Va-t-on vers la fin de l’enfant unique ? Dans les années 50, la Chine était ouvertement nataliste : il s’agissait de donner des soldats au pays qui sortait d’une dure période de guerre, invasion japonaise et guerre civile. Accentué par le rattrapage de naissances consécutif à la famine des années 59/61, le taux de fécondité était de l’ordre de 7,4 enfants par femme en âge de procréer.
Dans les années 50, la Chine était ouvertement nataliste : il s’agissait de donner des soldats au pays qui sortait d’une dure période de guerre, invasion japonaise et guerre civile. Accentué par le rattrapage consécutif à la famine des années 59/ 61, le taux de fécondité était de l’ordre de 7,4 enfants par femme en âge de procréer.
Dans les années 60-70, divers programmes incitant à retarder l’âge du mariage, à limiter la taille des familles ont permis de baisser ce taux à 2,75 à la fin des années 70. On observa ensuite une remontée de ce taux alimenté par le nombre important de femmes nées dans la période de forte natalité.
Devenu responsable du pays, Deng Xiaoping lança en 1979 la politique de l’enfant unique qui a conduit à ce taux actuel de 1,6 inférieur au niveau permettant d’assurer le renouvellement de la population. Très rigoureuse et contraignante, cette politique ne fut toutefois pas appliquée aux minorités ethniques et fut assouplie dans les années récentes en autorisant un deuxième enfant pour les familles vivent à la campagne et dont le premier enfant était une fille.
D’une efficacité quantitative indiscutable, cette politique pose aujourd’hui un certain nombre de difficultés qui conduisent le gouvernement à envisager d’autres assouplissements. En effet, la Chine vieillit, le ratio des personnes âgées augmente drastiquement alors que les systèmes de retraite ne sont qu’embryonnaires, que les jeunes ont tendance à quitter les campagnes pour s’installer à la ville – là où ils peuvent trouver du travail et améliorer leur niveau de vie – et hésitent à revenir auprès de leurs parents vieillissants. Si la population de personnes âgées augmente, celle de la population active, elle, stagne ou diminue ce qui peut freiner le dynamisme économique du pays.
Signalons enfin que la préférence traditionnelle pour les garçons a généré un recours fréquent aux échographies prénatales conduisant à une interruption de grossesse des foetus féminins et au taux de 116 garçons pour 100 filles, très largement supérieur aux moyennes mondiales.
La Chine a géré une transition démographique radicale et se prépare en mettre en oeuvre la sortie. Les autorités semblent vouloir libérer les contraintes. Il reste à convaincre les jeunes générations, qui ont déjà à entretenir leurs parents et sont confrontés au coût du logement et aux frais de l’éducation, à saisir les opportunités qui leur seront offertes. L’expérience de nombreux, en partie européens, montre que cela risque d’être difficile.
Article paru dans le Courrier des retraités du mois du 4ème trimestre 2015
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