Cette grand-mère dynamique a connu la douloureuse expérience d’être privée de sa petite-fille. Nous l’appellerons Marie. Marie commence son témoignage par ses mots “When a child is born, so are grandmothers” (Quand un petit enfant naît, naissent aussi les grands-mères”).
Vous avez été privée de votre petite fille pendant quelque temps ? Comment avez-vous vécu cette séparation ?
Il s’agissait de privations épisodiques, pouvant aller de 1 à 6 mois d’affilée sans aucun signe annonciateur, sans raison, juste selon l’humeur, le pouvoir, le bon vouloir de la maman.
C’était un chantage affectif, une prise d’otage affective, une punition affective, un suspense affectif insoutenable, une torture émotionnelle, une petite mort, de la peine, du chagrin, de la colère contenue, un sentiment d’injustice, une recherche perpétuelle des causes…
En fait, j’avais l’impression d’être une girouette, complètement déstabilisée. Je savais qu’il était fort possible que je vois ma petite fille et fort possible que je ne la vois pas. C’était un perpétuel suspense.
Pour les longues séparations, ce fut à chaque fois comme la perte d’un être cher : j’essayais de faire mon deuil. On a le cœur trop brisé, et j’ai cherché à vivre à 500 à l’heure pour ne pas penser et faire que le temps passe vite.
Que faire de plus ?
J’ai 4 enfants, 1 gendre, 3 belles-filles, et c’est 1 seule qui a agi comme cela. Je ne comprends pas.
Devant ma belle-fille, j’étais obligée de faire juste un bisou à ma petite fille, et derrière elle, nous nous serrions très très fort avec pleins de bisous …
Elle a pensé que je voulais m’accaparer de son enfant.
Très indépendante, occupée, hyper active, je n’ai pas beaucoup de temps pour les autres, sauf pour mes petits-enfants pour lesquels je ne pose jamais de questions.
C’était tellement douloureux pour nous deux, que la petite m’appelait en cachette dès qu’elle était occupée.
Vous avez dû faire appel à la justice pour avoir un droit de visite, comment avez-vous vécu cette période de procédure ? Combien de temps a-t-elle duré ?
Je n’ai pas demandé de droit de visite car je ne tenais pas à imposer ma présence à ma belle-fille à son domicile. J’ai donc demandé un droit de garde et d’hébergement, comme il plairait au juge, soit le mercredi après-midi, soit le samedi après-midi ou le dimanche après-midi à mon domicile où la petite serait amenée par son père.
C’était une procédure faite dans la souffrance car c’est très difficile d’en arriver là. Il faut porter plainte contre le couple, même si c’est seulement un qui est fautif, mais mon fils était entièrement d’accord.
Il y a eu alors un élément déclencheur particulièrement douloureux et intime qui m’a amenée à franchir le pas.
La procédure a duré 1 an.
J’ai eu plus que j’espérais : 1 week-end sur 2 avec ma petite fille.
Comment vous appelle votre petite-fille ?
Comme les 4 autres petits enfants : Mamour. Cela ne vient pas de moi, mais de l’aîné de mes petits-enfants âgé de 16 ans maintenant. Comme il y avait une arrière-grand-mère qu’on appelait Mamie, il ne m’appelait pas … et un jour vers ses 2 ans, il a sorti : Mamour et c’est resté.
Aujourd’hui, vous voyez à nouveau votre petite-fille. Quelles sont vos activités ?
Nos activités sont nombreuses :
- Les restaurants, sorties en mer (dauphins- zoo-parc) en 4×4 avec mamie en exclusivité
- Les week-ends à l’hôtel
- Le mercredi (je soulage mon fils) : natation, judo, cours de piano-cours, anglais
- Le samedi après-midi : sport en salle gym et danse.
- Sinon, le soir ou le dimanche : peinture, piscine, lecture, mots fléchés, bien que le portable ait tendance à prendre le dessus …
Pour le mercredi et du samedi, comme toutes les mamies, c’est un plaisir de financer ces activités pour les petits enfants. Quand ils sont petits, ils peuvent toucher un peu à tout s’ils le souhaitent et ils feront un choix.
Si vous deviez donner des conseils pour améliorer les relations parents-grands-parents, quels seraient-ils ?
- Il faudrait dissocier la relation Petits enfants – grands-parents et la relation Couple-beaux parents- Parents. Cette dernière devrait se limiter au soutien moral et soutien financier envers le couple, je dis bien le couple.
- Aucune intrusion de la part des beaux-parents et parents ne devrait se faire dans l’intimité du couple.
- Aucune implication intime de la part du couple envers les beaux-parents ou parents.
Chacun doit rester à sa place.
En clair :
- En cas de discorde dans un couple : couple, évitez de mélanger les enfants et de prendre en otage l’amour du père, de la mère ou des grands-parents.
- En cas de discorde dans un couple : parents, évitez de prendre position, gardez votre ressenti pour vous.
- En cas de discorde avec les parents et grands-parents : Couple, évitez de mélanger les petits enfants – gérez vos discordes entre vous – laissez les petits enfants et grands-parents tranquilles entre eux.
Si cela était respecté de part et d’autre, il y aurait eu moins de souffrances inutiles.
Pour ma part, tout ceci est une question d’éducation. Je n’ai jamais vu ma grand-mère paternelle, s’immiscer dans la vie de ma mère, et je n’ai jamais vu ma mère, raconter ou impliquer cette grand-mère dans ses soucis de couple, et pourtant, mon père était un sacré numéro !!!
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