Une loi visant à améliorer la santé de la vue des personnes en perte d’autonomie
Elle a été adoptée par le sénat le 23 janvier 2019. Son objectif est d’améliorer la correction des résidents afin de soutenir leur autonomie. Cette loi autorise désormais les opticiens lunettiers à pouvoir réaliser des examens de réfraction et des adaptations de verres correcteurs au sein des EHPAD à condition que l’ARS (Agence Régionale de Santé) donne son accord. L’examen de réfraction consiste à caractériser et à mesurer l’importance du défaut optique de l’œil. Les troubles de la réfraction sont dus à une anomalie de la réfraction de la lumière sur la rétine. Ils regroupent l’hypermétropie, la myopie, l’astigmatisme et la presbytie. Ils peuvent être corrigés par le port de lunettes ou de lentilles. Une expérimentation sera réalisée dans quatre régions dans un premier temps. Jusqu’alors, les opticiens pouvaient réaliser des tests de réfraction si une prescription médicale a été émise moins de trois ans auparavant et s’ils étaient réalisés dans leur magasin.
Près d’un quart des résidents en EHPAD âgés de plus de 78 ans ne bénéficient pas d’un équipement optique adapté à leurs besoins. Cela provient, principalement, de la difficulté de réaliser un examen ophtalmologique dans les EHPAD mais aussi de se déplacer sur les lieux de soins ou de consultation.
Par ailleurs, un rapport remis au sénat souligne le fait qu’il est rare que les résidents dans les EHPAD disposent d’une prescription de moins de trois ans. Cela entraîne des ruptures de parcours du soin visuel et aussi un renoncement au soin.
Les seniors et les troubles de la vue
Une étude réalisée par l’INSERM et par des universités de Bordeaux et de la Sorbonne souligne que près de 40% des plus de 78 ans n’ont pas de lunettes à leur vue. Ce chiffre s’élèverait à 50% chez les personnes vivant à domicile ou en maison de retraite. Ces troubles visuels mal corrigés sont la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme. Les seniors concernés pourraient tout à fait avoir une vue améliorée par le port de lunettes mieux adaptées. Les raisons sont multiples :
- un certain fatalisme : pour les personnes interrogées, il est normal que la vue baisse avec l’âge
- financières
- problèmes d’accès aux soins (déserts médicaux).
Il s’ensuit qu’une vision mal corrigée conduit à une plus grande dépendance au quotidien. Les troubles de la vision peuvent altérer la qualité de la vie. Avoir des troubles visuels peut mener à avoir des difficultés à conduire et à s’isoler socialement. Pour certains seniors, une mauvaise vue peut être responsable d’une dépression. Il est donc important d’effectuer des dépistages précoces afin de préserver le confort visuel.
Quels sont les troubles visuels chez les seniors actifs de 50 ans et plus ?
Une étude a été réalisée par Opinion Way auprès de 1000 actifs et 200 médecins du travail en 2016. La majorité des personnes âgées de 50 ans et plus est touchée un vieillissement naturel de la vue :
- 93% d’entre eux ont des troubles de la vue
- 76% éprouvent des gênes visuelles occasionnelles causées par la fatigue visuelle, ou encore d’une vision trouble
- 9% souffrent de pathologies oculaires telles que la cataracte, le glaucome ou la DMLA)
Au travail, la gêne visuelle sera principalement due au temps excessif passé devant les écrans pour 43% d’entre eux, des lumières fortes dans la pièce (28%) et pour 27% à des lunettes ou lentilles inadaptées à leur vue. Plus d’un tiers estime que leurs problèmes de vue a un impact sur leur performance professionnelle.
Les médecins du travail observent, quant à eux, les phénomènes suivants :
- Près 7 seniors sur 10 se plaignent de l’apparition de maux de tête
- 80 % d’entre eux souffrent d’une augmentation du stress pour comprendre lors de réunions
- 78 % des seniors ont une tendance à l’isolement
- 60 % ont une diminution de leurs performances.
Quels sont les troubles de la vue les plus communs chez les seniors ?
- La presbytie est un défaut commun de la vision à partir de 40 ans. Elle est due à une perte de la souplesse du cristallin liée à l’avancée en âge. Elle se caractérise comme une difficulté croissante à lire de près. Elle toucherait 20 millions de Français. De simples verres adaptés permettent de retrouver une bonne vision. Les porteurs de lentilles presbytes pourront opter pour des lentilles de contact multifocales.
- La cataractese caractérise par le fait que le cristallin s’opacifie. Cela empêche la lumière d’atteindre la rétine et provoque une vision floue. Elle est principalement due au vieillissement naturel de l’œil. Elle touche près d’une personne sur cinq à partir de 65 ans. Elle est traitée par une opération de chirurgie ambulatoire.
- La DMLAou dégénérescence maculaire liée à l’âge. Cette maladie se traduit une perte progressive de la vision centrale chez les personnes de plus de 50 ans. C’est la première cause de malvoyance chez les seniors. Elle atteindrait plus de 15% des seniors âgés de 65 ans et plus et plus d’un quart de ceux âgés de 75 ans et plus.
- Le glaucomes’accompagne d’une tension oculaire trop importante. C’est une conséquence d’une atteinte du nerf optique. C’est une maladie insidieuse car on ne ressent aucune douleur ou trouble visuel. Le glaucome entraîne une perte de la perte de la vision périphérique puis centrale. C’est la deuxième cause de cécité chez les seniors.
Après 60 ans, une visite s’impose chez l’ophtalmologiste tous les 1 à 2 ans. Certains symptômes comme la baisse brutale de la vision ou une douleur oculaire doivent alerter. Ils relèvent de l’urgence ophtalmologique : votre vision peut être menacée.
Sources : senat.fr, agevillage.com, franceinter.fr, presse.inserm.fr, humanis.com