Qu’est-ce qu’un médicament générique ?
C’est une copie d’un médicament original (lequel est appelé « princeps ») qui doit avoir la même composition qualitative et quantitative en principe(s) actif(s), avoir la même forme pharmaceutique (1) et avoir démontré sa bioéquivalence (comportement identique dans l’organisme).
L’excipient peut être différent
Si les principes actifs du générique doivent être identiques à ceux du princeps, l’excipient peut être différent à condition de ne pas modifier la bioéquivalence, la quantité et la vitesse à laquelle le principe actif est libéré dans l’organisme. Ainsi et sous la réserve précédente, le générique peut être bleu et sentir la banane alors que le princeps est rouge à parfum de fraise.
Les excipients à effet notoire
Dans de rares cas, certains composants de l’excipient, d’un générique comme d’un princeps, peuvent entraîner des intolérances. Par exemple, l’amidon de blé en cas d’allergie au gluten, l’aspartam pour les personnes souffrant de phénylcétonurie, l’huile d’arachide en cas d’allergie à ce produit …
Ces risques sont connus des médecins et sont indiqués au patient sur la notice ou l’emballage du médicament.
Pourquoi prescrire des médicaments génériques ?
Ils répondent à une nécessité économique dans la mesure où, sauf exception, ils sont 30 à 50 % moins chers que les princeps.
Commercialisés dès la fin de la protection de 10 à 15 ans apportée par le brevet du princeps, ils ont permis en 10 ans d’économiser quelque 7 Mds € et l’Assurance Maladie a pu ainsi proposer de nouveaux traitements pour des pathologies graves et coûteuses comme les cancers, fruits de l’innovation technologique.
Tous les pays développent une politique analogue en faveur des génériques qui sont souvent plus largement utilisés que chez nous.
Pourquoi les médicaments génériques sont-ils décriés ?
Rappelons d’abord qu’il est radicalement faux de dire qu’un générique serait moins efficace ou contiendrait moins de principe actif que le princeps : il a subi les mêmes contrôles que celui-ci et a reçu, comme lui, une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) délivrée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).
Certains patients, très attachés à leur relation avec leur médecin qui a le plus souvent écrit le nom d’une marque sur l’ordonnance, craignent que le pharmacien ne leur propose une formule différente. Ils peuvent refuser la substitution proposée par le pharmacien, mais risquent de devoir payer eux-mêmes le médicament et en solliciter ensuite le remboursement à l’Assurance Maladie et à leur mutuelle.
Pourrait-on s’en passer ?
Répondre à cette question nécessite que l’on considère plusieurs éléments. Personne ne pense sérieusement qu’il soit possible de renoncer à prendre des médicaments, c’est-à-dire à se soigner. L’humanité, avec des méthodes variables, l’a toujours fait. Un autre élément est le coût. En cette matière, les plus fortunés auront toujours les moyens de financer les remèdes adaptés à leur pathologie, quel qu’en soit le coût. Mais nos sociétés ont considéré que la santé était le bien le pus précieux et ont décidé d’en mutualiser le coût pour permettre à chacun, des plus pauvres aux plus riches, de bénéficier des bienfaits des thérapeutiques.
Voilà qui nous conduit à prendre en compte l’équilibre de l’organisme mutualisateur, c’est-à-dire pour l’essentiel la Sécurité Sociale. Elle est en déficit, renvoyant le remboursement de la dette aux générations suivantes. Les génériques limitent ce déficit et sont donc bienvenues. N’hésitons pas lorsque le pharmacien propose un générique. Acceptons-le sans hésitation.
Article paru dans le Courrier des retraités du mois de juillet 2015
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