Les experts le disent, nous sommes des êtres sociaux. la compagnie de nos congénères nous manque car nous sommes faits pour vivre en société. La pandémie a contribué à mettre en évidence les troubles générés par l’isolement.
Dans la période que nous venons de vivre, nous avons tous expérimenté la frustration voire la souffrance du manque de contacts avec les autres. Qu’il s’agisse des plus jeunes, qui bravant les règles de prudence, retrouvaient leurs amis sur le bord de rivière ou dans une rave party, ou qu’il s’agisse de nos anciens dans les EHPAD qui, confinés dans leur chambre, ont souffert de ne plus voir leurs voisins, leurs enfants et petits-enfants. Pour eux, la priorité qui leur fut accordée pour se faire vacciner résultait bien sûr de la volonté de leur épargner la maladie avec ses conséquences sur l’hôpital et l’économie, mais elle visait aussi à desserrer l’étau relationnel auquel le virus les condamnait.
Par sa contagiosité et la gravité, trop souvent mortelle, des maladies qu’il générait, le virus a profondément affecté la vie de tous, indépendamment des âges. S’agissant des personnes âgées, l’association des Petits Frères des Pauvres a publié fin mars un rapport, soutenu financièrement par la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) et la CNSA (Caisse nationale de solidarité à l’autonomie) qui, propose une classification prenant en compte des facteurs comme niveau de revenu, état de santé et d’autonomie, type et qualité du logement, veuvage, maintien des liens familiaux, insertion associative …
- Les Fragilisés : cumulant les handicaps, ils tendent à se définir comme des laissés pour compte.
- Les Résignés : ils prennent leur partir des contraintes et souffrent moins de la situation.
- Les Résilients : moins démunis que les précédents, ils maintiennent leurs réseaux et utilisent les opportunités qui leur restent ouvertes.
- Les Engagés : déjà insérés socialement, la situation les incline à développer des activités de solidarité et de bénévolat.
Le rapport formule un certain nombre de préconisations destinées à améliorer la situation de ces familles, mais elles ont une portée plus générale et nous les reproduisons ci)dessous tant elles sont en résonance avec les points avec les points de vue de nos associations.
Dix préconisations
- Changer le regard sur la vieillesse pour limiter les ruptures entre générations.
- Avoir une politique nationale de prévention et de compensation de la perte d’autonomie.
- Mettre en place une politique durable de soutien au maintien à domicile.
- Améliorer l’offre d’habitat pour personnes âgées en développant l’habitat alternatif et en priorisant l’approche domiciliaire dans les EHPAD.
- Soutenir et valoriser l’engagement citoyen et les initiatives intergénérationnelles.
- Améliorer la communication des actions concernant les personnes âgées (cinquième risque, loi Grand Age et autonomie), à l’échelle des CCAS et dans les établissements.
- Intégrer les solutions « à distance » comme un instrument et non comme une fin-en-soi, dans une logique de réponse globale au maintien du lien social.
- Intégrer la santé psychique et mentale dans les consultations des médecins généralistes.
- Construire une vraie politique de réponse à une crise sanitaire.
- Considérer le maintien et la construction du lien social comme une mission essentielle des acteurs publics sur les territoires.
Sylvain Denis
Article paru dans le Courrier des retraités n° 62
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