Notre planète vieillit. Selon les normes internationales, un pays est qualifié de vieillissant si le nombre de personnes de 60 ans et plus représente 10% de sa population totale. En 2050, 22% de la population mondiale devraient avoir 60 ans et plus selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). C’est au Japon, comme c’est déjà le cas aujourd’hui, que les seniors seront les plus nombreux.
Dans quels pays les seniors sont-ils les plus heureux ? C’est en Norvège, en Suisse et en Islande que les seniors vivent le mieux selon le classement 2017 de Natixis Global Asset Management. Les conditions de vie matérielle, l’accès aux soins et la qualité de vie sont les critères qui leur permettent d’être au top du classement.
Quelles expériences ou politiques gouvernementales permettent-elles aux seniors de mieux vivre leur retraite dans certains pays comme les Pays Bas, la Chine ou le Japon ?
Vivre en tant que senior aux Pays-Bas
En 2011, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 15,6 %. L’âge de départ à la retraite sera fixé à 67 ans en 2021.
La colocation intergénérationnelle a le vent en poupe aux Pays-Bas. En effet, l’Etat a cessé de financer les coûts des soins pour les citoyens âgés de plus de 80 ans qui ne sont pas dans le besoin. Afin de trouver des solutions alternatives, des maisons de retraite ont décidé gratuitement des étudiants dans des maisons de retraite. En contrepartie, ils doivent leur consacrer 30 heures par mois dans leurs activités de la vie quotidienne. Ce projet vise à favoriser le lien social entre les générations et lutter contre l’exclusion.
Vivre en tant que senior en Chine
241 millions de Chinois avaient plus de 60 ans fin 2017 soit 17,3 % de la population totale. La pyramide des âges de la Chine a été profondément bouleversée du fait de la politique de planification des naissances et l’allongement de l’espérance de vie. Un Chinois sur trois devrait avoir plus de 60 ans en 2050. L’âge de la retraite est fixé entre 50 ans et 60 ans selon la fonction qui a été exercée.
L’offre de soins aux personnes âgées y est encore limitée et ne répond pas à la demande qui est croissante. Il n’y a que 25 lits disponibles en maisons de retraite pour 1 000 personnes âgées. Le plan quinquennal qui s’est terminé en 2015 prévoyait de faire passer le nombre de places en maisons de retraite médicalisées de 3 à 9 millions. De plus, le gouvernement a adopté un certain nombre de mesures pour encourager le développement de ce secteur.
Les seniors Chinois souffrent souvent de solitude même si la tradition chinoise veut que les enfants s’occupent de leurs parents âgés. Cette tradition se perd progressivement. C’est pourquoi, le gouvernement chinois a mis en place depuis juillet 2013 une protection des droits et des intérêts des personnes âgées. Cette loi contraint les enfants à s’occuper des besoins émotionnels et physiques de leurs parents. Ainsi, ils doivent aussi leur rendre visite régulièrement. Une maison de retraite à Suzhou va jusqu’à payer les proches afin qu’ils rendent visite à leurs parents de façon plus régulière. A titre d’exemple, une visite par semaine permet de percevoir 7 euros. Le salaire moyen étant de 800 euros dans cette province, cela leur permet aussi de compléter leurs revenus.
De plus, l’Etat chinois développe des programmes de formation éducatifs en direction des seniors.
Vivre en tant que senior au Japon
La population totale décroit au Japon d’environ 200 000 personnes par an depuis 2010. Elle pourrait atteindre 87 millions en 2060 contre 127 millions en 2016. 27,3% des Japonais ont 65 ans ou plus. Il y a, aujourd’hui, plus de seniors de 75 ans et plus (12,9 % de la population) que de jeunes de moins de 15 ans (12,6%).
Pour tenter de sauver le système de retraite, l’Etat japonais vient d’instaurer une nouvelle loi permettant aux fonctionnaires volontaires de travailler jusqu’à l’âge de 80 ans. L’âge limite est aujourd’hui fixé à 70 ans pour cette catégorie.
Le gouvernement a mis en place un programme d’assurance de soins de longue durée (assurance dépendance) obligatoire pour les personnes âgées de 40 à 64 ans. Le système combine les soins de santé, les soins de long terme, les soins à domicile et des services de proximité à l’échelle de la communauté. Il est financé à la fois par la fiscalité et par les primes d’assurance. Il est destiné aux seniors de plus de 65 ans et couvre 90% des soins de longue durée, à domicile ou en établissement. L’Etat en fixe les grandes orientations et les villes sont chargées d’appliquer les politiques sur le terrain.
Le Japon, pour faire face au vieillissement accéléré de sa population, a mis en place une série de mesures incitatives :
- Développement de robots de soins à destination des seniors
- Campagnes de communication pour inciter les publics à travailler des les métiers médicaux. Ainsi, chaque 11 novembre a lieu le « jour du soin » pour promouvoir ces métiers.
Par ailleurs, au cœur du système de maintien à domicile que favorise le Japon, intervient un gestionnaire de soins à domicile (soodan-in ou conseiller) qui est chargé de coordonner le parcours de santé de la personne âgée dépendante. Il calcule le prix des services afin de ne pas dépasser le plafond de paiement de l’assurée.
40 % des Martiniquais devraient être âgés de 60 ans et plus en 2040 et le nombre de seniors dépendants devrait doubler selon l’INSEE. Ne sont-ce pas des exemples dont nous devrions nous inspirer ?
Sources : RFI, lesechos.fr, lexpansion.lexpress.fr, le figaro.fr, silvereco.fr, japoninfos.com