Avant que l’industrie pharmaceutique invente les médicaments que nous connaissons, nos ancêtres se soignaient souvent avec des plantes. L’arbre, quelquefois considéré comme le poumon de la planète, a été source de remèdes comme nous allons le rappeler.
Le saule blanc a donné naissance à l’aspirine
A la fin du XVIIème siècle, un médecin anglais, observant que cet arbre se développait les pieds dans l’eau sans en souffrir, avait supposé que l’écorce de saule pouvait être un très bon médicament anti-fièvre. Il avait également déduit que les rameaux du même arbre, si souples, devaient être en mesure de soigner les raideurs rhumatismales.
A partir de l’écore de saule, le français Charles-Frédéric Gerhardt, en 1853 ? Synthétisera le premier la molécule active, l’acide acétylsalicylique. Sur la base de ses recherches, un groupe pharmaceutique allemand fabriquera cet acide avec un bon niveau de pureté. Cette poudre blanche sera commercialisée, en 1899, sous le nom d’aspirine.
Un médicament qui a fait ses preuves et dont il se vend 50 000 tonnes par an dans le monde.
Le quinquina à l’origine de la quinine
Pour la découverte de la quinine, il faut se reporter à la conquête du nouveau monde par les conquistadors espagnols qui ramenèrent dans leur pays une écorce particulière. Les jésuites du Pérou avaient remarqué l’utilisation de cette écorce par les indiens d’Amérique du sud pour lutter contre les fièvres et plus particulièrement contre la malaria (ou paludisme). Cette écorce provenait d’un arbre local, le quinquina.
A partir de cette écorce, en 1820, deux pharmaciens français isolèrent la quinine qui est toujours utilisée pour certaines formes de malaria.
Le ginkgo et ses bonnes feuilles
Le ginkgo biloba, qualifié d’arbre fossile, est le survivant d’une famille d’arbres disparue qui nourrissait les dinosaures. Intermédiaire entre les fougères et les conifères , il est appelé l’arbre aux quarante écus en raison de sa couleur à l’automne.
Ses feuilles, utilisées depuis longtemps en médecine traditionnelle chinoise, ont été analysées et, en 1932, un scientifique isola les principes actifs dont les flavonoïdes.
Ses constituants lui confèrent différentes propriétés :
- une activité antioxydante,
- une augmentation du débit sanguin
- et une modulation du métabolisme du glucose
On lui attribue également des propriétés vasodilatatrices qui intéressent les personnes atteintes de varices, d’hémorroïdes ou de « jambes lourdes ».
La théorie des signes
Pour conclure, évoquons la théorie des signes que l’on trouve dans beaucoup de cultures ; une théorie qui repose sur l’idée que les plantes ont la forme des organes qu’elles peuvent soigner.
- Les noix dont les cerneaux ressemblent aux circonvolutions du cerveau sont préconisées pour remettre les idées en place
- Les alkékenges (ou physalis ou amour en cage), ces fleurs qui produisent une baie charnue enfermée dans une sorte de lampion orange, soignent la vessie
- Le bulbe du colchique, qui ressemble à un orteil goutteux, est utilisé comme remède contre la goutte.
Quand l’observation et les superstitions débouchent sur des découvertes scientifiques …
Article paru dans le Courrier des retraités n° 452 avril à juin 2019
Jacky Sampic
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