Avec plus de deux milliards d’unités vendues dans le monde en 2017, le sandwich est devenu un phénomène économique et social qui caractérise l’évolution de nos modes de vie. Notre fameux jambon-beurre est en voie d’être supplanté par le hamburger, d’abord vendu par l’enseigne au clown, puis adopté en ce siècle par beaucoup de restaurants.
Comment le sandwich est-il né ?
En 1762, Sir John Montag, quatrième comte de Sandwich, amiral du roi et joueur invétéré, participait, dans un pub anglais, à une partie de cartes qui n’en finissait pas. On raconte que le compte aurait réclamé viande froide et fromage entre deux tranches de pain de façon à pouvoir grignoter sans se tâcher les doigts, tout en continuant à jouer. Les autres joueurs commandèrent la « même chose » que Sandwich et progressivement l’expression passa dans le langage courant.
Notre jambon-beurre national
Le sandwich, apparu en France au XIXème siècle, s’est surtout diffusé auprès des ouvriers et paysans, ceux qui ne pouvaient rentrer chez eux. Le pain était quelquefois rassis, d’où l’expression « casser la croûte ». Puis la baguette a remplacé la miche pour devenir notre fameux jambon-beurre.
Longtemps, les bistrots français n’ont proposé que deux à trois variétés de sandwichs. Depuis la palette proposée s’est enrichie en raison de la concurrence des autres commerces comme les boulangeries, les supérettes et bien sûr les chaînes spécialisées, et ce afin de répondre à la demande accrue de restauration rapide à destination des jeunes et des actifs urbains.
Selon le Credoc, le nombre de jambon-beurre vendus est un bon marqueur de l’activité économique tertiaire ; quant aux prix pratiqués, la dernière enquête relève des écarts allant en moyenne de 2,48 euros à Tulle à 4,03 euros à Paris.
Les niçois proposent depuis longtemps le « pan bagnat », un solide sandwich à base de thon accompagné de légumes et proposé dans un pain rond.
Le club sandwich
Héritier du modèle d’origine, le club sandwich, le club sandwich, proposé surtout dans les hôtels, a conservé un côté élitiste qui permet de justifier un prix plus élevé que les précédents.
Ce sandwich réunit, entre deux tranches de pain de mie grillées, du blanc de poulet, du bacon, un œuf dur, le tout accompagné de laitue, de tomate. Le pain découpé en triangle est fixé par un cure-dents.
Le phénomène hamburger
A l’origine, ce steak de viande hachée dans un pain brioché était servi dans les cantines allemandes. Proposé au début du siècle dernier sur une ligne maritime reliant Hambourg à New York, il fut adopté par les Américains qui y ajoutèrent crudités, fromage et sauce.
Le développement du hamburger aux USA fut facilité par les groupes spécialisés dans la restauration rapide qui, ironie de l’histoire, se sont développés dans le monde entier.
Apparu en France il y a plus de cinquante ans, le hamburger est devenu un produit iconique chez les jeunes et gagne toutes les couches de la population. On le trouve dans la plupart des restaurants et certains chefs étoilés, surfant sur cette mode, l’ont inscrit à leur carte.
Le burger ignore la crise avec des ventes en augmentation de 40% ces trois dernières années.
Il n’y a pas que le hamburger dans la vie, on peut aussi consommer le kebab, le panini ou le falafel. La dernière tendance est le sandwich préparé à la demande, comme à la maison …
La ville anglaise de Sandwich a fêté, en 2012, les 250 ans de la naissance du « repas à emporter ». A cette occasion, les sandwichs préparés avec baguettes préparées à Honfleur, jumelée avec la ville anglaise, ont remporté le concours organisé. L’honneur du pain français est sauf !
Jacky Sampic
Article paru dans le Courrier des retraités n°49
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