Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) communément appelés « attaques cérébrales » représentent la troisième cause de mortalité derrière les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Mais, c’est la 1ère cause d’invalidité lourde et la 2ème cause de démence dans le monde occidental. En France, chaque année, 150 000 personnes sont victimes d’un AVC dont la moitié garderont de graves séquelles.
Les études prospectives montrent que l nombre d’attaques pourrait augmenter de 28 % entre 2000 et 2020 en raison du vieillissement de la population.
Mais si cette pathologie touche principalement les personnes à partir de 75 ans, un quart des malades concernés a moins de 65 ans.
Les AVC peuvent résulter
- De l’obstruction d’un vaisseau sanguin par un caillot, réduisant l’irrigation sanguine d’une région du cerveau. Le caillot peut se former localement dans une petite artère, provenir du cœur ou d’une lésion d’une des grosses artères cervicales (carotides et cervicales). C’est l’AVC ischémique qui constitue 85 % des cas.
- De la rupture d’un vaisseau provoquant une hémorragie. Il se crée une nappe hémorragique, dit hématome, qui endommage le tissu cérébral. La position et l’étendue de l’hématome déterminent la gravité de l’affection. On parle dans ce cas d’AVC hémorragique
Conséquences des AVC
Elles peuvent toucher l’appareil moteur en laissant la moitié du corps paralysée (hémiplégie), endommager l’appareil sensoriel et modifier, sinon annuler, les repères spatio-temporels ou enfin provoquer des troubles du langage, de l’écriture et de la lecture. Il existe même des cas de trouble de la vision qui peuvent aller jusqu’à une cécité bilatérale. Enfin, peuvent se produire des troubles des contrôles sphinctériens, intestinaux et urinaires.
Les lésions sont généralement hémisphériques ne touchant qu’un côté du cerveau et provoquant ainsi des lésions spécifiques
- Si l’hémisphère gauche est atteint se produiront des troubles du langage, de l’écriture et de l’orientation droite-gauche
- S’il s’agit de l’hémisphère droit ce seront des troubles de l’orientation, de l’attention ou des difficultés de l’habillage.
Les conséquences des AVC de nature ischémique dépendent de nombreux facteurs : la vitesse de rétablissement, la durée de la privation en oxygène et la localisation cérébrale de l’accident.
Facteurs de risque des AVC
Les AVC ne surviennent pas chez n’importe qui et dans 85 % des cas, les victimes présentent des facteurs de risque comme : l’athérosclérose (dépôt lipidique dans les artères), l’hyperlipidémie (cholestérol), le diabète. S’y ajoutent les facteurs cardiaques, comme l’hyper tension et l’ennemi numéro un des artères : le tabagisme.
Prévention des AVC
La prévention des accidents vasculaires consiste à limiter les facteurs de risques bien connus et à respecter une bonne hygiène de vie. Pour les seniors, il est bon de faire pratiques un bilan de santé tous les deux ans.
Un stress permanent, des maux de tête inexpliqués ou des saignements de nez fréquents et spontanés, une pression artérielle trop élevée doivent conduire à consulter un médecin. Ce dernier prescrira le plus souvent un bilan biologique où apparaitront d’éventuelles dérives de l’organisme : diabète, cholestérol, valeurs anormales des triglycérides.
En fonction des résultats, il faudra envisager une modification du mode de vie : un régime moins riche en graisses alimentaires, un peu moins de sédentarité, la pratique d’une activité physique comme la marche et, si besoin est, un traitement médicamenteux. Et, bien entendu, stopper totalement l’usage du tabac dont les effets ravageurs sur le système vasculaire sont bien connus.
Comment se comporter face à un AVC ?
Au moment où survient l’accident, il faut rester le plus calme possible ! On peut se trouver en présence d’une personne, qui brutalement perd ses mots, n’arrive plus à parler, ne voit plus ou ne sent plus une partie de son corps. Dans cette situation, il faut l’allonger sur un lit et prévenir immédiatement le médecin, le SAMU ou les pompiers.
En attendant leur arrivée, il faut placer le malade sur un côté, desserrer sa ceinture, déboutonner le col de sa chemise et vérifier qu’il ne s’étouffe pas avec sa langue.
La rapidité et l’efficacité de vos gestes influeront sur le pronostic.
Le malade sera dirigé vers des services spécialisés où le diagnostic sera confirmé par la réalisation d’un scanner ou mieux par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique).
L’après AVC
Le cerveau peut compenser certains dommages en activant des zones cérébrales jusqu’ici non exploitées mais cette possibilité n’existe que s’il est stimulé intensément et durablement. C’est le rôle de la rééducation qi doit être commencée le plus rapidement possible. Il est fait appel à des spécialistes différents selon les handicaps : orthophoniste, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychologue.
Si le retour au domicile n’est pas possible, des maisons d’accueil spécialisées, foyers pour handicapés ou services hospitaliers de long séjour peuvent prendre le relais.
Les AVC ouvrent le droit à une prise en charge à 100 % de l’hospitalisation, frais médicaux, paramédicaux et médicaments.
L’aide d’une tierce personne à domicile pour les soins de toilette peut être demandée avant 60 ans ou une allocation dépendance après 60 ans.
Pour tout renseignement, les malades et leur famille peuvent faire appel à des associations et en particulier à France AVC.
Jacques Donat
Article paru dans le Courrier des retraités n° 15 de décembre 2009
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