La retraite progressive représente une option concrète pour les seniors qui souhaitent alléger leur temps de travail tout en continuant à percevoir une partie de leur pension. Dès 60 ans, ce dispositif offre la possibilité d’aménager la fin de carrière sans rupture brutale, en conciliant activité professionnelle et préparation au départ définitif.
Conditions et fonctionnement de la retraite progressive
La retraite progressive repose sur un principe simple : travailler à temps partiel tout en recevant une fraction de sa pension. Le salarié peut ainsi exercer entre 40 % et 80 % d’un temps complet, tandis que sa rémunération est complétée par une part de retraite. Dans la fonction publique, la quotité de travail varie de 50 % à 90 %. En ce qui concerne les professions libérales ou les indépendants, la baisse de revenus doit se situer entre 20 % et 60 %.
Pendant cette période, les cotisations restent prises en compte. Au moment du départ définitif, la pension est recalculée pour intégrer ces années supplémentaires. Depuis septembre 2023, la retraite progressive s’adresse à tous les actifs : salariés, fonctionnaires, professions libérales, commerçants, agriculteurs. L’âge minimum est désormais fixé à 60 ans, contre 62 auparavant.
Les conditions d’accès à la retraite progressive
Pour bénéficier de la retraite progressive, il faut :
- Avoir atteint l’âge requis, soit 60 ans à partir du 1er septembre 2025
- Justifier d’au moins 150 trimestres validés dans les régimes de base
- Exercer une ou plusieurs activités à temps partiel
Le montant versé correspond à la fraction non travaillée. Par exemple, un salarié travaillant à 65 % de son temps percevra 35 % de sa pension.
Avantages, limites et démarches pour la retraite progressive
Les bénéfices pour les seniors
La retraite progressive répond à une double logique. D’une part, elle permet aux salariés de réduire leur charge de travail et de consacrer davantage de temps à leurs proches, tout en conservant un revenu régulier. D’autre part, elle offre aux employeurs un outil de gestion des carrières qui facilite la transmission des savoirs et prépare les départs. De plus, chaque trimestre cotisé dans ce cadre est pris en compte dans le calcul de la pension définitive, ce qui distingue ce dispositif de la préretraite.
Les bénéfices pour les employeurs
Grâce à ce mécanisme de retraite progressive, les entreprises peuvent organiser plus sereinement la transition entre les générations. Les seniors transmettent leur expérience, accompagnent les plus jeunes et assurent une continuité dans les équipes. Ainsi, la retraite progressive devient un levier de cohésion et de stabilité.
Les limites à anticiper
Cependant, le cumul d’un salaire partiel et d’une pension partielle reste inférieur au revenu d’un temps plein. Un salarié à mi-temps peut constater une baisse de revenu plus importante que prévu. Par ailleurs, il existe un risque de ne pas valider quatre trimestres par an, ce qui peut impacter les droits futurs. Les cotisations versées à la retraite complémentaire sont également réduites. Enfin, l’accord de l’employeur demeure indispensable : celui-ci peut refuser le passage à temps partiel pour des raisons d’organisation, et doit répondre dans un délai de deux mois.
Les démarches à suivre pour une retraite progressive
La demande s’effectue auprès de la caisse de retraite, avec l’appui de l’employeur pour les salariés. Dans la fonction publique, la procédure passe par la plateforme ENSAP et peut nécessiter plusieurs mois. Depuis 2023, le dispositif est accessible à tous les actifs dès 60 ans.
Conclusion
En somme, la retraite progressive constitue une transition en douceur vers la retraite définitive. Elle permet d’adapter son rythme de travail, de préserver ses droits et de préparer l’avenir sans rupture brutale. Accessible dès 60 ans, la retraite progressive s’impose comme une solution réaliste pour les seniors, à condition d’anticiper ses revenus, ses droits et d’obtenir l’accord de l’employeur.



