Utiliser sa messagerie électronique, consulter sa caisse de retraite ou son compte bancaire : aujourd’hui, presque toutes nos démarches s’effectuent en ligne. Mais si le numérique facilite notre quotidien, il est aussi devenu un terrain de jeu pour les arnaqueurs. Face à l’essor des arnaques en ligne, les seniors se retrouvent en première ligne. Un rapport d’Avast, une entreprise spécialisée dans les antivirus, mené auprès de 11 000 adultes dans 12 pays en 2025, tire la sonnette d’alarme : plus d’un senior sur deux a déjà été victime d’une arnaque en ligne, sécuriser les usages numériques des seniors devient indispensable.
« C’était juste un email… »
Il s’agit le plus souvent d’un simple message : un mail qui semble provenir de sa banque, un SMS qui invite à récupérer un colis ou encore un appel qui alerte sur l’existence d’un virus. Le rapport d’Avast dresse un constat sans appel : 51 % des proches déclarent qu’un senior de leur entourage a déjà été piégé par une arnaque.
Seules 35 % des personnes interrogées savent ce qu’il faut faire si elles se font piéger.
Les mots de passe : un point faible récurrent
52 % des seniors notent encore leurs mots de passe sur un bout de papier. D’autres les gardent dans un carnet, dans les notes du téléphone ou utilisent le même mot de passe pour plusieurs sites. Des habitudes rassurantes … mais risquées. En cas de piratage, il est très facile pour un hacker d’accéder à tous leurs comptes.
Seuls 14% des personnes âgées utilisent un gestionnaire de mots de passe (14 %). Pas facile de retenir tous nos mots de passe. En moyenne, selon une étude de Daslane, chacun de nous possède en moyenne 240 comptes nécessitant un mot de passe.
Que faut-il faire ?
Pour limiter les risques , un mot de passe doit comporter a minima 12 caractères et être composés de chiffres, de lettres, de majuscules, de minuscules et de symboles. Privilégiez un gestionnaire de mots de passe comme KeePass, un gestionnaire gratuit et recommandé par le site officiel Cybermalveillance.gouv.fr.
Vous pouvez aussi le composer en utilisant une phrase secrète et facile à retenir dont vous ne garderez que les premières lettres Exemple : la phrase “ Mon chien préfère les croquettes fraîches et savoureuses 2025! ” deviendra Mcplfets2025! ).
Dans tous les cas, évitez d’utiliser le même mot de passe pour plusieurs sites. Il ne doit contenir aucune information personnelle (date de naissance, prénoms etc.). Activez autant que possible l’authentification à deux facteurs. Ce système renforce la sécurité en vérifiant votre identité avec deux des trois éléments suivants :
- quelque chose que vous connaissez (mot de passe)
- quelque chose que vous possédez (téléphone ou code temporaire),
- quelque chose que vous êtes (empreinte digitale, reconnaissance faciale…).
Les seniors ont des comportements à risque
Selon cette étude, 73 % des séniors cliqueraient sur des liens suspects, 59 % répondent aux appels inconnus et donnent des informations personnelles et 45 % utilisent des mots de passe trop simples.
Que faut-il faire ? Faites le point régulièrement avec vos parents afin de les sécuriser des usages numériques. Instituez une règle : par exemple, un mot de passe secret pour vérifier que c’est bien votre proche qui appelle ou encore : » Si j’ai un doute, j’appelle ma fille avant de faire quoi que ce soit « .
Accompagner nos aînés autant que possible
69 % des jeunes de la génération Z déclarent avoir aidé un proche plus âgé à éviter une arnaque. C’est une mission parfois difficile car 84 % des proches ont déjà tenté d’alerter un senior … sans toujours être écoutés : 52 % des personnes âgées ne modifient pas leur comportement malgré les avertissements.
Que faut-il faire ? La prévention passe par des gestes simples : expliquer pourquoi un message est frauduleux ou montrer comment bloquer un numéro par exemple. Installez un antivirus sur tous leurs appareils : ordinateur, tablette et smartphone. Les anarques les plus courantes visent les personnes âgées.
Le téléphone est l’un des moyens les plus utilisés par les arnaqueurs.
- Faux supports techniques : des fenêtres pop-up ou appels prétendent qu’un virus a été détecté sur l’ordinateur ou la tablette et incitent à appeler un “ technicien ”
- Phishing (hameçonnage) : des emails ou SMS imitent des messages de la banque, de l’assurance maladie ou d’autres institutions officielles pour voler des informations personnelles.
- Fausses factures: des escrocs se font passer pour des entreprises connues afin d’obtenir un paiement inexistant.
Si vous manquez de temps ou vivez loin, pensez à inscrire vos proches âgés à des ateliers numériques. Ils y apprendront à faire leurs démarches administratives ou à mieux maîtriser leur smartphone.
Sources : francenum.gouv.fr, Avast Safe Tech Report (en anglais)