La France comptait environ 1 997 médecins gériatres en 2018 soit 3 gériatres pour 100 000 habitants. Ce nombre devrait augmenter de 169 % à l’horizon 2030 selon les prévisions. La moyenne d’âge est de 51 ans et 58% des gériatres sont des femmes. La France manque de médecins dans les services de gériatrie. Cette spécialité n’attire malheureusement pas les jeunes : le nombre de gériatres serait bientôt insuffisant compte tenu du vieillissement de la population.
Qu’est-ce que la gériatrie ?
Du grec gerôn (qui signifie vieillard), la gériatrie est la médecine de la personne âgée et c’est une discipline qui se consacre aux maladies liées au vieillissement. Les objectifs de cette spécialité médicale sont de maintenir les capacités restantes mais aussi de restaurer l’autonomie des personnes âgées.
La gérontologie a un sens plus large et englobe différentes orientations comme la psychologie, la santé publique, la physiologie, la démographie … Il s’agit d’une approche globale, que tout gériatre devrait appréhender.
Selon la définition de l’Union Européenne des Médecins Spécialistes (UEMS), « la médecine gériatrique est une spécialité médicale concernée par les affections physiques, mentales, fonctionnelles et sociales en soins aigus, chroniques, de réhabilitation, de prévention et en fin de vie des malades âgés. ».
Quel est le champ d’intervention du gériatre ?
Les gériatres interviennent dans différents domaines, dont certains ciblés ci-dessous :
- Consultation spécialisée (chute, nutrition, mémoire…)
- Hôpital de jour (HDJ) : expertise gériatrique globale
- Court séjour gériatrique
- Soins de suite et réadaptation (SSR)
- Psychogériatrie
- Soins de longue durée (SLD)
- EHPAD
- Gériatre libéral
- Equipe mobile de gériatrie (EMG) : évaluations externes à domicile, avec une place prédominante dès les urgences, EHPAD …
- Dans le cadre de réseaux et coordination au niveau institutionnel et de proximité
- Et spécifiquement pour le parcours de soins de patients atteints de la maladie d’Alzheimer : unité d’hébergement, activités occupationnelles etc…
Dans quels cas consulter un gériatre ?
Le système immunitaire se modifiant avec l’âge, des infections apparaissent plus souvent avec le vieillissement. A partir de 50 ans, des modifications notables sont le lit aux maladies dites « chroniques ». Ainsi l’hypertension artérielle, le diabète ou encore l’accident vasculaire cérébral… ont une recrudescence liée à l’âge. C’est pour cela, que la gériatrie ouvre ses portes aux plus jeunes (moins de 75 ans) pour aborder la prévention. Domaine reposant sur la santé publique, mais se concentrant sur un âge charnière qu’est le quinquennat pour apporter des conseils de « bien vieillir » avant même le passage à la retraite.
Consulter un gériatre se fait également en cas de troubles liés à l’âge : maladies cardio-vasculaires, troubles respiratoires, dénutrition, troubles de la mémoire, difficultés à la marche, chute, incontinence, troubles du sommeil…
Le gériatre fait alors appel au spécialiste adapté en cas de nécessité d’expertise plus poussée. Par exemple, à un ORL pour une évaluation plus précise de l’audition ou à un cardiologue pour faire une épreuve d’effort.
Une consultation peut révéler des maux sans caractère d’une réelle gravité ou d’une pathologie comme la perte d’appétit, la baisse de moral, la diminution de la libido… Mais ce sont des facteurs importants, et s’ils ne sont pas pris en compte, peuvent aggraver un tableau clinique fragile dans un cadre d’une perte d’autonomie. Aggravée potentiellement par un syndrome dépressif masqué.
Ainsi des paramètres discrets au départ peuvent avoir des conséquences gravissimes sur un état de santé en recherche d’équilibre. Par exemple une simple infection urinaire peut « par cascade » impacter cet équilibre et donner lieu à une hospitalisation par généralisation de l’infection due à un affaiblissement du système immunitaire.
Évaluation par une approche globale
Un bilan gériatrique comprend entre autre une évaluation de l’autonomie, de l’équilibre, de la nutrition, de la mémoire, du traitement en cours et de l’environnement psycho-socio-familial. Il s’agit d’une approche exhaustive qui selon les paramètres rencontrés demanderont un approfondissement en hospitalisation de jour, par une équipe mobile à domicile ou dans un établissement ou encore par un corps de métier complémentaire de la discipline. Kinésithérapeute, neuropsychologue, ergothérapeute, nutritionniste, etc… sont nombres de prises en charge qui enrichissent l’expertise gériatrique par une compétence multidisciplinaire.
Le gériatre est aussi un médecin qui rassure devant l’appréhension de vieillir dans une société encline à l’âgisme, fléau mondial de ce siècle. Il accompagne cette étape dans l’idée de « bien vieillir » programme de santé publique. Il apporte réponse aux différentes questions de « faire face » alors que le vieillissement apporte des déficits organiques.
Cette spécialité médicale également connaît l’intrication des pathologies liées à l’âge et prescrit dans l’idée du bénéfice / risque au regard de chaque pathologie suivie. Ainsi l’accumulation des pathologies impose un toilettage médicamenteux adéquat.
La perte d’autonomie s’évalue par les gestes au quotidien à savoir les courses, se déplacer à la banque, faire son ménage… un questionnement sur les activités au quotidien ; celles-ci – si elles ont un retentissement – seront alors supplées par une logistique humaine comme une aide-ménagère ou une auxiliaire de vie. L’ensemble des aides peut être coordonné par le médecin traitant, pierre angulaire, du parcours de soins qui en gériatrie rejoint bien souvent le parcours de vie.
Sources : conseil-national-medecin.fr, profilmedecin.fr, passeportsante.fr