Le diabète est une maladie en pleine expansion dans le monde. C’est l’ennemi du coeur et des artères. Selon une brochure de la fédération française de cardiologie, c’est une maladie indolore au début mais qui abîme les petits vaisseaux et les nerfs progressivement. En France, le nombre de diabétiques a été multiplié par 2 en 10 ans.
Il y a 3 types de diabète
- Le diabète de type 1 ((ou diabète insulino- dépendant). Il touche surtout les personnes jeunes. Il se caractérise par une production insuffisante d’insuline et exige une administration quotidienne de cette dernière.
Les symptômes : une soif intense, des urines abondantes, un amaigrissement rapide. - Le diabète de type 2 ((ou diabète non insulino- dépendant). Il touche 90 % des diabétiques. Ce sont surtout les personnes âgées de plus de 50 ans, en surpoids ou obèses et sédentaires qui en souffrent. C’est le diabète le plus fréquent On observe malheureusement des cas de diabète de type 2 chez les personnes plus jeunes (enfants et adolescents) du fait du surpoids et de l’obésité. On peut prévenir l’apparition du diabète grâce à un mode de vie plus adapté : changement dans l’alimentation et en augmentant son activité physique. Deux anomalies sont responsables de ce diabète :
– Soit le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez par rapport à la glycémie.
– Soit cette insuline agit mal, c’est-à-dire qu’elle ne peut plus réguler la glycémie et cette résistance épuise progressivement le pancréas qui finit par ne plus assurer une production suffisante d’insuline - Le diabète gestationnel comme le diabète est une intolérance aux glucides, est un trouble de la régulation du glucose (glycémie) entraînant un excès de sucre dans le sang. Il survient chez la femme enceinte vers la fin du 2ème trimestre. Il concerne 2 à 4 % des grosesses. Il peut durer le temps de la grossesse ou être révélateur d’un diabète antérieur. Dans tous les cas, le diabète gestationnel doit être surveillé et traité car il comporte un risque pour la mère comme pour l’enfant.
Le diabète en chiffres et à quel moment se faire dépister
En 2015, il y avait 3,7 millions de personnes souffrant de diabète en France et prenant un traitement médicamenteux pour le diabète selon la fédération des diabétiques.
Pour dépister le diabète, il faut faire une prise de sang à jeun ou déterminer le taux de glycémie. Il existe aussi des lecteurs de glycémie mais qui sont moins précis qu’une prise de sang. Les valeurs normales, le matin à jeun, sont les suivantes :
- De 0,7g/l à 1,1g/l : glycémie normale
- Entre 1,1g/l et 1,26g/L : glycémie à jeun perturbée ou pré-diabète
- Au-delà de 1,26g/l (7 mmol/l) à 2 reprises ou une glycémie à n’importe quel moment de la journée supérieure à 2 g/l (11,1 mmol/l) à 2 reprises : diabète
La Guadeloupe est le département français le plus touché par le diabète
Voici un article extrait du magazine n°2 : Mieux comprendre le diabète pour mieux vivre ?
Quelles sont les raisons d’une telle évolution ? Comment diagnostiquer cette maladie ? Quels sont les gestes de prévention ? Autant de questions auxquelles Marguerite Kancel, Présidente de l’Association des Diabétiques de Guadeloupe a accepté de répondre.
Le diabète touche un peu plus de 8% des Guadeloupéens, comment expliquez- vous un tel résultat ?
Plusieurs facteurs l’expliquent. Il existe certes des facteurs héréditaires, mais à ces derniers, il faut ajouter des facteurs environnementaux. Nos grands-parents mangeaient mieux que nous. Aujourd’hui, les niveaux de vie ont augmenté mais on mange de plus en plus mal. Le surpoids (qui touche 50 % des Guadeloupéens), l’obésité, la sédentarité sont des facteurs de risque pour les diabètes de type 2 (voir encadré). Le diabète est considéré aujourd’hui comme une épidémie.
Comment pouvons-nous détecter cette maladie ? Existe-t-il des signes avant-coureurs ?
Le diabète est une maladie sournoise. On peut vivre des années avec sans le savoir. Pour établir un diagnostic précis, des tests en laboratoire sont nécessaires.
Une fois la maladie détectée, est-il possible de « bien vivre » avec son diabète ?
Il est tout à fait possible de vivre normalement avec son diabète. Les traitements actuels combinent hygiène alimentaire, traitement chimique et activité physique. Cette hygiène alimentaire est basée sur un apport faible en sucre, en graisse et en sel. On peut manger de tout en respectant la qualité et la quantité. Les conseils d’une diététicienne s’avèrent parfois nécessaires car chaque diabétique est un cas particulier. Elle ajustera l’alimentation en fonction de l’âge, de l’activité et du poids du patient.
De grands efforts ont été faits sur l’éducation alimentaire du diabétique. On peut connaître l’indice glycémique de chaque aliment. Beaucoup de nos légumes ont des indices glycémiques bas (par exemple la patate douce a un indice glycémique inférieur à celui de la pomme de terre).
Mais beaucoup trop de personnes restent dans le déni.
Quelles complications peuvent entraîner un diabète mal ou non pris en charge ?
Il faut savoir qu’on est diabétique à vie et qu’il n’existe pas de petit diabète. Un diabète mal pris en charge peut entraîner : lésions au cerveau, AVC, rétinopathie (affection de la rétine), insuffisance rénale, des complications neuronales et vasculaires.
Quels sont les gestes de prévention pour éviter ou ralentir la progression de la maladie ?
Il existe une prévention primaire qui consiste à adopter une bonne hygiène de vie : manger des fruits et des légumes, surveiller son poids, faire du sport.
En famille, avoir une alimentation équilibrée est l’occasion de mettre tout le monde à la même enseigne.
Quel rôle joue votre association ?
Nous menons des actions de proximité, d’information, de prévention et d’éducation auprès des diabétiques et du grand public.
Nous organisons également des groupes de rencontre qui ont lieu au Gosier et aux Abymes. Notre mot d’ordre est « Plus jamais seul face au diabète ». Chacun peut y participer et s’exprimer librement. Nous invitons, une fois par mois, un spécialiste (psychologue, diététicien, docteur.) qui apporte des conseils aux participants. Depuis un an, nous organisons également des activités physiques adaptées.
Qu’est-ce que SOPHIA ? SOPHIA est un service d’accompagnement téléphonique destiné dans un premier temps aux diabétiques (type 1 et 2), majeurs, assurés par la Sécurité Sociale, en affection de longue durée (ALD), créé par l’assurance maladie. En quoi consiste cet accompagnement ? En s’inscrivant à ce service, le diabétique reçoit des documents d’information, un journal et l’accès à un site dédié à la maladie. Il peut bénéficier également du soutien d’un conseiller en santé. Des infirmiers appellent des diabétiques pour faire le point sur leur traitement et leur donner des conseils. Ce service d’accueil téléphonique est basé en Martinique. En Guadeloupe, le dispositif fonctionne bien puisque 30% des diabétiques s’y sont abonnés. Comment en bénéficier ? Les diabétiques pris en charge à 100% par la Sécurité Sociale, au titre d’une ALD, peuvent bénéficier de ce service. Il est gratuit . Quatre modes d’inscription existent : Mylène SOLIVEAU * Hors prix d’un appel local depuis un poste fixe lorsque le patient appelle l’infirmier-conseiller de Sophia. On peut également demander à être rappelé.Sophia, un service d’assistance aux diabétiques
4 questions à Béatrice RÉSID, Directrice Générale Adjointe de la Caisse Générale de la Sécurité Sociale
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