A la découverte de l’école du coeur : à l’échelle mondiale, on n’enregistre pas moins d’un milliard d’hypertendus, soit plus d’1 adulte sur 3 souffre d’hypertension artérielle.
Cette maladie chronique est à l’origine de la moitié environ des décès dus aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et aux cardiopathies, dont l’insuffisance cardiaque (IC).
Pour certains spécialistes, il s’agit d’un fléau mondial sachant aussi qu’un diagnostic précoce et un traitement adapté permet une baisse significative des personnes souffrant d’hypertension ; en exemple 31% des adultes vivant sur le continent américain avaient de l’hypertension artérielle en 1980, contre 18% en 2014. Ainsi diagnostiquer et traiter l’hypertension est une importante priorité de santé et la population martiniquaise doit être informée plus largement des conséquences possibles de cette pathologie, que l’on peut aujourd’hui contrôler.
Dr Chatot Henry Carolle est allée à la rencontre du Dr Nathalie Ozier-Lafontaine (cardiologue au CHU – Martinique) : une « bonne pratique » en cas d’hypertension est abordée, mais aussi l’éducation thérapeutique par « l’école du cœur ».
En tant que senior, y a t il des conseils particuliers à mettre en place si l’on est hypertendu (HTA) ?
Il est recommandé quelque soit l’âge de faire une activité physique régulière (30 minutes de marche, ou gym douce ou Aïkido) ou encore une activité physique adaptée aux capacités (3 fois/semaine au minimum). Cela permet à moyen terme de mieux réguler la pression artérielle et aide au contrôle du poids, du cholestérol et à l’équilibre du diabète également.
Que veut dire plus exactement insuffisance cardiaque (IC) et comment vit – on au quotidien avec cette entité ?
L’IC est l’incapacité du coeur à fonctionner correctement. Il ne peut plus délivrer suffisamment d’oxygène car son débit est réduit. Il en résulte souvent un essoufflement, une fatigue voire des malaises, parfois palpitations. Dans certains cas, les jambes peuvent gonfler (oedèmes)…Le diagnostic est fait grâce à ces signes cliniques et confirmé par des examens, notamment une échographie du cœur.
Il existe des médicaments pour lutter contre les signes d’essoufflement ou de rétention d’eau (diurétiques) qui permettent de soulager efficacement. D’autres médicaments permettre de freiner l’insuffisance cardiaque, et la plupart des gens peuvent avoir une vie pratiquement normale.
Par contre, vu que c’est une maladie chronique, il y a des phases de « calme » et des phases de « rechute » nécessitant parfois d’être hospitalisé. Il faut alors apprendre à repérer très vite les signes d’alerte afin de réagir au plus tôt, et ainsi parfois éviter l’hospitalisation.
La quantité de sel doit être limitée ; Pour assurer l’équilibre hydrique à l’organisme, les besoins de l’homme en sel ne doivent pas dépasser les 3 grammes par jour. Or, d’après l’OMS qui recommande tout au plus 5 grammes, nous en consommons quatre fois plus.
L’activité physique doit également être maintenue mais adaptée à son type d’insuffisance cardiaque.
Un suivi régulier chez le cardiologue est indispensable.
Pourquoi (ou comment) devient – on hypertendu ? Et y a-t-il un profil particulier aux Antilles pour expliquer l’incidence élevée de cette maladie chronique ?
L’HTA (hypertension altérielle) est une affection fréquente dans les pays occidentaux, particulièrement dans les populations afro-caribéennes ou afro – américaine. Le principal facteur de risque est l’âge. En effet, près de 75% des personnes de plus de 75 ans sont hypertendues.
La tension artérielle est considérée comme élevée si la tension artérielle systolique est supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou que la tension artérielle diastolique est supérieure ou égale à 90 mmHg,
Chez les plus jeunes, le mode de vie actuel est un facteur favorisant. En effet, le surpoids voire l’obésité, la sédentarité, les repas riches en sel, le stress, l’alcool… peuvent favoriser l’apparition d’une HTA, notamment sur un terrain prédisposé (héritage familial/patrimoine génétique).
par exemple perdre 5 kg de surpoids peut réduire de 2 à 10 points la tension artérielle systolique.
consommer un peu moins d’une cuillère à café de sel par jour
ou gérer le stress de façon saine, notamment par la méditation, l’exercice physique approprié et les relations sociales positives sont également des piliers de la prise en charge.
On retrouve dans les études antillaises, une prédominance de l’HTA chez les femmes, notamment en lien avec l’obésité et la précarité. Les femmes antillaises semblent être 2 fois plus hypertendues que les femmes métropolitaines. Il existe par ailleurs une nette susceptibilité aux néphropathies en lien avec le surcroit de diabète.
Qu’est-ce que l’école du cœur ? Et qui peut en bénéficier ?
L’école du cœur, créée en juillet 2015, est le siège de l’éducation thérapeutique concernant les maladies chroniques cardio vasculaires. Elle s’adresse pour l’instant aux adultes hypertendus ou insuffisants cardiaques qui souhaitent y adhérer volontairement.
Elle permet, grâce à une équipe pluridisciplinaire (infirmière, médecin, diététicienne, coach sportif …) de rendre les patients plus autonome vis-à-vis de leur maladie, de connaître les signes d’alerte et de savoir comment réagir… Les malades deviennent ainsi acteur de leur prise en charge ! L’apprentissage se passe sous forme d’ateliers en groupe ou en individuel avec un ou 2 professionnels pour animer les séances au CHU de Fort-de-France ou à l’hôpital de Trinité.
Dr Carolle Chatot Henry
Grillon
Bonjour j’avais une hypertension très résistante qui semble maîtrisée depuis quelques années (entre 12,5 et 13). J’ai une activité physique quotidienne et une alimentation basée essentiellement sur les légumes verts, les salades et le poisson. Devant cette amélioration des mesures de ma tension, un médecin m’a suggéré d’arrêter le traitement pour la tension, mais j’ai préféré ne pas… Est-ce possible dans certains cas d’arrêter un traitement pour l’hypertension ? On m’a tjs dit que c’était à vie quand on faisait ce type de traitement ? Qu’en pensez-vous
L'équipe d'Happy Silvers
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