Le décès d’un proche est une épreuve très difficile à vivre. Trois millions de Français vivent un deuil chaque année. Dans ces moments tristes, nous nous demandons souvent « Que vais-je devenir ? « Comment vais-je surmonter cette épreuve ? ». 50% des Français estiment que le deuil n’a pas de fin selon une étude menée par le CREDOC en 2019. Seuls 26% pensent qu’il se terminera un jour.
Les Français et le deuil
Selon cette enquête :
- 59% des personnes endeuillées ont subi des problèmes physiques : épuisement, consommation de tabac ou d’alcool … 20 % continuent à souffrir d’épuisement physique pendant plus d’un an.
- 51% ont eu des problèmes psychologiques : angoisses, épisodes dépressifs … 26% disent en avoir rencontrés pendant plus d’un an.
Selon une étude réalisée en 2016 par le Credoc, la participation active aux obsèques aurait un impact positif sur le vécu du deuil. A la Martinique, le décès d’une personne est encore une période de rassemblement et de soutien à la famille. En effet, les obsèques revêtent une certaine importance dans notre société. Certains de nos rites funéraires d’antan demeurent encore aujourd’hui. La veillée est toujours l’occasion de réunir la famille et les amis. Par ailleurs, les fêtes de la Toussaint et du jour des morts sont l’occasion d’honorer les morts, d’embellir et de fleurir leurs tombes.
Les différentes étapes du deuil
La perte d’un être cher conduit souvent à subir un choc émotionnel. Après un décès, il faut apprendre à vivre sans l’être cher que l’on a perdu, parfois brutalement. Nos réactions sont imprévisibles dans ces moments-là. Certains choisissent de s’étourdir dans les plaisirs de la vie et d’autres s’isolent.
Qu’est-ce que le deuil ?
Le deuil est « la douleur, l’affliction, la profonde tristesse que l’on éprouve à la suite de la mort de quelqu’un » selon la définition du CNRTL. C’est un processus plus ou long en fonction de chacun.
Le deuil comporte 5 étapes selon le docteur Elizabeth Kübler-Ross, médecin psychiatre suisse :
- Le choc et le déni, phase pendant laquelle la personne refuse de faire face à ce qui lui arrive.
- La colère: c’est la période pendant laquelle l’on se sent révolté face à cet évènement. On se sent frustré et prêt à en blâmer la terre entière. C’est un mécanisme de défense tout à fait naturel que l’on doit laisser s’exprimer.
- La négociation ou le marchandage : dans ce cas, la situation est acceptée mais la personne endeuillée tente de gagner du temps en se tournant vers la prière ou d’autres identités « invisibles » en échange d’une prolongation de la vie.
- La dépression ou la tristesse: pendant cette période, même si elle accepte le deuil, elle est incapable d’y faire face. Elle a tendance à se replier sur elle-même. Chez les seniors, le deuil favorise souvent l’apparition d’un état dépressif.
- L’acceptation et la reconstruction: c’est le stade pendant lequel la personne accepte la perte de l’être cher. C’est un moment de paix pour elle.
Comment aider une personne âgée dans le chagrin ?
La perte d’un conjoint peut induire une forte comorbidité chez les personnes âgées. En France, 84% des personnes veuves sont des femmes et 88% d’entre elles ont plus de 60 ans. La perte d’un être cher est vécue d’autant plus difficilement quand elle est aggravée par la solitude et l’isolement. Il est donc important d’entourer nos personnes âgées dans ces moments difficiles. N’essayez pas de trouver les mots magiques ou la formule qui ferait disparaître la douleur. Rien ne peut effacer ou minimiser la douleur à laquelle la personne endeuillée est confrontée. Votre rôle sera tout simplement « d’être là ». Soyez juste « la présence » sur laquelle la personne peut s’appuyer lorsque cela est nécessaire. Il faut savoir l’écouter et la laisser s’exprimer à propos de la personne décédée. Voici quelques conseils pour aider une personne âgée endeuillée :
- Aidez-la dans les tâches quotidiennes et à prendre soin d’elle-même
Même si une vie s’est arrêtée, la vie ne l’est pas. Manger, se reposer et se soigner sont souvent des tâches difficiles quand on a du chagrin. Vous pouvez l’aider en cuisinant des aliments sains ou faciles à préparer et à faire sa lessive. Prenez en charge certaines courses afin de lui permettre de se reposer. Invitez-la régulièrement à partager un repas ou allez déjeuner avec elle. Pensez à la convier à l’occasion de dates importantes comme l’anniversaire du défunt. - Faites une liste de tout ce qui doit être fait. Il peut tout simplement s’agir du paiement de factures ou de l’arrosage des plantes. Aidez-la à établir des priorités.
- Ne vous attendez pas à ce qu’elle vous contacte même s’il est de coutume de dire : « Appelle-moi s’il y a quelque chose que je peux faire ». À ce stade, la personne qui est en deuil se sentira dépassée par la simple pensée de prendre un téléphone. Rendez-lui visite même sans y avoir été invité.
- Parlez-lui des décisions à prendre
De nombreuses personnes endeuillées éprouvent des difficultés à prendre des décisions aussi simples vous paraissent-elles. Soyez présent et aidez-la à réfléchir aux décisions à prendre. - N’ayez pas peur de prononcer le nom du défunt
- Ne la poussez pas à faire des choses qu’elle ne sent pas prête à faire.
- Évitez de la juger
- Ne lui dites pas comment réagir ou gérer ses émotions ou la situation. Il suffit de lui faire savoir que vous soutenez ses décisions et vous serez présent à ses côtés.
Sources : le deuil, et si on en parlait, l’accompagnement du deuil du conjoint chez le sujet agé par l’intégration du cycle de vie, site lacroix.com