Pendant longtemps, la France a affiché avec l’Irlande un taux de fécondité supérieure ou proche de celui de 2,1 enfants par femme en âge de procréer. Il est estimé par les spécialistes comme étant celui permettant le renouvellement des générations. Ce n’est plus le cas.
Le taux de fécondité en France
L’INSEE a publié le 17 janvier un taux de 1,93 en 2016. Il était de 1,96 en 2015 et encore de 2 en 2014. La tendance est assez générale (2,12 à 1?8 aux USA entre 2008 et 2014 et 1,96 à 1,82 en UK sur la même période) même si, en Allemagne, grâce à une politique pro-natalité, le taux est remonté de 1,3 à 1,5.
Les causes sont nombreuses et ne sont pas traitées ici :
- pénurie persistantes de crèches
- développement du travail féminin
- inquiétude devant l’avenir
- chômage.
Du rôle de la politique gouvernementale en France
Dans ce contexte général, la politique des gouvernements ne peut qu’accompagner ou freiner la propension des familles à s’élargir. La dimension financière de cette politique joue un rôle qui, sans être déterminant, est important. Il faut reconnaître que les messages envoyés aux familles en France ne sont pas des plus motivants.
Il y a certes eu des mesures mais elles sont le plus souvent soumises à des plafonds de ressources qui éliminent les classes moyennes. L’érosion programmée du quotient familial joue dans le même sens. Il en est de même pour le montant des Allocations Familiales en attendant pour celles-ci leur éventuelle fiscalisation.
Présentée comme une compensation, la politique familiale en France accordait des avantages aux retraités au motif que l’entretien de leurs enfants avait réduit leur niveau de vie et leur capacité d’épargne pendant que ceux-ci étaient au foyer. Nonobstant, et pour faire face aux nécessités budgétaires, l’idée de compensation a été oubliée laissant place à l’argument qu’il vaudrait mieux aider les familles lorsque les enfants sont au foyer qu’après leur départ. Bien vu aurait dit Monsieur de la Palice, mais quelle est alors la logique de raboter le quotient familial ou de baisser les Allocations Familiales ?
On gagne ainsi sur les deux tableaux : les avantages aux familles élevant leurs enfants sont réduits tout en baissant ou annulant en même temps les compensations accordées aux retraités. C’est 1/2 part fiscale aux personnes seules ayant élevé des enfants, fiscalisations des majorations de retraite pour enfants.
Et si la baisse du taux de fécondité s’expliquait en partie par cette politique ?
Christian Bourreau
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