Imaginez un monde où tous les habitants seraient tous jeunes et âgés de moins de 50 ans. Un monde sans rides et sans cheveux blancs. Un monde où (enfin !) serait venu le règne du jeunisme : le rêve quoi !
Même si certains adultes ont décidé de ne pas vieillir (cf notre rubrique consacrée aux quincados du 21 avril 2016), réveillez-vous ! Ce monde n’existe pas !
Que serions-nous sans les seniors ?
Carpe diem (vivons le temps présent) : telle est leur devise !
Peut-être parce qu’à partir d’un certain âge, le futur étant potentiellement plus court que le passé, les seniors privilégient la qualité des relations plutôt que la quantité. Laura Carstensen, un professeur de psychologie de l’Université de Stanford en Californie, a développé une théorie de la sélectivité socio-émotionnelle. Elle démontre notamment que la limite du temps restant à vivre modifie les objectifs fondamentaux des individus. Ainsi, avec l’avancée en âge, les seniors ont tendance à se centrer sur les informations émotionnellement positives. Ils ne gardent, dans leur réseau social, que les amis ou personnes qui comptent réellement pour elles. Ils vivent plus dans une perspective du présent en privilégiant les contacts avec les amis dont les bénéfices sont directs sur le plan émotionnel. En somme, ils privilégient les informations positives sur les informations négatives. A contrario, les jeunes, dont le temps est perçu sans limitation, auraient davantage tendance à multiplier les contacts et à élargir leur réseau social, la quantité ici se faisant au détriment de la qualité.
De plus, selon la 2ème vague du baromètre du moral des seniors (1), 71 % seniors de 65 ans et plus sont plus heureux que la moyenne des Français (55 %) malgré un contexte morose. Notons que seuls 5 % se déclarent malheureux.
Une expérience et un regard sur le monde qui devraient nous servir de modèles
Une personne âgée a naturellement vécu plusieurs générations et a dû faire face à de nombreux obstacles. Elle peut en cela éviter aux jeunes de faire à nouveau ces mêmes erreurs si l’on prend la peine d’écouter ses conseils.
Du temps et de l’affection à partager dans le cadre d’échanges intergénérationnels
Pour les plus jeunes d’entre nous, les seniors peuvent apporter leurs compétences. Les exemples sont nombreux :
- Citons l’expérience Mix’âges à Ambérieu en Bugey, une ville située dans le département de l’Ain, qui a permis pendant une journée à toutes les générations de partager leurs savoir-faire. Les ateliers organisés portaient sur des thèmes aussi divers que l’informatique, de jeux de société, de self défense …
- Plus près de nous, une journée intergénérationnelle a été organisée sur le campus de Schoelcher pendant laquelle les étudiants ont permis à des seniors de découvrir les réseaux sociaux.
Une expérience à ne pas négliger au sein des entreprises
Selon une étude réalisée l’association A compétence égale sur l’accès à l’emploi et les seniors, les seniors mettent en avant leur expérience, leur autonomie et leur capacité de recul et d’analyse du risque. Pour les entreprises, les 3 principaux atouts des seniors sont leur expérience, leur expertise et leur autonomie. Pour tous les publics interrogés dans le cadre de cette enquête (recruteurs, entreprises et les candidats seniors, l’atout principal des seniors réside dans leur goût de transmettre.
Des associations telles qu’EGEE ont décidé de mettre les compétences de seniors bénévoles au service de certaines catégories de public. Ils accompagnent les demandeurs d’emploi dans le cadre de leurs démarches, apportent des conseils aux dirigeants, aux créateurs ou repreneurs d’entreprises et aident les plus jeunes dans le cadre de leur préparation à la vie professionnelle.
Les seniors constituent souvent et de plus en plus souvent un soutien financier pour les jeunes générations
Traditionnellement, l’aide était apportée par les adultes en activité vers leurs parents âgés dont le niveau de vie était inférieur. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. Notre rubrique sur la génération Tanguy mettait en avant la tendance actuelle des jeunes à rester plus longtemps ou à revenir chez leurs parents pour des raisons souvent financières. Dans notre étude réalisée en 2014, 63 % des seniors continuent à apporter une aide financière à leurs enfants ou à un membre de leur famille.
Des aidants familiaux essentiels dans notre société vieillissante
L’âge moyen des aidants familiaux est de 60 ans en France. 6 d’entre eux sur 10 sont des femmes. En Martinique, selon l’INSEE, ils sont plus de 18 000 à prendre soin au quotidien d’un proche dépendant, malade ou handicapé. Ils sont un maillon essentiel dans notre société pour s’occuper, de façon permanente, des personnes proches et dépendantes.
Les seniors sont souvent engagés dans une activité bénévole et politique
Nombreux sont les plus âgés à se mettre au service de la communauté. Ils prennent ainsi une part active aux affaires de la commune et de la société. Ils ont plus de temps et leur expérience est souvent utile.
Contrairement aux idées reçues, les seniors sont aujourd’hui souvent des personnes actives et ouvertes sur le monde. Nous avons l’obligation et le devoir de nous occuper de nos personnes âgées. Qu’ils soient au volant ou que vous les rencontriez dans la vie quotidienne, sachez vous montrer patient car ils ont tant de choses à nous apprendre. N’oublions pas nos personnes âgées.
(1) Etude réalisée par BVA et Domus Vi en 2015
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