Une réforme profonde du système de retraite est promise par Emmanuel Macron et déjà les oppositions se manifestent.Un article du magazine « Courrier des retraités ».
Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) propose un outil de simulation permettant à chacun de visualiser le résultat des choix qui seront retenus.
Très pédagogique, ce simulateur permet de comprendre comment, après avoir choisi une hypothèse macroéconomique (hausse des salaires et taux de chômage), les décisions en matière d’âge en retraite et de taux de cotisation déterminent :
- d’une part le rapport entre la pension moyenne et celle du salaire moyen,
- d’autre part le résultat global du système de retraite (en % du PIB) et la durée de la vie passée en retraite.
Prenons un exemple
Le cadre macroéconomique
Entre les extrêmes, chômage de 4,5 % et progression des salaires de 1,8 %, retenons des valeurs intermédiaires : chômage 7% et salaires + 1,5%
Les décisions de gestion
Définissons ensuite un horizon de projection entre 2017 et 2070. Prenons une date intermédiaire : 2040.
Choisissons alors des hypothèses de gestion :
- Age de la retraite 65 ans soit environ + 3 ans par rapport à la situation de 2017 (61,9)
- Taux de cotisation de 31% soit comme la situation de 2017-10-05
Les résultats en 2040
- Retraite moyenne/salaire moyen : 43,9% contre 52% en 2017
- Niveau de vie des retraités par rapport à la population 82% contre 100% en 2017
- Durée de la retraite dans le cycle de vie : 28 contre 29,6% à législation inchangée
- Situation financière du système : +1,1% du PIB contre -0,3 en 2017-10-05
Résumé
La batterie d’hypothèses et d’indicateurs choisis :
- repousserait l’âge de départ à la retraite de presque 3 ans,
- améliorerait le résultat financier du système
- mais baisserait le niveau des pensions par rapport aux salaires et le niveau de vie des retraités. Ce n’est qu’une hypothèse, à chacun de faire sa simulation.
… mais il ne dit pas tout
Nous savons que notre système actuel, avec ces 37 régimes, souffre d’une insuffisance de financement et également de profondes inégalités. Le simulateur du COR, avec ses insuffisances, est une bonne manière d’aborder la première déficience, mais il ne dit rien de la seconde.
Or, elle est profondément ressentie par la majorité des retraités, actuels et futurs. Dans ses déclarations, Emmanuel Macron promet que «chaque euro cotisé donnera les mêmes droits en retraite qu’elle ait pu être l’activité professionnelle ». Or, ce n’est pas le cas actuellement et d’autres études du COR le montrent (voir CDR n° 45).
Christian Bourreau
Article paru dans le Courrier des retraités n° 46 d’octobre à décembre 2017
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