Les plantes créoles peuvent être des atouts contre les troubles métaboliques dans le cadre de l’obésité, de l’hypertension, de l’hyperlipémie, ou de l’hyperglycémie. Voici un article écrit par le Dr Jean-Louis Longuefosse que nous publierons en plusieurs parties. Cinquième partie : les plantes créoles et les soupes.
Plantes à soupes
Nos anciens incorporaient au calalou de nombreux herbages ; j’en ai relevé une quinzaine ! alors qu’aujourd’hui une ou deux plantes sont utilisées (feuilles de dachine et gombo). Pourtant ce sont plus de 20 espèces qui peuvent être employées en soupe.
Légumes
Les jardins créoles antillais sont en voie de disparition et nous sommes de plus en plus nombreux à avoir oublié la saveur des légumes du terroir tels que manioc, brède manioc, patate songe, igname, arrow-root, pois boucoussou, patate douce, fruit à pain.
Plébiscités par les médecins et les nutritionnistes, les légumes sont dotés de grandes propriétés nutritionnelles. Ils sont riches en eau, en fibres, en sels minéraux et oligo-éléments, en vitamines, en caroténoïdes. Les fibres solubles des légumes contribuent à baisser le mauvais cholestérol, réduit le risque de certains cancers, aide à contrôler le diabète et le poids. Peu caloriques, ils ont un index glycémique peu élevés (à l’exception de la pomme de terre et de la carotte). Détoxifiants, riches en antioxydants, ils sont à la base de l’alimentation-santé.
Conclusion
Beaucoup de plantes médicinales sont utiles dans la prise en charge du syndrome métabolique
Ce sont pour la plupart des plantes très communes : à-tous-maux, pourpier, safran-pays, gingembre, graine-en-bas-feuille,
, herbe à l’encre, ail, stévia, surette.
Une plante courante comme le graine-en-bas-feuille (Phyllanthus amarus) contient des lignanes, flavonoides, tanins, polyphénols, triterpenes, stérols et alcaloïdes qui lui confèrent un large spectre d’activité : antioxidant, anti-inflammatoire, hypolipidemic, antidiabétique, diurétique,, antiviral, antibacterial, antiplasmodial, antimalarial, antimicrobial, anticancer,, hepatoprotective nephroprotective
Il n’y a pas que les thés et tisanes !
Beaucoup de plantes médicinales sont comestibles : pourpier, herbe à l’encre, patagon, véronique, plantain et peuvent être cuisinées en soupe maison, légumes-pays, salades du terroir, épices originales (chardon béni, citronnelle, safran-pays, combava, cannelle)
Remettre les produits du terroir à l’honneur c’est prendre soin de sa santé car l’abandon des habitudes alimentaires traditionnelles est en partie responsable des taux élevés de diabète, d’obésité et de maladies cardio-vasculaires. Diversifier son assiette c’est aussi diversifier les apports en nutriments protecteurs.
Les conseils hygiéno-diététiques accompagnant les patients atteints de troubles métaboliques devraient inclurent les plantes médicinales du terroir.
Plantes du terroir atout essentiel mais pas suffisant. La phytothérapie renforce un programme diététique adapté et un mode de vie sain
Comme dit le proverbe créole « yon sèl dwèt pa manje kalalou » « un seul doigt ne peut pas manger du calalou »
Dr Jean-Louis Longuefosse
Santé et alimentation en Outre-Mer
Nutricréole, Paris, 24 novembre 2012
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