Claude, retraitée très récemment, nous a fait part de cet article sur le chemin de St Jacques de Compostelle qu’elle a effectué en France, en Espagne, de part le monde … « Premier Itinéraire Culturel Européen » – 2ème partie
Pourquoi le pèlerinage ?
Le mot pèlerinage vient du latin peregrinatio et signifie voyage à l’étranger ou séjour à l’étranger, étymologiquement, le pèlerin est l’expatrié ou l’exilé.
Il est partout un étranger inconnu des hommes et privé du secours d’une collectivité.
Le déplacement des hommes et des femmes, généralement à pied, vers des lieux où ils entrent en contact avec le sacré est une pratique qui apparaît dans de très nombreuses cultures jusqu’à nos jours, et est constaté dès Stonehenge en 2400 avant J.-C. mais aussi à Jérusalem, Rome, Fatima etc…
Le pèlerin pourrait être défini ainsi : « Le pèlerin rencontre le surnaturel en un lieu précis où il participe à une réalité autre que la réalité profane ».
Le pèlerinage peut constituer aussi une importante source de revenus pour l’industrie du tourisme et de développement pour une région : Par ex : la basilique de Lourdes qui fait de la ville de Pau un aéroport international.
Quel est le chemin ?
Le chemin de Saint Jacques, c’est : poussière, boue, soleil, pluie, douleurs physiques ou morales, ampoules, rencontres, amitiés, et légendes …. Des milliers de pèlerins le parcourent depuis des centaines d’année couvrant chaque jour leur ombre qui se profile devant eux avec le soleil levant.
Côté pratique, cette ombre qui l’accompagne lui donne aussi l’heure solaire de la journée.
Le pèlerin réalise qu’il peut vivre avec trois tee-shirts, trois paires de chaussettes, une bonne paire de chaussures, un short, un duvet, et son bourdon, mais toujours avec sa crédencial (passeport du chemin) qui lui permet d’accéder aux gites.
Sa marche vers Santiago de Compostella aura agit comme un subtil révélateur. Un miroir qui le met profondément face à lui-même, sans faux-semblants…
Désormais le pèlerin marche vers l’Ouest. Il a le soleil dans le dos et son ombre s’affiche devant lui comme un symbole … symbole de son ombre intérieure.
Un voyage de mille pas qui commence par le premier !
Il se trouve avec lui-même et il à pour premiers compagnons de route outre son sac à dos et son bourdon, ses vrais questionnements sur sa vie, restés jusque là sans réponses.
Au fil de sa « marche » et de ses réflexions intérieures, il prendra sûrement de bonnes résolutions pour impulser des changements à sa nouvelle vie.
Car il s’agit bien là d’une re-naissance. il y a bien un avant et un après le chemin, et l’on a grandi durant le parcours car le chemin donne des leçons.
Le pèlerin expérimentera aussi le dépouillement, l’allègement, la nécessité de lâcher ses lestes. Vider son sac … au propre comme au figuré. C’est la phase du renoncement à ses attachements par trop de matériel … du lâcher prise, avec une confiance totale en la vie.
Il a le temps de penser … il fait enfin le point sur sa vie … et sur son aveuglement … il pardonne enfin … et se libère lui-même des fardeaux qu’il s’était imposés.
Il comprend aussi qu’il a été son propre bourreau …
A suivre
- Les principaux chemins français
- L’Arrivée à Siantago, passe par Monte do Gozo
- Cérémonie du Botafumeiro
- Le pèlerin du Moyen Age