Bonne nouvelle pour les seniors et aussi pour tous les Français. Le dossier médical partagé est généralisé à toute la France depuis mardi 6 novembre. Il avait été instauré en 2004 dans certaines régions françaises à titre expérimental. Ce dispositif n’est pas nouveau ailleurs en Europe : il existe depuis une vingtaine d’années dans la région de l’Andalousie en Espagne. L’objectif du gouvernement est la création de 40 millions de dossiers d’ici 2022.
A quoi sert le dossier médical partagé ? En quoi peut-il être utile pour les seniors ?
Qu’est-ce que le dossier médical partagé ?
C’est un carnet de santé virtuel qui remplace le Dossier Médical Personnel depuis juin 2016. Il est destiné à la coordination et à la continuité des soins. Il permet de :
- Garder disponibles, en permanence, des informations de santé accessibles à partir du site internet (dmp.fr) ou de l’application DMP (téléchargeable sur App Store ou Play Store) sur smartphone ou tablette. Nul besoin de transporter de nombreux documents médicaux encombrants avec soi. Adieu les oublis de nom de médicaments puisque les médicaments pris ou en cours sont indiqués dans le DMP.
- Partager ces informations avec les professionnels de santé qui y ont été préalablement autorisés par le patient lui-même.
- Faciliter la prise charge en cas d’urgence. En effet, en cas d’appel au Samu, le médecin régulateur pourra avoir accès au DMP du patient.
- Assurer la confidentialité et la sécurité des données.
Le DMP n’est pas obligatoire. Il est gratuit, sécurisé et confidentiel.
Qui peut ouvrir un dossier médical partagé ?
Tous les assurés peuvent créer un dossier qu’ils le fassent seuls ou encore qu’ils soient aidés par leur médecin traitant, une infirmière ou encore par leur pharmacien. Il suffit d’être assuré majeur au régime général ainsi qu’à la Cavimac, l’ENIM, la MGP, la MNH, Solsantis, Harmonie Fonction Publique, CANSSM et la LMDE.
Le DMP est alimenté par les médecins mais aussi par le patient lui-même. Tous les professionnels de santé ne pourront pas avoir accès à l’intégralité des informations contenues dans un dossier médical partagé. Son accès dépendra de leur profession et d’une matrice d’habilitation des professionnels de santé.
Lors d’une hospitalisation, les professionnels de santé ou encore l’équipe de soins à l’hôpital auront accès au dossier médical partagé à condition d’y être autorisé par le patient.
Les assureurs, les mutuelles ou autres professionnels n’auront heureusement pas accès à ce dossier.
En clair, seul le patient et le médecin traitant pourront visualiser l’ensemble du DMP sauf en situation d’urgence.
Quelles seront les informations contenues dans ce dossier numérique ?
Le dossier médical partagé contient toutes les informations de santé à savoir :
- L’historique de soins des 24 derniers mois
- Les médicaments pris par le patient
- Les antécédents médicaux (pathologie, allergies…)
- Les résultats d’examens (radio, analyses biologiques…)
- Les comptes rendus d’hospitalisation et de consultation
- Les coordonnées des proches à prévenir en cas d’urgence
- Les directives anticipées de fin de vie
Le DMP sera-t-il utile aux seniors ?
Les seniors souffrent de multiples pathologies dont le nombre a tendance à augmenter avec l’âge. Selon le magazine « 60 Millions de consommateurs », les personnes âgées de 65 ans et plus consomment, chaque jour, en moyenne de 7 à 14 médicaments différents. Selon l’Assurance maladie, chaque année, 130 000 hospitalisations sont dues à des accidents liés aux médicaments et 7 500 décès. Les personnes de plus de 65 ans souffrant de poly pathologies et celles âgées plus de 75 ans font partie de la population à très haut risque susceptible d’être victime d’iatrogénie médicamenteuse. L’iatrogénie médicamenteuse désigne les effets indésirables d’un traitement.
Cette surconsommation de médicaments par les plus âgés d’entre nous est un véritable enjeu de sécurité publique. En effet, quand on prend de l’âge, on souffre souvent d’hypertension, de diabète ou d’autres pathologies. Cela conduit à des prescriptions avec de nombreux médicaments dont les effets secondaires peuvent être néfastes sur la santé.
On peut s’attendre à ce que le dossier médical partagé permette d’assurer un meilleur suivi et d’éviter les surdosages et, ainsi, les interactions médicamenteuses. Par ailleurs, il devrait éviter les prescriptions et examens inutiles ou en doublon. Les actes redondants ou inutiles représentent actuellement un quart des dépenses de santé du budget de l’assurance maladie.
Selon une étude réalisée par Medisite, les seniors âgés de 45 ans et plus sont friands de santé connectée et n’hésitent pas à consulter Internet pour mieux échanger avec leurs médecins. 66% d’entre eux seraient favorables à la mise en place d’un suivi médical grâce à des objets connectés. La mise en place du DMP ne devrait pas les rebuter.
Côté assurance maladie, ce carnet 2.0 conduira à réaliser des économies en diminuant les actes médicaux redondants. La mise en place de ce dispositif a coûté cher aux finances publiques. En effet, 500 millions d’euros ont déjà été dépensés depuis 2004, date de sa création. Pas question de se louper …
Si le dossier médical partagé est une avancée pour le patient, restent à convaincre les professionnels de santé qui disposent souvent déjà, de leur côté, de dossiers médicaux informatisés de leurs patients. L’assurance maladie y travaille …
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Source : medisite.fr, dmp.fr, lefigaro.fr, 20minutes.fr