Conservation) qui établiront le diagnostic et les préconisations. Une fois cette démarche faite, on peut entamer la procédure de demande d’aide. L’ANAH est présente au sein des services de la Direction Départementale des Territoires.
En complément des aides de l’ANAH, d’autres financements peuvent être sollicités auprès des collectivités locales, des caisses de retraites complémentaire ou de la CNAV.
Ces financements sont proposés sous condition de ressources.
De nombreux seniors souhaitent vivre le plus longtemps possible chez eux, mais ignorent ces possibilités d’aménagement et ces aides financières. Aujourd’hui, 60 % des personnes âgées veulent éviter de partir en institution spécialisée. En 2060, plus de 5 millions de Français auront plus de 85 ans ; nous sommes donc face à un enjeu économique crucial pour la société de demain.
Article paru dans le Courrier des retraités du mois de juillet 2015
Lien vers le site : http://www.retraites-ufr.com