Natacha, Sylvie, Murielle, Louisa, Guy, Elodie, Isabelle, Maguy, Mickaëlle et Chantal ont tous suivi les cours de la licence coordination Handicap et Vieillissement, formation organisée pour la 1ère fois en Martinique par l’AMDOR en partenariat avec l’Université d’Angers. Nous avons rencontré ces futurs professionnels âgés de 27 à 57 ans.
Présentez-nous la Licence Professionnelle « Coordination Handicap et Vieillissement » ?
La LPCHV est dispensée uniquement par l’Université d’Angers. Elle dure 1 an. C’est la 1ère promotion à la Martinique en partenariat avec l’AMDOR. C’est un diplôme de niveau II (Bac+3).
Selon la maquette de l’université d’Angers, l’orientation et la structuration de la Licence Professionnelle doivent permettre à l’étudiant :
- de développer une connaissance approfondie de la gérontologie et du handicap, de ses acteurs dans leurs différentes composantes : médicales, médico-sociales, psychologiques, mais aussi économiques, juridiques, territoriales …
- d’acquérir des savoirs et méthodes qui, à travers son appréhension du champ des vulnérabilités, lui donnent compétences à agir dans le cadre d’interventions mobilisant l’action en réseau, fédérant les projets institutionnels ou engageant l’action de terrain auprès des personnes âgées ou en situation de handicap dans leur quotidien.
- d’établir une relation d’accompagnement avec les personnes concernées en prenant en compte leur singularité et leur problématique, de contribuer à un diagnostic de la situation et de participer à l’élaboration d’un projet personnalisé en synergie avec le projet institutionnel, associatif ou le mandat qu’il détient.
Pourquoi une telle formation à la Martinique ?
Le constat est sans appel et les chiffres concernant le vieillissement et le handicap à la Martinique le prouvent : il devient urgent de former de nouveaux professionnels dont la mission principale sera d’améliorer le quotidien des personnes âgées et/ou en situation de handicap en s’appuyant sur un réseau local avec l’ensemble des partenaires de tous les services concernés en gérontologie et handicap. Le mot « coordination » est récurrent dans la politique sociale, il faut donc renforcer cette coordination afin que la prise en charge des usagers soit optimale.
Un exemple concret de la mise en œuvre de cette coordination s’apparente aux CLIC, Centres Locaux d’Information et de Coordination. En effet, un CLIC est un guichet unique de proximité au sein duquel les usagers seniors et leurs familles peuvent exposer leurs inquiétudes, obtenir des informations, conseils et aides appropriés à leurs besoins. Actuellement, il n’existe qu’un seul CLIC en Martinique basé sur Fort de France. Les étudiants de la LPCHV sont formés à ces missions de soutien. Ils peuvent développer des activités de prévention et d’accompagnement de la perte d’autonomie. L’apparition ou l’aggravation de la dépendance sollicitant une organisation cohérente, ils pourront être de merveilleux outils en commune pour les usagers et leurs aidants.
Le titulaire de la LPCHV est en effet un professionnel à l’écoute de tous. C’est un interlocuteur privilégié pour la famille et l’entourage des usagers qu’il accompagne mais aussi un référent pour les professionnels du réseau.
Quels modules de formation vous ont particulièrement plu ?
Le programme de la formation a été intéressant dans sa globalité car nous avons reçu des enseignements de qualité dispensés par des professionnels des secteurs médicaux, sociaux et médico-sociaux exerçant sur les territoires martiniquais et angevins (médecins gériatres, professeur en neuropsychologie, docteurs en psychologie…) mais aussi par des intervenants de notre collectivité engagés dans des structures dédiées à l’action sociale ; structures publiques, privées ou associatives (ESAT, EHPAD, CCAS, CTM …). Nous avons donc côtoyé des formateurs qui nous ont fait partager leurs savoirs et expériences concernant non seulement le vieillissement et le handicap mais aussi concernant des disciplines plus générales nécessaires à notre futur poste de travail (comptabilité, communication professionnelle, droit des personnes, politiques publiques …).
Quels sont les débouchés à l’issue de la formation ?
Il s’agit des métiers actuels et futurs visés (Niveau II), notamment en lien avec la nomenclature INSEE « Professions intermédiaires de la santé et du travail social » :
- Animateur-Coordinateur de réseau,
- Conseiller coordinateur (CLIC..)
- Conseiller en gérontologie / handicap
- Animateur de développement interne : référent éthique et qualité, agent de développement en gérontologie / handicap
Dans quel type de structures avez-vous effectué vos stages ?
Les principales structures qui ont été retenues : les CCAS, la CGSS, les EHPAD, les Accueils de Jour et SSIAD pour personnes âgées et personnes en situation de handicap.
Que vous ont apporté ces expériences professionnelles ?
Ces expériences nous ont permis d’approcher la réalité sur le terrain.
En effet, le coordonnateur aide à résoudre des situations liées à la vie quotidienne qui peuvent être complexes ou urgentes dans une logique d’intervention de proximité. Sur nos lieux de stage, nous avons donc mobilisé en réseau les enseignements reçus, les compétences et les spécialisations des acteurs du champ sanitaire et social dans le respect de l’usager. Nous maîtrisons maintenant une méthodologie rigoureuse afin que nos interventions soient les plus efficaces possibles.