L’importance de la compréhension et les émotions de 2020 dans le rapport de Babbel
Depuis mars 2020, notre pays ainsi que le monde entier vit une pandémie qui touche jeunes et moins jeunes. Nos vies s’en trouvent bouleversées avec des restrictions vécues de façon plus ou moins sereine : confinement, couvre-feu, cours à distance à l’université, télétravail, relations sociales limitées, perte d’emploi et chômage, endettement record de notre pays et une crise économique qui s’annonce … Y a-t-il un risque de conflit de générations ? De nombreux instituts de sondage se sont penchés depuis 2020 sur les effets de cette crise sanitaire sur les Français, jeunes comme seniors.
Le risque d’un conflit intergénérationnel
Selon l’étude d’Odoxa réalisée en février 2021, 56 % des Français craignent un conflit de générations dans les mois à venir. Le chiffre atteint 60 % chez les 18-34 ans. Autre indicateur qui met en exergue un problème de communication entre les générations : « 70% des 65 ans et plus estiment que les jeunes ne se rendent pas compte des difficultés qu’ils rencontrent. 57% des jeunes le pensent à propos de leurs aînés.
Si ce risque de conflit intergénérationnel préexistait déjà avant la crise sanitaire, certains spécialistes craignent qu’il ne soit désormais exacerbé. Selon le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre et directeur de recherche à l’INSERM dans une interview sur Europe 1 en février 2021, « les jeunes subissent de plein fouet cette pandémie qui s’éternise ». Il redoute qu’elle accélère une guerre générationnelle.
Notre président a déclaré il y a quelques mois « « J’ai conscience des sacrifices qui ont été demandés à notre jeunesse ces derniers mois. On sortira de cette crise en étant encore plus au rendez-vous de ce que nous leur devons. Je m’en porte garant. »
Plusieurs sondages dont celui d’Odoxa en novembre 2020, montrent que les jeunes vivent mal cette crise sanitaire. 57 % ont jugé que le deuxième confinement était difficile à vivre et tout ou presque leur manque de leur « vie d’avant » : amis, familles, sorties et même vie amoureuse.
54% des Français estiment, en février 2021, que les jeunes et les étudiants ont mal été pris en compte dans les décisions gouvernementales.
Une jeunesse sacrifiée ?
Les différents gouvernements de par le monde, y compris dans notre pays, ont fait le choix de protéger les plus fragiles face à cette pandémie. En effet, la très grande majorité des décès a plus de 65 ans.
Il faut aussi noter que trois-quarts des jeunes ont subi des préjudices importants du fait de la crise sanitaire, tant sur le plan de leurs études, de leur emploi, de leurs relations sociales que dans leur vie affective. Jeunes comme aînés jugent que les jeunes sont une « génération sacrifiée » dans un sondage de novembre 2020.
Les jeunes sont inquiets en ce qui concerne les conséquences économiques et sociales de la crise. En effet, selon un sondage réalisé par l’IFOP en octobre 2020, 35% des jeunes exprimaient leur crainte des effets de la crise sur l’emploi contre 29% pour l’ensemble des Français. 24% ont dû interrompre une formation depuis le début de la crise et 18% ont connu un licenciement ou un non renouvellement d’un contrat.
Selon les consultants Charles Darriet et Charles Mazè dans un article paru sur le site philosophie magazine en octobre 2020 : « Pour le moment, toutes les catégories de population sont bénéficiaires du plan de relance, mais ce sont bel et bien les jeunes qui paieront dans le futur ».
De nombreux sujets, anciens ou nouveaux, de conflit générationnel
- Une baisse de pouvoir d’achat qui touche actuellement un jeune sur deux
- Des retraites payées par les générations plus jeunes alors qu’ils estiment qu’ils n’en bénéficieront pas
- Une planète en « miette » avec le réchauffement climatique
- Un taux de chômage déjà élevé avant la crise sanitaire (19,6% chez les 15-24 ans en 2019)
- Un avenir qui ne semble plus rose : 70 % des jeunes interrogés ont peur de rencontrer des difficultés lors de leurs études et 47% à trouver ou conserver un emploi.
Des jeunes (encore ?) solidaires et optimistes pour leur avenir économique
Selon un sondage de novembre 2020 réalisé par Odoxa, les jeunes pensaient que le confinement est une bonne mesure et que le virus représente un danger pour leurs proches. S’ils s’estiment en souffrance, ils n’en demeurent pas moins solidaires. Pour eux, la lutte contre la Covid-19 légitime tous ces sacrifices. En février 2021, la santé arrive en tête de leurs priorités chez les jeunes (56% et 72% chez les anciens). Ils priorisent ensuite l’éducation (50%) et l’environnement (46%).
53% des jeunes restent tout de même optimistes pour leur avenir (contre 44% pour l’ensemble des Français interrogés et 37% chez les 65 ans et plus).
Sources : philomag.com, europe1.fr, latribune.fr, odoxa.fr