Si de nouvelles pratiques comme la promession, l’aquamation ou encore l’humusation suscitent la curiosité et sont dans certains pays du monde à l’étude, aujourd’hui les obsèques demeurent majoritairement normées par la dichotomie entre inhumation et crémation. Pourtant, si les rites funéraires y sont pour beaucoup dans l’organisation des funérailles, des tendances émergent également dans les cérémonies laïques. Des obsèques écologiques ne relèvent plus de la science-fiction et chaque région d’Europe a ses préférences quant au mode de funérailles.
Des types d’obsèques variables selon les pays
La crémation a été pratiquée durant l’Antiquité lors de rites funéraires. Pourtant, depuis la chute de l’Empire romain et l’hégémonie du Catholicisme en Europe, et ce, jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’inhumation était le seul mode d’obsèques possible. Face à la volonté croissante des individus d’organiser librement les funérailles de leurs proches et la montée de mouvements hygiénistes, en 1887, une loi est adoptée en ce sens. La crémation devient alors autorisée et dès 1889 la France accueille son premier crématorium. Toutefois, l’Église catholique proscrit toujours la crémation et il faut attendre 1963 pour que l’interdiction soit levée.
Aujourd’hui, si la crémation reste contraire à certains rites religieux, elle prend une part prédominante dans certains pays en Europe. En France, le taux de crémation était d’environ 10 % dans les années 1990 et de 40 % en 2018. Ce type d’obsèques est de plus en plus plébiscité puisque désormais 1 Français sur 2 envisage d’opter pour la crémation. Le pays européen qui enregistre le plus fort taux d’engouement envers la crémation est la Suisse, et ce, malgré une forte attache envers les traditions religieuses. Même dans les cantons catholiques, selon le comparateur de pompes funèbres suisse, Everlife.ch, le taux de crémation atteint les 90 %. Néanmoins, dans certains autres pays très croyants comme le Portugal ou l’Italie, l’inhumation reste le type d’obsèques préféré. En Grèce, où la majorité de la population est orthodoxe, la crémation n’a été autorisée qu’en 2006 et le premier crématorium a été construit seulement en 2019.
Un nouveau rapport à la sépulture
Depuis la nuit des temps et jusqu’à il y a quelques décennies, les funérailles étaient ancrées dans la tradition comme un moment solennel et célébré en « grande pompe ». L’art funéraire a d’ailleurs connu son heure de gloire au XIXe siècle où les sépultures étaient vues comme un miroir social. À l’époque, chaque famille s’évertuait à faire bâtir le caveau le plus imposant pour honorer les défunts. Si les tombes à chevalet côtoyaient les stèles, certaines familles aisées faisaient ériger de petites chapelles funéraires ornées de vitraux et dont il subsiste aujourd’hui d’éminents spécimens un peu partout dans les cimetières français. Il était impensable de reposer sans un monument funéraire à son image. Aujourd’hui, les mœurs évoluent. Les monolithes en pierre ou en granit laissent place à des monuments funéraires paysagers, les tombes pour corps sont troquées pour une niche de columbarium. Avec la hausse du taux de crémation, il est désormais possible de reposer ailleurs que dans une tombe. Si en France il est proscrit de conserver une urne funéraire, contrairement à la législation de certains pays voisins, il demeure possible de répandre les cendres dans la nature sous réserve de l’autorisation du propriétaire du terrain. La dispersion des cendres en pleine mer est également permise. Et ce lieu de sépulture séduit de plus en plus puisqu’il permet, d’une part de reposer dans un lieu bucolique et d’autre part de décharger la famille de l’entretien d’une tombe. Aussi, il reste la solution de répandre gratuitement les cendres dans un jardin du souvenir, un espace présent dans la plupart des cimetières.
Soulager les proches des funérailles
L’organisation des obsèques a un coût et si aucune mesure n’a été prise dans ce sens, c’est à la famille de prendre en charge les frais inhérents aux pompes funèbres et aux diverses taxes du crématorium ou du cimetière. En moyenne, selon un sondage Ipsos, il faut compter entre 2 500 et 4 000 euros, hors sépulture et location de concession. Une somme, loin d’être négligeable, mais pourtant inéluctable. Aujourd’hui, tout peut s’anticiper, même les obsèques. Ainsi, de plus en plus d’individus font le choix de soulager la famille en souscrivant à un contrat de prévoyance funéraire en capital et même en prestations. Cela pallie, d’une part, les désaccords sur le mode d’obsèques ou sur le lieu de sépulture qui pourraient subvenir chez la famille et d’autre part permet de s’assurer que ses volontés seront respectées. En France, près de 1 décès sur 4 est couvert par un contrat obsèques, chez les voisins, la prévoyance funéraire a le vent en poupe puisque 15 % des décès sont couverts par ce biais en Suisse, mais également en Belgique.
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