Depuis 2011, Graines de Vie Martinique agit sur tout le territoire pour aider les seniors à préserver leur autonomie. Ses ateliers, ouverts aussi aux jeunes adultes, aux personnes atteintes de cancer et aux aidants, mêlent activité physique, éducation à la santé et convivialité pour promouvoir une prévention active et humaine du bien vieillir.

Entretien avec Philippe Capgras, Président de l’association Graines de Vie Martinique
Comment est née l’idée de créer Graines de Vie Martinique ?
L’idée remonte à 2011. En tant que professionnel de santé, j’ai souvent rencontré des personnes âgées confrontées à une perte d’autonomie. Sur le terrain, le constat était clair : les besoins en accompagnement étaient énormes et peu de structures proposaient des solutions adaptées. J’avais découvert au Canada des programmes qui associaient activité physique et éducation pour la santé. Je me suis dit qu’il fallait transposer ce modèle en Martinique. C’est ainsi que nous avons créé Graines de Vie, avec ce double objectif.
« Graines de vie martinique » Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Au départ, nous avions pensé à Pétales de Vie. Mais ma collaboratrice, Marie-Claire, a proposé Graines de Vie, symbole de tout ce qui germe et grandit. Tous nos programmes portent ensuite des déclinaisons autour des « pétales ».
Quels sont vos ateliers principaux ?
Nos ateliers combinent systématiquement activité physique adaptée et éducation pour la santé. Concrètement, nous organisons chaque semaine des séances d’activité physique pour des groupes de 10 à 12 seniors maximum. Les séances d’éducation pour la santé ont lieu une fois par mois. Ils apportent des connaissances pratiques sur la nutrition, l’organisation de la maison, la connaissance des maladies chroniques, ou encore l’organisation de la maison quand on vieillit. Au fil du temps, nous avons ajouté des ateliers de vitalité intellectuelle (stimulation de la mémoire et des fonctions cognitives).
Nous proposons aussi un module de communication relationnelle. L’objectif est de donner aux participants des clés pour mieux échanger avec leurs proches car beaucoup de seniors nous disent qu’ils rencontrent des difficultés dans leurs relations familiales. Enfin, nous organisons ponctuellement des « regroupements conviviaux ». C’est une journée qui rassemble plusieurs groupes de communes différentes autour d’activités physiques, d’éducation à la santé et d’un repas partagé. Ces moments créent une vraie cohésion sociale.
Graines de vie martinique : À qui s’adressent ces activités ?
Essentiellement aux seniors de plus de 60 ans, autonomes, semi-autonomes ou atteints de maladies chroniques. Nous avons élargi le public à partir de 50 ans selon la demande, mais 80 % de notre public reste composé de seniors. Les aidants peuvent également participer aux ateliers d’éducation pour la santé et de communication relationnelle.
Où proposez-vous vos ateliers ?
Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire en partenariat avec les CCAS ou des associations de proximité. Environ 500 à 600 personnes participent chaque année à nos ateliers. C’est beaucoup pour une petite association comme la nôtre mais nous savons qu’il reste encore énormément à faire.
Quels résultats observez-vous chez les participants ?
La prise de conscience est très forte. Les seniors s’approprient les bonnes pratiques et certains continuent même à se réunir en petits groupes quand les ateliers s’arrêtent. Tous nos ateliers sont complets au point que nous faisons très peu de publicité pour ne pas décevoir ceux à qui nous ne pourrions pas offrir de place.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
La principale reste le financement. Nos ateliers sont gratuits grâce aux subventions mais celles-ci arrivent souvent en retard ou ne couvrent pas l’ensemble des besoins. Nous demandons parfois une participation symbolique de 5 euros par mois pour impliquer davantage les participants mais cela ne suffit pas à assurer la pérennité. Par ailleurs, nous peinons à mobiliser les hommes, qui représentent à peine 5 % de nos groupes.
Graines de vie martinique : Quels sont vos projets de développement ?
Nous souhaitons multiplier le nombre d’ateliers sur le territoire. Mon rêve serait qu’il y en ait trois ou quatre dans chaque commune. Plus nous toucherons de seniors, plus nous aurons un impact positif sur la santé globale de la population.
Comment les seniors peuvent-ils rejoindre vos programmes ?
Ils peuvent contacter le CCAS de leur commune ou une association locale partenaire. Ils peuvent aussi nous joindre directement au 05 96 64 88 82, du lundi au vendredi, de 9 h à 16 h.



