Pendant cette crise sanitaire, les associations ont été très engagées aux côtés des seniors afin de leur permettre de traverser au mieux cette période inédite malgré les difficultés qu’elles rencontrent et qu’elles continuent à traverser. Elles ont démontré, si besoin en était, le rôle d’engagement citoyen qu’elles jouent dans notre société. Elles sont aussi en première ligne pour lutter contre l’isolement et la précarité grandissante tant auprès des seniors que des plus jeunes générations.
Elles doivent aussi face à des difficultés économiques. En effet, elles ont été impactées financièrement par cette crise. En effet, elle ont dû cesser ou reporter les projets et/ou mettre du personnel en chômage partiel.
Nous avons rencontré certaines d’entre elles afin de connaître leur vécu du confinement et de la période de déconfinement.
Rencontre avec Géraldine CHENEVOT, Présidente de la jeune association foyalaise, An Balan Ba Gran Moun
Parlez-nous de votre association ainsi que des actions que vous avez menées pendant le confinement ?
L’association An Balan Ba Gran Moun a été créée en février 2019 avec une mission principale : permettre aux personnes âgées de 60 ans et plus d’être moins isolées et de profiter d’activités essentiellement axées sur le bien être.
Notre objectif est de mettre un rayon de soleil dans la vie de tout sénior qui se sentirait oublier, délaisser ou qui souhaiterait partager du temps avec d’autres séniors.
Pendant le confinement, nous avons rapidement mis en place une permanence téléphonique pour permettre à toutes personnes âgées, qui manifestaient le besoin d’être aidés, accompagnés ou juste écoutés, de contacter l’association.
Nous avons également sensibilisé la population à nous faire des signalements de séniors en situation d’isolement et cette action a permis de répondre à un véritable besoin.
Avez-vous recommencé vos activités depuis le déconfinement ? Quelles mesures prenez-vous ?
Depuis le déconfinement, nous avons recommencé doucement certaines de nos activités par petits groupes dans le respect de la distanciation et nous proposons également le gel hydroalcoolique.
Comment les seniors que vous rencontrez vivent-ils la crise sanitaire que nous traversons ?
Certains adhérents sont très prudents et préfèrent limiter leurs sorties et continuent de vivre un « mini confinement » : ils ne sortent qu’en cas de force majeure.
D’autres au contraire, manifestent le désir de retrouver les activités et les échanges avec les autres adhérents mais dans le respect des gestes barrières.
Quelles actions avez-vous prévues pour la rentrée ?
À la rentrée de septembre, nous prévoyons de reprendre les activités comme le Yoga et continuer de promouvoir le bien être des séniors en leur proposant notamment de la sophrologie et d’autres ateliers privilégiant le rire et la bonne humeur.
Les actions mises en place par France Alzheimer Martinique
L’association France Alzheimer Martinique s’est rapidement positionnée pendant la crise sanitaire sur une cellule d’écoute. Sensibilisée par les contraintes du confinement engendrant des tensions inéluctables chez les patients atteints de troubles neurodégénératifs, leur communication a su rassurer. Le temps était particulièrement douloureux pour des familles démunies en l’absence des visites des aidants, d’auxiliaires de vie, et du ralentissement des démarches administratives. Mme Bazin, psychologue bénévole a alors reçu plus de 100 appels concernant aussi des troubles psycho-comportement lié à la sensation d’enfermement.
Les actions mises en place par l’IREPS Martinique
L’IREPS Martinique a œuvré en télétravail auprès des différentes associations du territoire. Son rôle pour faciliter la prise en charge des maladies chroniques est un des piliers de leur cahier des charges. La période Covid-19 a fragilisé d’autant plus une population vulnérable qui a subi une difficulté environnementale sans précédent. L’isolement, la rupture d’aides sociales, la perte financière… tant de facteurs précipitant les plus de 60 ans vers des inégalités sociales de santé. « Un des défis du déconfinement est d’éviter que la prévalence de certaines pathologies chroniques ne s’aggrave » précise Mme Pierre-Louis, directrice de l’IREPS ; de là, des « stratégies de promotion de la santé » à tous les niveaux, c’est-à-dire décideurs et acteurs sont mises en place.
Les actions mises en place par les mutuelles
De nombreuses mutuelles ont répondu « présent » sur le plan sanitaire pendant le confinement. Ainsi, la Mutualité Française Martinique, par exemple, comme la plupart des mutuelles, a mis en place des systèmes de réception d’appels malgré l’arrêt de leurs accueils physiques. Des appels ont ciblé les adhérents identifiés comme étant fragiles. Des conseils ou de l’accompagnement ont alors été proposés, nous confirme son Président, Mr Prudent.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Dr Carolle Chatot-Henry
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