Oublier un rendez-vous, chercher ses clés plus souvent … Ces petits oublis inquiètent de nombreux seniors. Mais sont-ils réellement alarmants ? Et si nous prenions soin de notre cerveau comme nous le faisons pour notre corps ? Grégory Lapu, neuropsychologue, nous éclaire sur le fonctionnement du cerveau et partage ses conseils pour le maintenir en éveil.
Quel est votre parcours en quelques mots ?
J’ai commencé ma carrière en 2010 au CHU de Limoges, en consultation mémoire, où j’évaluais des seniors pour détecter d’éventuelles maladies neurodégénératives comme Alzheimer. J’ai également participé à des protocoles de recherche clinique sur la prise en charge et les traitements de ces pathologies. Avant cela, j’ai co-écrit un article scientifique sur l’importance des ateliers mémoire dans la prévention du vieillissement. En Martinique, j’ai travaillé en centres médico-pédagogiques auprès d’enfants, avant de lancer mon activité libérale en 2014, où je reçois des patients de tous âges, enfants, adultes et seniors.

Pourquoi consulter un neuropsychologue après 60 ans ?
Le neuropsychologue évalue les fonctions cognitives en lien avec le comportement et le fonctionnement du cerveau. Il évalue les capacités de la mémoire, de la concentration et des grandes fonctions mentales supérieures, en les comparant à la moyenne d’âge et aux niveaux socio-culturels.
Je recommande vivement de réaliser un check-up à partir de 40 ans, tous les cinq ans, puis à partir de 60 ans, une fois par an ou tous les deux ans. Cela permet non seulement de se rassurer mais aussi de mieux comprendre comment bien vieillir.
Les résultats de ces évaluations aident à identifier les points forts et les points faibles cognitifs et à savoir sur quoi se concentrer pour préserver ses capacités. Il n’est pas nécessaire de faire des bilans mémoires lourds, qui sont effectués en cas de suspicion de maladies neurodégénératives. Il existe des outils de dépistage précoce, rapides (environ 15 minutes), que l’on peut réaliser avec son médecin généraliste et qui permettent de repérer d’éventuels signes cognitifs préoccupants.
Quels signes doivent alerter un senior et son entourage ?
Il faut savoir qu’à partir de 45 ans, le cerveau commence à changer mais dans 90% des cas, ces changements ne sont pas liés à une maladie neurodégénérative. Ils sont souvent causés par du stress, de la fatigue ou un manque de sommeil. Perdre ses clés ou oublier un rendez-vous ponctuellement, c’est normal. Ce qui doit inquiéter, c’est la répétition des oublis : ne plus se souvenir d’un trajet habituel, poser plusieurs fois la même question dans la journée, perdre des objets de manière plus fréquente et prolongée. Si ces signes apparaissent, une consultation s’impose.
Comment la neuropsychologie aide-t-elle à préserver l’autonomie ?
Elle permet de dresser un profil cognitif et de donner des recommandations personnalisées. Par exemple, si une personne a des difficultés avec sa mémoire de travail, un exercice simple consiste à calculer mentalement le total des produits qu’elle met dans son caddie. Ces petits entraînements quotidiens peuvent aider à renforcer et consolider la mémoire de travail.
Y a-t-il des idées reçues sur la mémoire et le vieillissement ?
Il est normal d’oublier avec le temps et cela ne constitue pas toujours un signe de déclin cognitif. La plasticité cérébrale est capable d’activer d’autres zones du cerveau pour compenser la perte neuronale qui peut subvenir. Ce que l’on prend pour un trouble de la mémoire peut-être parfois un simple manque d’attention, causé par exemple par le stress ou la fatigue.
Quels exercices simples pratiquer pour entretenir sa mémoire ?
- Stimuler son cerveau : il faut varier les activités intellectuelles. Si vous faites des mots fléchés tous les jours, changez pour des jeux différents.
- Chercher avant de noter : je conseille de noter tous les rendez-vous. Avant de consulter vos notes, essayez de retrouver l’information par vous-même.
- Avoir une vie sociale active : parler, échanger, raconter ses souvenirs stimule la mémoire.
- Dormir suffisamment : le manque de sommeil est toxique pour notre cerveau.
- Faire du sport comme de la marche, du yoga, de la natation à raison de 2h30 par semaine.
- Manger équilibré
- Cultiver la bonne humeur
Quels conseils donner aux familles qui accompagnent un proche atteint de troubles cognitifs ?
Il faut consulter son médecin traitant en première intention, puis un neuropsychologue dans le cadre du parcours de soins.
J’ai aussi créé le site neuropsy.com qui propose des tests de dépistage et des conseils vidéo pour mieux comprendre la maladie et adapter le quotidien.
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