Daniel Lorto, ancien sportif de compétition, entraîneur de nageurs de nageurs de compétition et professeur de sport à la DRAJES, est un retraité encore très actif. Il a lancé un plaidoyer pour que tous les Martiniquais, jeunes comme plus âgés, soient (enfin) des acteurs de leur bonne santé.
Rencontre avec un homme qui souhaite nous voir rajouter des années à notre vie en bougeant davantage.
Vous avez une longue expérience en tant que référent sport santé. Qu’est-ce qui vous a conduit à mener cette carrière ?
Retraité de la fonction publique d’Etat en qualité de Professeur de Sport au sein de la D.R.A.J.E.S (Délégation académique à la jeunesse et aux sports), j’ai exercé pendant 20 ans la mission de référent Régional Sport Santé et bien être, après avoir exercé d’autres missions dans la réglementation du sport, le financement des équipements sportifs, le sport handicap etc.
Cette mission consistait à :
- promouvoir les Activités Physiques et Sportives (APS) auprès des acteurs de santé publique,
- accompagner le Réseau Régional Sport/Santé ainsi que les porteurs de projet,
- développer des actions Sports/Santé,
- participer au Plan régional de Santé Publique de la Martinique et à la déclinaison des Plans Nationaux (P.N.N.S, P.O / volet DOM, Bien Vieillir) en intégrant le développement des APS.
Ancien sportif de compétition dans le domaine de la natation, ancien entraîneur de nageurs de compétition de plusieurs générations, j’ai malheureusement assisté à une dégradation de la condition physique de nos enfants notamment, souvent sujets à de la surcharge pondérale voire de l’obésité. Ce même constat peut aussi être appliqué à la population martiniquaise de façon générale.
Convaincu qu’il fallait réagir face à ce fléau qu’est la sédentarité qui menace notre population quand on connaît les conséquences sur la santé (c’est la deuxième cause de mortalité dans le monde), j’ai essayé au sein de cette mission de porter ce message que l’activité physique régulière tout au long de la vie était nécessaire pour se maintenir en bonne santé.
Vous avez rédigé un plaidoyer pour une population en bonne santé ? Que contient-il ?
Le Président de la République a déclaré qu’il y aura « un après COVID 9 » ; en ce sens où il va falloir changer de paradigme quant à notre mode de vie, à notre fragilité et à notre vulnérabilité. Il me parait évident que cela doit passer par l’amélioration de notre système de santé s’agissant de la prévention en général mais surtout en direction des personnes fragiles notamment sur le plan nutritionnel c’est-à-dire une bonne alimentation et une activité physique adaptée. On soignera ainsi la cause et non les effets.
En Martinique, le vieillissement accéléré de notre population n’est pas sans conséquences sur les questions de santé qui peuvent se poser. Dans le même temps, les pathologies liées à la sédentarité progressent de manière alarmante, mettant en exergue une forte prévalence de l’obésité et des maladies chroniques (diabète, hypertension artérielle notamment).
J’ai souhaité, à travers ce plaidoyer, dire qu’en faisant de nous-mêmes les acteurs de notre propre santé, nous pourrons : « Rajouter de la vie aux années mais non des années à la vie
Que recommanderiez-vous aux seniors pour vieillir en bonne santé ?
Je me souviens d’une interview du Docteur Pierre ALIKER sur sa longévité exceptionnelle (106 ans) dans laquelle il répondit « Pas de stress, de l’activité physique régulière et une bonne alimentation, en somme une bonne hygiène de vie ». Notre feu Dr ALIKER avait tout compris.
Le vieillissement ne doit pas être une fatalité mais au contraire une source de joie et d’épanouissement si ces principes sont appliqués tout au long de notre vie. J’aime beaucoup cette citation d’un sage « C’est pendant sa jeunesse que l’on prépare sa vieillesse ».
Je voudrais rappeler la définition de la santé par l’Organisation mondiale de la santé) : « C’est un état de bien être physique, psychique et social ». Privilégier le premier au détriment des deux autres est une erreur. J’ai le sentiment que c’est un peu ce qui s’est passé pendant cette pandémie.
Avec la retraite et le vieillissement, les seniors ont tendance à moins se dépenser physiquement. En effet, avec l’avancée en âge, la difficulté à réaliser un certain nombre de mouvements les empêche parfois de pratiquer une activité physique de manière régulière. Pourtant, continuer à faire du sport à 65 ans et plus est fondamental et à la portée de chacun selon sa condition physique. En effet, d’après de nombreuses études, la pratique d’une activité régulière est un élément indispensable pour bien vieillir et maintenir son capital santé. La sédentarité est très néfaste pour la santé des personnes âgées et conduit trop souvent à la perte d’autonomie et à un état de santé médiocre ; la sédentarité est un terrain propice à l’apparition de nombreuses maladies.
L’activité physique n’apporte pas que des bienfaits physiques aux seniors. Elle améliore aussi le bien-être émotionnel, l’estime de soi et la qualité de vie.
La pratique d’un sport en groupe ou dans un club permet à une personne âgée de lutter contre l’isolement social. Ce rôle social est non négligeable. En effet, le sport crée des liens sociaux et diminue le risque de dépression. Cette stimulation sociale a aussi des effets réels sur la mémoire et les fonctions cognitives.
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