Dans les métiers de la gérontologie, les auxiliaires de vie ont un rôle primordial pour optimiser le maintien à domicile. L’INSEE estime que la population dépendante devrait doubler d’ici 2030 à la Martinique.
Elle devrait atteindre 13 000 personnes et sera majoritairement féminine en 2030. Aidants familiaux et aides à domicile seront en première ligne pour faire face à cette problématique. L’institut prévoit une augmentation de 45 % des emplois de services d’aide à domicile.
Exercer le métier d’auxiliaires de vie nécessite un savoir-faire polyvalent. Ce sont des hommes et des femmes qui valorisent bien souvent les capacités restantes des ainés mais aussi les accompagnent, au quotidien, dans les gestes les plus élémentaires indispensables à un équilibre médico-psycho-social.
Leur qualification sera un enjeu important tant au niveau initial (diplômes) que dans le cadre de la formation continue. Diverses diplômes préparent à l’exercice de ce métier depuis le Diplôme d’état Auxiliaire de vie sociale (DEAVS – niveau V – CAP/BEP) jusqu’au Bac pro Accompagnement, soins et services à la personne – option A à domicile. Ils permettent :
- d’acquérir des savoir faire et être pour accompagner au mieux les personnes âgées et les aider dans leurs activités de la vie ordinaire, sociale et relationnelle,
- d’avoir des compétences en alimentation, en entretien du linge et du cadre de vie
- et de posséder des connaissances des différentes maladies pathologiques comme celle d’Alzheimer et des troubles apparentées ou du handicap …
Selon la fédération du service aux particuliers, 59,5 % des services à domicile seraient de l’aide à domicile pour les personnes âgées en 2015.
L’exercice de ce métier nécessite de l’autonomie, de la discrétion, un sens de l’organisation et une capacité d’adaptation. Il faut être flexible compte tenu des horaires décalés, week-ends et jours fériés inclus. Ce métier peut être parfois dévalorisé bien qu’il mérite une véritable reconnaissance compte tenu de son rôle important auprès des personnes âgées.
Selon une étude réalisée en 2015 auprès de 250 auxiliaires de vie (dont 55 % avec une expérience de plus de 3 ans) :
- 98 % disent aimer leur métier
- 41 % disposent du DEAVS et 12 % un BEP CSS (Carrières sanitaires et sociales)
- Pour elles, les qualités requises pour exercer ce métier sont l’empathie, la douceur, le calme et le sens relationnel.
Trois typologies d’acteurs peuvent intervenir sur ce marché de l’aide à domicile :
- Les emplois de gré à gré : il s’agit d’un emploi direct par un particulier
- Les associations
- Les entreprises de services à la personne qui sont spécialisées ou non dans les services d’aide à domicile pour les personnes en perte d’autonomie
Rencontre du Dr Chatot-Henry avec Séverine Vitellius, Wendy Alexandrine, responsables de secteur et de Marie-Antoinette Vergnac et Marthe Couroble, auxiliaires de vie
Que signifie le terme « auxiliaire de vie » ?
L’auxiliaire de vie accompagne les personnes plus ou moins fragiles dans leur vie quotidienne.
Quelles sont les missions précises de ce métier ?
Nous aidons et accompagnons les personnes dans les actes quotidiens de la vie. Nous participons au développement de leur autonomie en :
- Maintenant le lien social – soutien moral
- Entretenant leur espace de vie
- Faisant l’entretien du linge
- Accompagnant pour l’hygiène corporelle
- Préparant le repas
Toutes ces missions établissent une relation de confiance. Ce sont avant tout des aides permettant à ces personnes de retrouver leur autonomie et garder espoir.
Comment une personne peut-elle devenir bénéficiaire de ce service ?
Toute personne en perte d’autonomie peut bénéficier de nos services en faisant appel à l’association Idées plus. Une évaluation des besoins est préalablement faite puisque chaque prestation est individuelle en fonction des différentes pathologies que l’on peut rencontrer.
Comment est élaboré un plan individualisé permettant de cerner au mieux le public demandeur ?
Après l’appel du demandeur ou d’un membre de sa famille, la responsable de secteur se rend au domicile du bénéficiaire pour l’évaluation des besoins.
Cette évaluation est axée sur :
- les tâches à effectuer (entretien de l’espace de vie, préparation du repas, etc.)
- la ou les pathologie(s) de la personne à aider (Alzheimer, parkinson, hypertension, etc.). Cela permet également de savoir si cette personne est sujette à avoir des pertes d’équilibre, faire des fausses routes etc.…
Ce plan individuel nous aide à mieux connaitre la personne et à mettre en application nos capacités en fonction de la pathologie.
En quoi les différentes actions mises en place par une auxiliaire de vie optimisent-elles le maintien à domicile d’une personne dépendante ou non ?
Nos actions permettent le maintien à domicile. Il faut savoir et retenir qu’une grande partie des personnes plus ou moins dépendantes sont attachées à leur domicile. C’est une fierté pour nous de montrer et de revoir certaines choses du passé avec les bénéficiaires leur permettant de reprendre confiance.
Nous rajouterons ceci :
Parfois nous sommes face à des situations complexes. L’auxiliaire de vie est souvent considérée comme une « bonne à tout faire ». Mais tout est dans l’art de la discussion. Nous aimons notre métier. C’est inné chez nous de pouvoir aider des personnes. C’est une fierté pour nous de voir le sourire qui s’affiche sur leur visage pour simplement dire « merci d’être là ».
Source : INSEE Antiaéchos n° 25 décembre 2012, site franchise petit-fils.com, ppmv.fr (partager pour mieux vieillir)