Le gouvernement a annoncé le 23 octobre 2019 son plan Agir pour les aidants. Il comprend 17 mesures et 6 priorités. Il sera déployé sur 3 ans de 2020 à 2022. Cette stratégie de mobilisation nationale et de soutien vise à « prévenir l’épuisement et l’isolement » et à répondre aux besoins de reconnaissance, d’accompagnement, d’aide et de répit des proches aidants.
Portrait des aidants
8 à 11 millions de personnes soutiennent un proche en perte d’autonomie pour des raisons liées à l’âge, un handicap, une maladie chronique ou invalidante en France. Ils représentent un Français sur 6. Ce nombre devrait augmenter dans les années à venir. En effet, il devrait y avoir trois fois plus de personnes âgées de plus de 85 ans en 2050.
Qui sont les aidants selon le baromètre 2019 de la fondation April et BVA ?
- 37 % des aidants sont âgés de 50 à 64 ans
- 57% sont des femmes
- 90 % aident un membre de leur famille et 52 % apporte une aide à l’un de leurs parents.
- Un aidant sur 4 consacre 20 heures et plus par semaine à aider un proche
- Ils apportent soit un soutien moral (67%), une aide pour les activités domestiques (58%) ou une surveillance via le téléphone ou en venant voir le proche aidé (48%). Ils doivent majoritairement (48%) faire face à une dépendance liée à une maladie grave, chronique ou invalidante ou encore pour 46% liée à la vieillesse.
- 54% des aidants n’ont pas conscience de leur rôle.
- 8 aidants sur 10 ont le sentiment de ne pas être suffisamment aidés et considérés par les pouvoirs publics.
Quelles difficultés rencontrent-ils ?
- Ils manquent de temps, souffrent de fatigue physique et se plaignent de la complexité des démarches administratives.
- 44% des aidants font part de difficultés à concilier leur rôle avec leur vie professionnelle. Ils disent souffrir de manque d’efficacité au travail en raison du stress et de la fatigue liés à leur rôle d’aidant.
- 31 % des aidants délaissent leur propre santé.
- Les effets négatifs sont les suivants : moins de loisirs, de vie sociale et de sorties (31%) ; une qualité de sommeil moins bonne et un moral en berne (27%) et une santé et forme physique de piètre qualité (26%)
Quelles solutions proposent-ils ?
Ils souhaiteraient principalement :
- Qu’il existe une meilleure coordination entre tous les acteurs.
- Une aide financière et/ou matérielle
- Bénéficier d’une formation
- Avoir un soutien psychologique
Les priorités du plan Agir pour les aidants
Ce plan comprend notamment les mesures suivantes :
Priorité n° 1 : Rompre l’isolement des proches aidants et les soutenir au quotidien dans leur rôle
- Un numéro national téléphonique de soutien des proches aidants sera mis en place dès 2020. Il permettra à la fois d’apporter un premier niveau d’information et de bénéficier d’une écoute et d’une orientation vers des interlocuteurs de proximité.
- Un réseau de lieux d’accueil labellisés « Je réponds aux aidants » sera créé. Ce label certifiera de la capacité du lieu à recevoir et orienter les proches aidants.
- Une plateforme numérique « Je réponds aux aidants » sera aussi mise en place. Elle permettra d’identifier l’offre d’accompagnement située près de chez soi dès 2022.
- Les offres d’accompagnement (soutien psychologique, sensibilisation et formation) par des professionnels et des pairs seront à la fois diversifiées et déployées dans tous les territoires.
Cela peut, par exemple, se traduire par des actions de formation pour apprendre à se positionner par rapport aux professionnels prenant en charge le proche aidé ou comment rendre plus faciles les gestes du quotidien avec le proche aidé.
Priorité n° 2 : Ouvrir de nouveaux droits sociaux aux proches aidants et faciliter leurs démarches administratives.
- Le congé du proche aidant sera indemnisé à la fois pour les salariés, les travailleurs indépendants, les fonctionnaires et les chômeurs indemnisés dès octobre 2020.
- Le congé de proche aidant pourra être pris dès l’arrivée dans l’entreprise : il ne sera plus nécessaire d’attendre un an comme auparavant.
- Les périodes de congé de proche aidant ne seront plus décomptés dans le calcul des droits au chômage.
Priorité n° 3 : Permettre aux aidants de concilier vie personnelle et vie professionnelle.
L’une des mesures prévoit d’inscrire le soutien aux proches aidants parmi les thèmes de la négociation obligatoire au sein des entreprises et parmi les critères de la responsabilité des entreprises.
Priorité n° 4 : Accroître et diversifier les solutions de répit.
Le gouvernement prévoit le lancement d’un plan national de renforcement et de diversification des solutions de répit, adossé à un financement supplémentaire de 105 M€ sur la période 2020 – 2022.
Priorité n°5 : Agir pour la santé des proches aidants.
Le rôle de proche aidant sera identifié dans le dossier médical partagé en 2020.
Priorité n° 6 : Épauler les jeunes aidants.
Sont prévues une sensibilisation des personnels de l’éducation nationale pour repérer et orienter les jeunes aidants ainsi qu’un aménagement des rythmes d’étude.
Une enveloppe de 400 millions d’euros
L’ensemble des mesures prévues sera déployé à partir de 2020. Une enveloppe de 400 millions est prévue sur 3 ans. 105 Millions seront consacrés € pour accroître et diversifier les solutions de répit.
Le plan devrait permettre de doubler le nombre de personnes aidées bénéficiant d’un accueil temporaire, de généraliser le baluchonnage ou encore de déployer des solutions de répit innovantes.
Sources : Baromètre 2019, Fondation April et BVA, banquedesterritoires.fr, ateliersdesaidants.fr, gouvernement.fr