Faire du sport est important pour se maintenir en forme et bien vieillir. Le Dr Chatot-Henry, gériatre et Mme Mathilde Batailler, ingénieure et ergonome des Activités Physiques et Sportives nous donnent quelques conseils pratiques.
Pourquoi faire du sport après 50 ans ?
La pratique d’une activité physique après 50 ans permet tout simplement d’anticiper les conséquences du vieillissement et de ralentir le processus de vieillesse. En effet une pratique régulière chez les seniors, comme à tout âge, va agir positivement sur plusieurs aspects de l’individu : les aspect psychologiques et neurologiques d’une part, l’aspect social d’autre part et bien sur les aspects physiques et physiologiques.
Concernant les aspects psychologiques et neurologiques il est important de noter l’influence du sport sur la diminution des troubles cognitifs, la modification de l’humeur, l’amélioration de la qualité du sommeil, le maintien des réflexes, de l’équilibre et de la coordination qui permettront de diminuer les chutes, sans oublier le rôle important du sport dans le maintient de la mémoire, du jugement et de la concentration.
Au niveau social le sport permet de sortir de l’isolement, de rencontrer des personnes, de partager des activités et de multiplier les interactions nécessaires au bon fonctionnement du système nerveux.
Quant aux aspects physiques et physiologiques, les bénéfices sont les plus importants : risque de fracture du à l’ostéoporose diminué grâce au maintien de la masse musculaire et de la tonicité musculaire, au renforcement des os et à une bonne proprioception. L’exercice physique agit également sur le souffle pendant l’effort et au repos ce qui engendre une amélioration des capacités cardiovasculaires et aérobie de l’individu amenant à lutter contre le déclin physique. De plus, avec la pratique, le cœur devient plus tonique et les probabilités d’apparition d’une maladie cardiovasculaire telle que le diabète diminue.
Y a t il des activités sportives à privilégier plus que d’autres pour les seniors ?
Le plus important est de fidéliser la personne à l’activité afin que celle-ci soit régulière et apporte tous les bénéfices recherchés. Pour cela il faut que l’activité plaise et corresponde à ses capacités physiques.
L’on privilégiera :
- les sports portés comme la natation, l’aquagym, l’équitation ou encore le vélo afin de préserver les articulations ;
- les sports d’endurance non traumatisants comme la randonnée, la marche nordique, l’aviron ou le ski de fond ;
- ainsi que les activités renforçant le tonus musculaire et favorisant la concentration telles que le tir à l’arc, le golf, le yoga, la gymnastique douce, le Tai Chi, la pétanque ou la musculation.
Mais ces listes ne sont pas exhaustives tellement il y a de sports différents.
Néanmoins, tous sports pratiqués à une intensité adaptée à la personne et à son potentiel physique sont possibles. On retrouve, par exemple, des plus de 70 ans pratiquant de la course à pied, du triathlon ou encore des sports collectifs ou des raquettes.
On évitera seulement les activités exposant à un risque de chute important tel que le ski alpin ou le patin de vitesse par exemple, les sports de combat ou encore avec contact violent.
Quels sont les conseils à donner à un « débutant » qui aurait arrêté toute pratique sportive ?
Avant de commencer toute activité physique il sera très important d’avoir effectué un bilan avec son médecin afin de vérifier son état de santé, de connaître et tenir compte de ses capacités et de vérifier avec lui si l’activité envisagée est adaptée.
Dans tous les cas, il faudra respecter une progression et reprendre « petit à petit » par étapes bien définies. La régularité va jouer un rôle important dans la reprise, évitant les blessures par le biais d’un corps préparé à ce qu’on lui demande, et permettra également de bénéficier de tous les bienfaits d’une activité physique régulière. Si la personne est restée sédentaire un moment, on évitera les compétitions ou tout effort violent à l’entame de la reprise. On s’assurera de plus que l’équipement utilisé est adapté et de bonne qualité (chaussures par exemple). Et enfin, les aspects nutritionnel, hydrique et le sommeil devront être optimisés.
Le sport à travers trois maladies ?
- Lorsqu’on a de l’hypertension, faire du sport est particulièrement indiqué. Cela fait même fait partie du traitement puisque l’activité physique donne lieu à une protection cardiovasculaire. De plus, l’activité sportive agit sur d’autres facteurs de risques tel le cholestérol, le diabète et surpoids.
- Lorsqu’on est asthmatique, les traitements disponibles permettent à la plupart des asthmatiques de faire des exercices physiques et des compétitions sportives. Quelques sports sont à éviter (équitation/ allergie aux poils d’animaux ; plongée avec bouteille) mais la plupart sont accessibles en respectant la progression de l’effort.
- Lorsqu’on est diabétique, l’activité physique permet une meilleure sensibilité de l’insuline, une baisse de la glycémie et une diminution des risques cardiovasculaires. Pour des raisons de sécurité, certains sports sont à éviter : escalade, saut en parachute, sport automobile, plongée sous-marine…
Peut-on faire de la compétition avec l’ « avancée en âge » ?
Beaucoup d’exemples en ce sens s’offrent à nous. En effet il n’est pas rare de voir des plus de 60 ans sur des compétitions de cyclisme, course à pied, triathlon, ski de fond, etc …. Encore une fois si la personne pratique régulièrement l’activité, que cette activité réponde à son potentiel physique et qu’il n’y a pas de contre-indication médicale, rien ne s’oppose à la pratique sportive en compétition.
Mathilde Batailler (Ingénieure et Ergonome des Activités Physiques et Sportives)
et Carolle Chatot-Henry (Gériatre)
Christelle
Bonjour,
Un bon plan pour reprendre le sport tout en douceur, c’est aussi le vélo avec assistance électrique.
C’est comme faire du vélo classique, car si vous ne pédalez pas le vélo n’avancera pas, mais dès que la fatigue se fait trop ressentir il suffit d’actionner l’assistance. Bref vous n’atteignez pas ce moment fatidique où vous regrettez d’être partie si loin avant de devoir revenir, ça reste un plaisir, et c’est bon pour la santé.