Si notre apparence physique ne reflète pas forcément le nombre de nos années, nos organes, nos muscles, nos sens … ont souvent l’âge … de nos artères !
Et le poids de l’âge se fait sentir dans les petits gestes de la vie quotidienne, qui deviennent progressivement de plus en plus difficiles à accomplir : monter et descendre les escaliers de sa maison, s’extirper de son fauteuil ou de son lit, sortir de la baignoire, atteindre des objets placés en hauteur, stationner devant sa cuisinière ou son évier…
La liste est longue des mouvements, déplacements et actions qu’on accomplit sans y penser jusqu’au jour où ils deviennent fastidieux, douloureux, rendant petit à petit notre environnement hostile, voire dangereux !
Deux chiffres doivent nous alerter : 30% des personnes âgées de plus de 65 ans font au moins une chute à leur domicile dans l’année ! Une fois sur deux, ces chutes sont liées à l’environnement, devenu inadapté !
Il est aujourd’hui très facile de se protéger des accidents domestiques liés à notre propre vieillissement, en adaptant progressivement notre logement à la perte progressive de notre mobilité.
Objectif de cette adaptation : continuer à accomplir le plus longtemps possible les gestes de la vie quotidienne de manière autonome, dans des conditions de sécurité optimales.
Toutes les pièces de la maison sont concernées – cuisine, salle de bain, toilettes, chambre, séjour… – et peuvent être équipées de dispositifs légers – barres d’appui, rampes – ou plus lourds – revêtements de sol non glissants…
Vous trouverez, chez les revendeurs locaux, toute une gamme de produits, à des prix accessibles, qui peuvent parfois, s’ils correspondent à une pathologie particulière, être pris en charge par l’assurance maladie.
Mais lorsque la maladie et la dépendance s’installent, ces aides techniques ne suffisent plus : il est néanmoins toujours possible de demeurer chez soi, dans son environnement, grâce à des modifications de la structure même de son logement : rampes d’accès pour le passage d’un fauteuil roulant, suppression des niveaux, réaménagement des pièces de vie…
L’intervention d’un ergothérapeute, qui étudiera avec vous les agencements nécessaires à chaque niveau de dépendance, s’avèrera très utile.
Conscients de la nécessité, pour nos sociétés vieillissantes, d’adapter l’environnement aux évolutions démographiques, les pouvoirs publics ont mis en place des moyens permettant une prise en charge, en fonction des ressources des ménages, d’une partie des travaux d’adaptation du domicile à la perte d’autonomie.
Les caisses de retraite, les mutuelles, et certains organismes bancaires ou d’assurance, peuvent, le cas échéant, venir compléter les financements publics.
Bien vieillir, c’est aussi préparer son futur cadre de vie ! S’y prendre tôt, c’est la garantie de vieillir en toute sérénité !
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Interview du DG de l’ANAH – Agence Nationale de l’Habitat
Face au vieillissement général de la population : quels enjeux pour l’Anah :
L’accroissement prévisible du nombre de personnes en situation de dépendance ou de handicap exigent une adaptation des politiques publiques. C’est ainsi que l’Anah s’est dotée de moyens renforcés pour 2013 : l’enveloppe budgétaire pour l’adaptation du parc privé à la perte d’autonomie est en augmentation de + 17% par rapport à 2013.
Ces moyens permettront de :
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répondre à la préférence des ménages qui souhaitent majoritairement vieillir à domicile
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tenir compte d’un contexte de finances publiques contraintes en faisant le choix de développer une politique de maintien à domicile
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prévenir la dépendance grâce à de simples travaux d’adaptation, barrière efficace aux incidents domestiques
Quels sont les ménages éligibles aux aides de l’anah ?
La cible prioritaire de l’Anah : les propriétaires occupants.
Pour quel type d’aides ?
- les aides aux propriétaires occupants et aux locataires sont octroyées sous conditions de ressources : subvention de 35% à 50% (plafond de 20 000 €)
- pour les propriétaires bailleurs : subvention de 35% (plafond de 60 000 €)
- pour les syndicats de copropriétaires : subvention de 70% pour un plafond de 15 000 € dédié exclusivement aux travaux d’accessibilité de l’immeuble (parties communes de copropriété).
Ces aides peuvent être sollicitées par un particulier (propriétaire ou locataire) ou par un syndicat de copropriétaire ;
Elles prennent le plus souvent place dans un programme porté par une collectivité territoriale avec le concours de l’Anah : des opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) et des PIG (Programme d’Intérêt général) qui intègrent un volet « maintien à domicile ».
Quel type de travaux sont pris en compte ?
Les travaux consistent à compenser les « incapacités » liés à la mobilité, la baisse de la vue, de l’ouïe, ou la diminution des aptitudes physiques, par des aménagements spécifiques et des adaptations ergonomiques.