Malgré la création du système métrique en 1792, ce n’est pas le litre qui devint la mesure la plus fréquente de conditionnement du vin qui se transportait de plus en plus en bouteilles, mais cette curieuse valeur de 75 cl pour une bouteille. Encore un coup des Anglais !
Les anglais étaient d’importants consommateurs de vins français, spécialement ceux du Bordelais qu’ils connaissaient bien pour avoir longtemps dirigé l’Aquitaine après les amours complexes d’Aliénor d’Aquitaine.
En ce temps-là le vin était transporté en barriques et le système métrique n’était pas inventé, ni donc le litre. Cela n’a pas empêché le commerce de prospérer. Au XIXème siècle toutefois la nécessité d’harmoniser s’est imposée et voilà comment la bouteille de 75 cl a vu le jour :
- La barrique bordelaise contenait 225 litres, soit approximativement 50 gallons impériaux.
- On a remarqué que 225 litres, c’était 300 fois 0,75 litre.
- D’où les 75 centilitres pour une bouteille représentant la 300ème partie d’une barrique
Cerise sur le gâteau, le gallon impérial équivaut à 4,54609 litres, soit à environ 6 bouteilles de 75 cl et là se trouve sans doute l’origine de l’habitude de commercialiser le vin par caisse de 6 ou 12 bouteilles.
C’est en 1866 que la contenance de 75 cl a été officiellement décidée … pour la première fois. En effet, l’Union Européenne s’est emparée du sujet et a publié plusieurs directives. La dernière, 2007/45/CE datée du 5 septembre 2007 définit les capacités des emballages destinées à accueillir cinq variétés de produits de la vigne :
- Vin tranquille
- Vin jaune (vin du Jura issu du cépage Savagnin)
- Vin de liqueur (Pineau des Charentes, Floc de Gascogne …)
- Vin aromatisé (Vermouth, Restina, vin de noix)
- Spiritueux simples (Cognac, Whisky, Vodka …) ou composés (anisés, Picon GIn …)
Pour chacune de ces variétés, plusieurs capacités parmi 12 possibles sont proposées par la directive. Ces capacités s’échelonnent entre 100 ml et 2 litres. Un cas particulier est constitué par le « Chavelin » qui est une bouteille de 62 cl exclusivement réservé au vin jaune du Jura. Cette particularité a pour objet de rendre visible la « part des anges » causée par le vieillissement de ce vin dans des fûts de chêne pendant au moins 6 ans.
Christian Bourreau Article paru dans le Courrier des retraités du mois du 3ème trimestre 2016
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