Quand on vieillit, devenir une charge pour nos proches devient l’une de nos préoccupations majeures. Selon une étude réalisée par BVA Santé en 2014, 78 % des Français ont peur de devenir dépendants et 48 % d’avoir à s’occuper d’un proche devenu dépendant. D’après notre étude sur les styles de vie des seniors aux Antilles de 2016, 67,1 % des personnes interrogées ont peur de dépendre de leurs proches au quotidien et 61,6 % d’être handicapés physiquement et pour leur état de santé.
Comment mesure-t-on le degré de dépendance selon les normes nationales ? Quelles sont les solutions pour rester autonome le plus longtemps possible ?
La grille AGGIR mesure l’autonomie
Depuis 1997, la grille nationale AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso Ressources) mesure l’autonomie d’une personne dans ses activités mentales (cohérence, orientation et communication avec les autres), corporelles (alimentation, élimination, toilette, habillage, transfert des positions corporelles, déplacement à l’intérieur et à l’extérieur), domestiques et sociales (gestion personnelle de son patrimoine, cuisine, ménage, transports, achats, suivi d’un traitement, activités de temps libre, …).
Elle sert à déterminer si le demandeur a droit à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et le niveau d’aides dont il a besoin. L’APA est une allocation destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus qui ont besoin d’aide dans les actes essentiels de la vie quotidienne ou dont l’état nécessite une surveillance régulière. Il existe deux types d’APA
- l’APA à domicile
- l’APA en établissement
La grille AGGIR comporte 6 degrés appelés GIR. Seuls les niveaux GIR 1 à 4 permettent d’accéder à l’APA.
Quelles sont les solutions pour rester autonome le plus longtemps possible ?
Adapter son logement à ses nouveaux besoins
Si votre logement n’est plus adapté à votre état, il faut l’aménager en procédant à des modifications afin de compenser certaines difficultés rencontrées au quotidien. Il peut s’agir :
- d’aides techniques comme l’installation d’une douche italienne, de la mise en place d’une rampe, de déambulateur …
- de domotique ou d’objets connectés : la téléassistance, les ampoules à détecteur de mouvements, les chemins lumineux, les capteurs d’activité ou de chute, un pilulier connecté …
Selon un sondage, 57 % des Français envisagent d’acheter un objet connecté dans le domaine de la dépendance. 92 % estiment que ces technologies permettent de rassurer et de soulager les proches et les aidants et d’améliorer la vie quotidienne des personnes aidées.
Certains équipements peuvent être remboursés par l’assurance maladie selon un tarif prédéfini ou encore par les mutuelles santé.
Les sites internet elsa.criasmieuxvivre.fr ou encore jamenagemonlogement.fr proposent une visite virtuelle d’un appartement pièce par pièce comportant les différents aménagements qui peuvent être faits.
La visite d’un ergothérapeute à votre domicile peut être très utile pour vous proposer des astuces ou des travaux pour simplifier le quotidien. Des aides existent pour financer les travaux. Renseignez-vous auprès de l’ANAH (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat) et de votre caisse de retraite.
Souscrire une assurance dépendance
De nombreux assureurs proposent une assurance dépendance. Elle permet de compléter sa pension afin de faire face à une perte d’autonomie. En cas de dépendance, ces contrats d’assurance assurent aux bénéficiaires le versement d’une rente à vie généralement mensuelle ou d’un capital. Cette assurance garantit la dépendance totale ou partielle.
Les primes sont basées :
- Sur l’âge de l’assuré au moment de la souscription. La Fédération française de l’assurance conseille de souscrire une assurance dépendante à partir de 50 ans. . C’est aussi à cet âge que la prime sera beaucoup plus faible qu’à un âge plus avancé. Après 75 ans, cela n’est généralement plus possible. Dans tous les cas, vous devrez remplir un questionnaire de santé lors de la souscription.
- Sur le niveau de rente choisi
- Et sur l’étendue de la couverture désirée.
Faire appel aux services à la personne
Avoir recours à une aide ménagère ou à une auxiliaire de vie peut être utile pour accomplir les actes de la vie quotidienne : entretien de la maison, portage de repas à domicile ou encore assistance aux personnes âgées … Pour avoir recours à une aide à domicile, il existe des entreprises de service à la personne ou vous pouvez employer directement un salarié.
Les soins médicaux peuvent être assurés à domicile par une infirmière ou un SSIAD (services de soins infirmiers à domicile).
Vous pouvez bénéficier d’avantages fiscaux sous la forme d’une réduction ou d’un crédit d’impôt sur le revenu correspondant à 50 % des dépenses engagées pour des prestations de services à la personne dans la limite de 12 000 €/an.
Pour rester autonome le plus longtemps possible, il est nécessaire de bien vieillir
Pour retarder ou prévenir la dépendance, il est essentiel de bien vieillir. Avoir du lien social, faire du sport et bien s’alimenter sont des étapes très importantes dans le processus du « bien vieillir » en bonne santé. De nombreux organismes proposent des ateliers dans le cadre de programmes Bien Vieillir proposés par la CGSS Martinique, le RSI ou la MSA ou encore par la conférence des financeurs.
Sources : magazine Solidarités d’AG2R la Mondiale, site servicepublic.fr, site maison-et-domotique.com