4 questions à Maître Jean-Michel LAMO, notaire à Pointe à Pitre :
« Le maître mot est l’anticipation»
G+ : Pourquoi faut-il préparer sa succession ?
Les conflits naissent lorsque le défunt laisse plusieurs héritiers. Au moment du partage viennent les désaccords sur ce que chacun s’attendait à recevoir. L’autorité du chef de famille n’est plus là pour régler les conflits. Tout l’effort mis en œuvre pour construire une famille heureuse peut éclater, et ce, au moment où, paradoxalement, une famille a le plus besoin d’être soudée.
Il arrive également qu’une famille parte du principe que ses membres s’entendent bien et qu’il n’y a donc pas de raison de procéder à un partage en bonne et due forme.
G+ : Dans ce cas quels sont les risques ?
Les difficultés se révèlent, vingt ou trente ans plus tard, lorsque les représentants directs du défunt ne sont plus là. Leurs héritiers en indivision peuvent se retrouver en conflit sur l’administration ou sur les modalités du partage des biens concernés. Cette situation trouve son apogée lors du procès devant le tribunal de grande instance de Pointe à Pitre. A cette étape, la plaie de la discorde est bien ouverte.
G+ : Quelle est la tendance en Guadeloupe ?
Le souci de préparer sa succession se développe de plus en plus. J’ignore si ce constat tient à une évolution des mentalités, ou s’il faut y voir l’effet des différentes conférences menées sur ce thème. Il n’en demeure pas moins que de plus en plus de personnes sont sensibilisées à la donation et au partage anticipé de leurs biens.
G+ : Une chose à ajouter ?
Le maître mot est l’anticipation. Dans cet objectif, il est possible à chacun de contacter la chambre des notaires pour avoir une consultation ou tout simplement s’adresser à son notaire. Les outils pour préparer sa succession seront soigneusement étudiés avec lui. Il ne faut surtout pas attendre d’avoir l’âge de 90 ans pour se préoccuper de cette question.
Propos recueillis par Alex SOPTA