La ménopause pour la femme… nul n’échappe à ce bouleversement biologique. L’arrêt des règles en est un des signes mais l’équilibre psychique et physiologique est également perturbé. Rassurez-vous ! Vous n’êtes pas la seule. Plus de 10 millions de femmes sont ménopausées en France.
Quel bouleversement dû à cette carence hormonal ?
Lors du vieillissement, les ovaires arrêtent la sécrétion des hormones sexuelles appelées œstrogène et progestérone. La ménopause n’arrive pas brutalement. Elle est précédée par une période dite de périménopause d’une durée de 3 à 4 ans pendant laquelle les règles sont irrégulières. Le cycle menstruel s’espace donc dans le temps avec les signes annonciateurs de la ménopause. Bouffées de chaleur, insomnie, prise de poids, affects dépressifs… apparaissent en rapport avec un déséquilibre hormonal, encore appelé syndrome climatérique. Aussi, les oestrogènes ne permettent plus l’élasticité de la peau, phénomène accentué par les hormones masculines restantes (androgènes).
Il est possible d’observer des problèmes de mémoire ou d’attention. Selon une étude américaine, ces troubles cognitifs ne sont que transitoires. Ils se manifestent principalement au cours de la première année après l’arrêt des règles.
L’âge moyen de la ménopause est de 52 ans. L’âge de la ménopause peut être le même d’une mère à une fille.
Impact au niveau du corps lui-même
Des modifications physiques sont alors visibles et retentissent bien souvent sur le psychisme de la femme qui subit une altération de son schéma corporel. Perte de cheveux ou pilosité accentuée, amincissement de la peau, et creusement de celle-ci par les rides, sécheresse vaginale voire incontinence urinaire.
Le taux résiduel de testostérone peut même modifier le volume du larynx et entrainer une modification de la voix, devenant plus rauque.
La peau… notion de beauté ?
L’esthétisme est au centre de la transformation de la peau. Nombre de solutions sont espérées pour lutter contre les méfaits de la ménopause. Ainsi, des soins adaptés cutanés répondent à des exigences graduées selon les besoins de chacun. Le nettoyage à l’eau tiède assortie d’un savon non parfumé ou une lotion nettoyante est un geste quotidien. Pour nourrir la peau, des produits enrichis en agents hydratants et émollients sont préconisés alors que le dermatologue est en mesure également d’aider à la diminution de la couperose ou de l’acné installés. Des antibiotiques (tétracyclines), des anti-androgènes ou un traitement par laser peuvent compléter la démarche de soins. La solution dite « plus radicale » est considérée au cas par cas, à savoir une injection d’acide hyaluronique ou de toxine botulique ; ceci dans le cadre de la spécialité médicale dermatologique.
Autres organes atteints par la carence hormonale
Le cancer du sein apparaît le plus souvent après 10 ans de ménopause : son apparition est liée essentiellement à l’âge, mais la place des hormones est encore à définir. Ainsi, le traitement hormonal de substitution parfois donné est discuté surtout si des tumeurs hormono-dépendantes sont préexistantes d’où une prolifération possible de celles-ci par un mécanisme complexe.
La fragilité osseuse ou ostéoporose lié à la perte des œstrogènes est une augmentation de la destruction osseuse par les ostéoclastes. Ceci est à différencier d’un vieillissement normal où l’absence de construction est à l’ordre du jour.
Sur le plan biologique la ménopause s’accompagne d’anomalies du métabolisme des lipides, d’où un risque coronarien non négligeable.
Le cerveau n’est pas épargné puisque le risque de troubles cognitifs augmente, mais la part des choses entre le vieillissement, l’effet vasculaire… reste à déterminé.
Complexité de la prise en charge
Beaucoup de questions sont encore en suspens entre la synergie des mécanismes du vieillissement et de la carence hormonale (effet osseux), l’aspect additif (troubles coronariens), l’effet antagoniste (cancer du sein) et l’indépendance du syndrome ménopausique en lui-même encore appelé syndrome climatérique.
Aussi s’agit -il d’une prise en charge médicale spécialisée nécessitant un suivi rigoureux avec un bilan complet qui comprend :
- Un examen clinique cardiaque, mammaire et gynécologique.
- Des frottis de dépistage
- Une mammographie
- Un bilan glucido-lipidique.
- Puis une surveillance clinique annuelle.
Des frottis et mammographies seront alors régulièrement effectués sur prescription médicale.
Ainsi un traitement de substitution ou autre sera discuté entre la patiente et le médecin (le plus souvent un gynécologue) selon le profil de la femme ménopausée ; l’idée est de répondre par un bien-être à une période qui correspond au tiers de la vie des femmes, puisque l’allongement de la durée de vie fait espérer un âge au-delà de 80 ans ! De 50 à 80… un vaste challenge pour les chercheurs.
Et le mode de vie ? Bien sûr…
En adoptant une hygiène de vie équilibrée (activité physique, sommeil récupérateur, alimentation saine), les effets du temps seront moins visibles. Mais la période pré-ménopausique a aussi toute son importance : protection contre le soleil dès le plus jeune âge, éviter le tabagisme, la « malbouffe » ou le stress lié à un train de vie trop trépidant. Tout un travail d’éducation ou de promotion de la santé dès nos plus jeunes années …
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