Les cancers chez les 65 ans et plus représentent 62,4 % des cancers estimés tous âges confondus en 2017. Pour les personnes âgées de 85 ans et plus, il y aurait 45 993 nouveaux cas de cancers, soit 11,5 % de l’ensemble des cas de cancers diagnostiqués (9,3 % parmi les hommes et 14 % parmi les femmes).
Quels sont-ils ? Quels sont les facteurs sur lesquels que nous pouvons agir pour les prévenir ? Réponses du Dr Carolle Chatot-Henry, médecin gériatre. Première partie.
Plus de 40 % des cancers sont liés à notre mode de vie et à notre environnement. Forts de ces chiffres, nous pouvons espérer mettre en place des actions pour prévenir cette pathologie, souvent insidieuse.
Les facteurs de risque sont donc à cibler ; nous les connaissons si bien que les yeux fermés nous pouvons réciter : ne pas fumer, modérer sa consommation d’alcool, avoir une alimentation équilibrée, surveiller son poids, pratiquer une activité physique régulière et ne pas trop s’exposer aux rayonnements UV.
Mais plus précisément … ?
Des causes multiples d’où un dépistage au 1er plan
Les facteurs internes, responsables des cancers, liés aux hasards des multiplications successives de nos cellules ou une prédisposition génétique ne sont pas modifiables, et potentialisés, comme on le sait, par l’âge.
Par contre, les facteurs externes comme l’alcool et le tabac et bien d’autres sont à cibler pour minimiser le risque de cancer. Seul le dépistage précoce demeure le moyen d’agir le plus efficacement :
- Pour le cancer du sein, l’examen clinique depuis les 20 ans et la mammographie tous les 2 ans (complétée ou non par l’échographie) après les 50 ans sont fortement recommandés.
- Pour le cancer colorectal, un test immunologique (envoyé par le centre régional de coordination des dépistages des cancers) détecte la présence de sang dans les selles (suivi ou non d’une coloscopie). Ce kit est à faire tous les 2 ans entre 50 et 74 ans et peut sauver des vies… Alors n’hésitez pas !
- Pour le cancer du col de l’utérus, il faut limiter la transmission du papillomavirus humain (HPV) qui se transmet par voie sexuelle. Il y a deux façons de limiter ce risque :
– un test de dépistage par un frottis pour toutes les femmes de 25 à 65 ans,
– une vaccination recommandée pour toutes les jeunes filles et, depuis janvier 2021, pour tous les jeunes garçons, de 11 à 14 ans avec un rattrapage vaccinal possible jusqu’à 19 ans. - Les cancers de la peau (carcinomes et mélanomes) ne peuvent pas être « dépistés » au sens strict, mais on peut les détecter par un suivi dermatologique régulier. Le nombre de mélanome (le plus grave) a été multiplié par 5 en moins de 30 ans. Eviter la surexposition aux U.V. est un objectif certain car plus de 80 % des cancers sont liés à des expositions excessives au soleil. Et ce pendant l’enfance !
Quant aux règles pour minimiser ce risque, d’autant plus réel aux Antilles, il faut :
– privilégier l’ombre et la protection vestimentaire : tee-shirt dans l’eau et chapeau à larges bords, le bakoua pour ne pas le nommer !
– associer systématiquement les produits solaires sachant qu’ils ne filtrent pas la totalité des UV, notamment les UVA.
- Le cancer de la protaste a des facteurs de risque, tels l’âge, les antécédents familiaux et l’origine ethnique (population africaine, nord-américaine et nord européenne). Le tabac et l’obésité pourraient être des facteurs de vulnérabilité.
- Les cancers liés à la surcharge pondérale
En 2015, en France, 54 % des hommes et 44 % des femmes de 18 à 74 ans étaient en surpoids ou obèses (soit un adulte sur deux). Le risque, accru de développer un cancer quand il y a surpoids, est réel pour 14 localisations différentes ! Du sein à la prostate, tous les organes ou presque peuvent être touchés. L’hyperinsulinémie associée à un état inflammatoire chronique, résultante du surpoids, favorise la prolifération des cellules, propice à favoriser un cancer ou une récidive.
La prévention d’une prise de poids excessive passe par l’acquisition de « bonnes habitudes de vie » mais les facteurs génétiques, les perturbateurs endocriniens et les difficultés socio-économiques sont tout autant un environnement difficile à maîtriser.
Quelques campagnes de prévention tout au long de l’année
Mars bleu
Le cancer colorectal représente plus de 43 000 nouveaux cas chaque année. C’est la deuxième cause de décès en France. Mars est le mois d’une campagne de sensibilisation chaque année auprès des médecins et pharmaciens mais aussi du grand public. Si ce cancer est dépisté à temps, il guérit 9 fois sur 10.
Octobre Rose
Le cancer du sein est la première cause de cancers chez la femme. Il peut être guéri dans 9 cas sur 10 s’il est dépisté à temps. Une femme sur huit peut être touchée. Chaque année, a lieu une campagne de sensibilisation entre le 1er et 31 octobre.La rédaction vous conseille
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