Le tatouage est en pleine expansion : plus de 7 millions de Français y auraient cédé selon les chiffres de 2017 du syndicat national des artistes tatoueurs. Le tatouage s’est démocratisé et les seniors en sont de plus en plus fans.
Quelques chiffres sur le tatouage en France
Les tatoueurs, artistes et prestataires de service, sont de plus de 1000 en France. C’est une profession en plein essor. Il existerait plus de 10 000 studios de tatouage en France.
Le tatouage concerne les hommes comme les femmes. Selon une étude de l’IFOP, 17 % des personnes interrogées seraient tatouées en 2018 (29 % aux Etats-Unis et 19% en Grande Bretagne). 67 % des personnes interrogées déclarent choisir un emplacement discret pouvant être caché.
Selon le sociologue David le Breton, le tatouage est une révolution culturelle apparue dans les années 70 avec le mouvement hippie. Le tatouage était alors un phénomène réservé aux marginaux. Aujourd’hui, c’est un body art (art corporel) qui se généralise quelque soit la classe sociale. Il y a là une volonté d’embellir son corps, se l’approprier et le signer.
Les seniors qui ont choisi de se faire tatouer
Selon l’étude de l’IFOP réalisée en 2018, parmi les personnes tatouées, 10% des seniors âgés de 50 à 64 ans (1% des 65 ans et plus) seraient tatoués. Le tatouage est devenu une nouvelle mode chez les seniors.
Pour les seniors, il semble qu’avoir un tatouage soit un signe de jeunesse sur une peau qui vieillit. Ils n’hésitent plus à faire écrire le prénom de leur proche sur leur peau. Ce sont majoritairement des femmes. Il s’agit essentiellement de leur conjoint décédé ou encore de leurs petits-enfants. Pour la psychanalyste Anne-Marie Benoît, le tatouage pour les seniors relève de l’intime comme pour marquer un événement et se faire plaisir. « Il me semble que le désir des premiers (les jeunes) s’appuie davantage sur le regard des autres, dont ils attendent des retours par la confirmation, positive (je suis cool) ou négative (je vous choque et j’en jouis). Alors que, passé 40 ans, les enjeux du tatouage sont davantage de l’ordre de l’intime, comme marquer un événement, se prouver quelque chose, se faire plaisir. C’est d’abord à soi que l’on pense. »
Selon le sociologue David le Breton, les hommes et femmes d’un certain âge sont fiers de leurs tatouages qu’ils regardent avec attendrissement. Ils seraient peu nombreux à regretter leur tatouage. Pour le psychiatre Xavier Pommereau, le tatouage serait une façon d’exorciser la peur de vieillir.
Graciela, âgée de 80 ans, raconte sur son blog qu’elle a choisi de se faire tatouer un hippocampe sur le biceps droit comme cadeau d’anniversaire et dit « j’ai préféré ça à un lifting ».
D’autres seniors entièrement tatoués choisissent même de se faire prendre en photo en montrant parfois l’ensemble de leur corps. Selon le Guinness des records, Charlotte Guttenberg, 69 ans, américaine, serait la femme la plus tatouée au monde puisque 98,75% de son corps est couvert de tatouages. Elle pense que ses tatouages représentent une belle forme d’art ancien. Son partenaire Charles Chuck Helmke, n’est pas en reste avec 93,75% de son corps tatoué. Il se dit, d’ailleurs, être ouvert à l’idée d’en avoir davantage.
Côté star, Catherine Deneuve a récemment choisi d’avoir un second tatouage sur le pied à plus de 70 ans. Certaines personnalités historiques auraient aussi été tatouées comme Winston Churchill (une ancre marine sur l’avant bras), Franklin Delano Roosevelt, Théodore Roosevelt (emblème de sa famille sur le torse), Staline.
Comment bien vieillir avec son tatouage ?
Des zones et des motifs à éviter
Le tatouage va changer au fur et à mesure du vieillissement de la peau et de sa perte d’élasticité. Certaines zones seront donc à éviter autant que possible. Il s’agit des parties du corps qui auront un relâchement cutané plus important que les autres ou qui sont plus sensibles aux variations de poids comme le ventre, les biceps ou encore les cuisses. Pour les femmes, mieux vaut oublier le décolleté ! C’est une zone qui vieillit beaucoup. De même les zones de frottement ne sont pas non plus recommandées. Il vaut mieux privilégier le dos, les avant-bras ou les mollets.
Le motif ne doit pas être trop fin car il risque de s’estomper. Quant aux couleurs, le blanc, le beige, le bleu ciel ou encore l’orangé résistent davantage avec le temps. Par contre, le noir, le bleu foncé, le rouge ou le vert n’ont pas cette même capacité.
Si l’on choisit de faire tatouer sur une peau mature, certains motifs détaillés seront vraisemblablement plus difficiles à réaliser.
Une hydratation de la peau est absolument nécessaire
Il est nécessaire d’hydrater très régulièrement son tatouage avec un lait corporel ou encore une crème hydratante. Si l’on s’expose au soleil, il ne faut oublier de mettre aussi de la crème solaire sur les tatouages (de préférence indice 50). En effet, le soleil risque de tanner les couleurs du tatouage.
De plus, mieux vaut éviter les piscines trop chlorées.
En cas de regret …
Il existe des solutions pour se détatouer : le recouvrement ou le laser de détatouage :
- Le recouvrement consiste à dissimuler le 1er tatouage par un autre plus important.
- Quant au détatouage au laser, c’est un traitement long qui n nécessite plusieurs séances.
La pigmentation de la peau joue un rôle dans le succès du détatouage. En effet, le traitement est plus long (et donc plus cher) et plus douloureux pour les peaux noires ou très brunes.
Sources : mariefrance.fr, objectifsante.mu, lexpress.fr, francetvinfo.fr, lefigaro.fr, la-croix.com, santemagazine.fr